dimanche 19 décembre 2010

Ecouter Jean et suivre Jésus

Jn 1,40. André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux qui avaient écouté Jean et suivi Jésus.
41. Il va trouver, avant tout autre, son propre frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie ! » - ce qui signifie le Christ.


Père, répands sur nous ton Esprit,
qu’il ouvre nos cœurs à ta Parole.


André va agir dans l’urgence : il est resté toute la fin de journée avec Jésus, et il trouve encore le moyen de lui amener Simon: cette fois en effet, Jean, contrairement aux 4 autres paragraphes, ne dit pas « le lendemain ». Une bonne nouvelle ne peut attendre !

André, Simon, Jean, Jésus, les voilà tous nommés en un verset…
André ne l’a pas été lors du récit de son appel, on dirait que l’évangéliste répare un oubli : c’était un des deux… mais il le définit merveilleusement : celui qui a écouté Jean et suivi Jésus : quel programme !
Et le résultat, c’est une parole étonnante : « Nous avons trouvé le Messie ! » Aurait-il donc déjà tout compris ? Ou Jean anticipe-t-il pour que nous – ses lecteurs – puissions recevoir son évangile à la lumière de cette révélation essentielle ?
Simon apparaît déjà comme « Pierre » : décidément, avec Jean, il nous faut vraiment apprendre à sortir de la chronologie pour aller au sens des choses.

Un autre élément frappant est l’insistance sur la fraternité : « le frère de Simon » - « avant tout autre » – « son propre frère » …bon, si nous n’avons pas compris…
Nous sommes, dans cet Evangile, au milieu de liens de proximité : des frères (André et Simon, Jacques et Jean), des voisins (André, Simon, Philippe…), des collègues-pêcheurs…
Cela fait un peu monde idéal… bien différent de celui que nous connaissons souvent avec ses divisions ou au moins ses différences parfois difficiles à vivre. Et Jésus n’a-t-il pas dit : « Je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère » (Mt 10,34) ?
Pourtant, notre attention doit certainement commencer par nos proches.

Lorsque je lis ces beaux récits de l’appel des premiers apôtres, il me vient une autre question : comment se fait-il que ces récits soient si différents de ceux des Synoptiques ? Y a-t-il un premier appel en Judée puis une « confirmation » en Galilée ?? Je remarque seulement que, en Galilée, chacun est « pris » sur son lieu de travail, qui réparant des filets, qui à son bureau de publicain… Or dans le 4e évangile, André, Jean, Simon et plus tard Nathanaël, sont déjà « en marche », ils sont déjà en recherche puisque ce qu’André annonce à son frère, c’est qu’il a trouvé. Ils sont déjà sur le chemin pour rejoindre Jésus qui va poser sur chacun son regard.


Qu’est-ce qui m’interpelle le plus dans ces deux versets ?
« un des deux qui avaient écouté Jean et suivi Jésus ».
Ecouter… bien sûr un mot qui résonne particulièrement pour les amis de saint Benoît… écouter, attitude fondamentale de celui qui cherche Dieu… écouter ceux qu’il met sur notre chemin, écouter la Parole, d’une oreille toujours curieuse, toujours avide…
ET suivre Jésus, le suivre d’abord un jour comme André, et demeurer avec lui, le suivre pour la vie, mettre ses pas dans les siens… lui qui est le chemin.

« Ecoute, écoute,
Les pas du Seigneur vers toi,
Il marche sur ta route,
Il marche près de toi. »

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