mardi 21 décembre 2010

Le lendemain...

Le lendemain, il voulut partir pour la Galilée ; il trouve Philippe et Jésus lui dit : « Suis-moi ! » Philippe était de Bethsaïde, la ville d’André et de Pierre.
                                        Jean 1,43-44
Viens Esprit-Saint, habite nos rencontres de ce jour,
Habite nos esprits pour recevoir en cette parole, la nourriture de ce jour.

Le lendemain
Troisième fois dans ce chapitre, que Jean rythme le récit par un nouveau « lendemain ». Organiserait-il son récit comme la première semaine de la mission de Jésus ? Ce serait  à nouveau discrète allusion à la Genèse, au chapitre 1, où la création est racontée au rythme d’une semaine ? Nous sommes à la Nouvelle Genèse…
Premier jour : que la lumière soit et la lumière est séparée des ténèbres : Jean témoigne devant la délégation de Jérusalem que vient du neuf, Jean est celui qui a reçu mission de rendre témoignage à la lumière (1,7)…
Deuxième jour : séparation des eaux : celles d’en haut et celles d’en bas : Jean, voyant Jésus venir à lui, témoigne : il a vu l’Esprit descendre sur lui, Jean baptise dans l’eau, Jésus baptisera dans l’Esprit (séparation des baptêmes)
Troisième jour : apparition de la terre qui, se séparant des eaux, se couvre de végétaux : deux disciples qui quittent Jean et suivent Jésus, André va trouver Pierre et le conduire à Jésus
Quatrième jour : les luminaires sont placés au firmament du ciel : appel de Philippe qui va trouver Nathanaël, homme qui se nourrit de la loi de Moïse et de la parole des prophètes… Moïse et prophètes, des luminaires, par rapport à la lumière qu’est le Christ…
Il ne faut pas chercher des liens en tirant trop par les cheveux, mais on peut penser qu’il y a quand même un souhait de décrire une semaine inaugurale, où toutes choses nouvelles apparaissent, avec la venue de Jésus.

Il voulut partir pour la Galilée
Première mention de la Galilée en cet Evangile. Elle prépare la mention du chapitre suivant : il y eut des noces à Cana en Galilée. Jésus va sans cesse passer de la Judée à la Galilée en l’Evangile de Jean (à la différence des synoptiques qui situent les premiers temps de la mission de Jésus en Galilée, avant d’esquisser sa montée à Jérusalem). Matthieu (4,15) parle de la Galilée des nations (citant Is 8, 23) ! Elle est carrefour, lieu d’échange entre les peuples. J’aime regarder la carte, qui me rappelle la réalité de l’incarnation. Jésus a marché sur nos routes humaines !

Il trouve Philippe et lui dit : « Suis-moi ».
Cette fois c’est Jésus qui trouve l’homme. Et non plus lui qui est trouvé. C’est lui qui lance un appel « suis-moi », sans apparemment attendre une question de Philippe. J’aime cette diversité dans les rencontres de Jésus. Il n’y a pas un moule… chacun est unique, et rencontré de manière unique.
Suis-moi, ou fais route avec moi, ou accompagne-moi.
Une fois de plus, Jean ne nous dira rien de plus sur cette rencontre. Il ne dévoilera pas l’intime de cette relation qui se noue. Aucun état n’est fait de la réponse de Philippe. Le verset suivant nous apprendra qu’il a effectivement suivi. Il semble y avoir quelque chose de fulgurant en un tel appel. Comment Philippe pourrait-il se mettre en route aussitôt si Jésus est pour lui un inconnu ? Il a dû déjà en entendre parler… Effectivement on peut soupçonner Pierre et André. Le verset continue : Philippe était de Bethsaïde, la ville d’André et de Pierre.
Bethsaïde : littéralement : maison de la pêche. Pas étonnant comme nom pour une ville située sur le bord du lac. Pierre et André, nous disent les synoptiques étaient pêcheurs (Mc 1,16 par exemple). Seraient-ils déjà pêcheurs d’homme, en ayant parlé de Jésus à Philippe ? Peut-être, mais rien ne l’affirme…

En relisant ces deux petits versets, je regarde la naissance du peuple nouveau, rassemblé par Jésus, je regarde les débuts modestes de sa mission. J’écoute la parole toute simple de Jésus : « suis-moi ! » Je l’accueille et lui laisse faire son chemin en moi.

Seigneur, tu es passé sur nos routes humaines, tu as appelé des hommes à faire route avec toi. Béni sois-tu d’avoir dès l’aube de ta mission voulu associer ainsi notre humanité. Apprends-moi à t’accompagner.

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