mercredi 23 décembre 2020

Célébration de la Parole du 23 décembre

 Ouverture.

Neuf mois de silence : la charnière entre le l’ancien et le nouveau testament. Neuf mois durant lesquels Zacharie a eu le temps de méditer le prophète Malachie, sur la suggestion de l’ange Gabriel. Malachie, le dernier prophète de l’ancien testament, dont les dernières paroles annoncent la venue du prophète Elie. Par la prière des Psaumes, entrons dans cette charnière entre ancienne et nouvelle alliance, et déposons-y tous les appels, tous les désirs du monde d’aujourd’hui.

Résonnances.

Eh bien, mon vieux Zacharie, qui aurait cru que cela nous arriverait encore ? Quand tu es revenu du temple de Jérusalem où tu avais accompli ton service dans le sanctuaire, tu ne parlais plus, tu n’entendais plus, tu étais muré dans ta bulle de silence. Mais dans tes yeux je lisais une immense question qui se transformait peu à peu en joie. Tu m’as demandé le livre des écritures, tu as lu et relu le prophète Malachie… Tu m’as regardée, tu t’es rapproché de moi, ta vieille épouse stérile, et tu t’es fait tendre, espiègle même. Ah, gamin !

Et puis, c’est arrivé ! La merveille, la grâce de Dieu qui vivifiait mes vieux os, une joie déferlante, si incroyable que j’ai préféré ne rien en dire pendant cinq mois. Mais ma petite cousine Marie, par je ne sais quelle intuition de femme comblée de grâce, l’a deviné, est accourue, m’a visitée. Alors, le bébé m’a transmis sa grâce de prophète : oui, je le sais, il sera prophète. Pas prêtre, comme toi, mais prophète. Et il s’appellera, il s’appelle déjà « grâce de Dieu ».

Malachie disait : « Le messager du Seigneur s’installera pour fondre et purifier. Il purifiera les fils de Lévi, il les affinera comme l’or et l’argent ; ainsi pourront-ils aux yeux du Seigneur présenter l’offrande en toute justice ».  Tu es descendant de Lévi, mon cher Zacharie, et ce qui t’arrivait était une purification. En toi s’accomplissait cette prophétie : après neuf mois de silence, tu pouvais formuler une parole nouvelle, une offrande juste ! Je l’attendais, cette parole, qui mûrissait en toi !

Malachie disait : « Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils et le cœur des fils vers leurs pères ». Comme si a priori les pères et les fils étaient des rivaux à réconcilier. Et ce sont les pères qui doivent faire le premier pas. Toi, mon vieux Zacharie, la première parole que tu as eue pour ton fils fut de lui donner son nom. Un nom qui n’était pas celui que tous attendaient : un nom nouveau par lequel tu accordais à ton fils la liberté d’être différent. Quelle plus belle affirmation de ta confiance en lui et de ton obéissance à Dieu ?

Zacharie, c’est un beau nom, pourtant ! Il signifie : « le Seigneur se souvient ». Oui, la mémoire de Dieu est notre assurance pour l’avenir. Tu chanteras : « il se souvient de son Alliance sainte », et dans le même souffle, tu affirmeras : « il fait grâce à nos pères » (Lc 1, 72). Grâce et mémoire, en Dieu, ne s’opposent pas. Quand il fait grâce, Dieu se souvient. La mémoire plonge dans les racines. La grâce est ouverture sur l’avenir.

C’est beau, mon vieux Zacharie, ce que tu as fait là, en présence du voisinage qui venait circoncire l’enfant et le faire entrer ainsi dans l’Alliance. Au nom de ta fidélité à la mémoire du Seigneur, tu offrais à ton fils cette ouverture, tu reconnaissais, à travers son nom, la visite de Dieu qui change tout. Comme Abraham, autrefois, avec Isaac, tu n’as pas voulu t’attacher à cet enfant, mais tu lui as permis de te quitter, pour franchir en ton nom et au nom de tout le peuple d’Israël le Jourdain qui sépare et relie l’ancienne et la nouvelle Alliance.

Prière

Dieu de nos pères, tu te souviens de ton Alliance et tu fais grâce, chaque jour. Accorde-nous d’harmoniser la mémoire et la grâce dans une louange confiante. Nous pourrons alors accueillir ton Fils, le Messie de Noël, et devenir prophètes de la joie qu’il répand sur le monde !

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