mercredi 8 octobre 2014

Ils pensaient

Ac 21

28 Ils criaient : « Israélites, au secours ! Le voilà, l’homme qui combat notre peuple et la Loi et ce Lieu, dans l’enseignement qu’il porte partout et à tous ! Il a même amené des Grecs dans le temple et il profane ainsi ce saint Lieu. » 29 Ils avaient déjà vu en effet Trophime d’Ephèse avec lui dans la ville et ils pensaient que Paul l’avait introduit dans le temple. 

Esprit Saint, habite nos cœurs, habite notre regard, inspire nos pensées.

Ils criaient : nous abordons des versets qui donnent froid dans le dos de par la manipulation qui y est relatée. Voilà donc les Juifs d’Asie, pas très nombreux sans doute, qui se mettent à crier… Cris de colère, de provocation…

Israélites, au secours ! : ils manifestent qu’ils se sentent menacés, qu’il y a un danger imminent, et ils appellent littéralement au secours les Israélites, ces « fils d’Israël », issus, eux, des 12 tribus qui ont reçu la loi et érigé le temple.

Le voilà, l’homme : « voici l’homme » avait dit Pilate. Un seul homme devant qui ils crient au secours ! Un homme seul sous la calomnie.

qui combat notre peuple et la Loi et ce Lieu : impossible d’en remettre plus : ils touchent tout ce que les Israélites ont de plus cher.

dans l’enseignement qu’il porte partout et à tous : si la formule se veut convaincante jusque dans son exagération, il faut reconnaître que là est bien l’idéal de Paul : que, partout, tous puissent entendre parler de Jésus et de son invitation à la conversion !

Il a même amené des Grecs dans le temple et il profane ainsi ce saint Lieu : quel fait pourrait mettre les Israélites hors d’eux-mêmes, les inciter à condamner des hommes ? Un « crime » digne de la peine de mort est, pour eux, que des païens pénètrent dans le Lieu saint, pas seulement sur le parvis des Gentils où quiconque pouvait aller, mais jusque dans le temple lui-même.

Ils avaient déjà vu en effet Trophime d’Ephèse avec lui dans la ville et ils pensaient que Paul l’avait introduit dans le temple : nous connaissons Trophime (rappelons-nous sa présence à Troas – 20,4) et nous savons qu’il accompagnait Paul, sûrement avec d’autres « Grecs ». Ils les ont donc vu ensemble dans la ville. Delà à « penser » qu’ils avaient pénétré ensemble dans le temple, il n’y a qu’un pas qu’ils ont vite franchi.
Combien devaient-ils en vouloir à Paul de traiter d’autres hommes – non-juifs – sur le même pied qu’eux, combien devaient-ils tenir à leurs « privilèges » pour agir avec une telle malhonnêteté pour atteindre leur but…

Seigneur Jésus, toi, le premier condamné injustement à cause de ce que tu es venu nous annoncer, regarde tous ceux qui risquent leur vie, qui donnent leur vie pour que ta Bonne nouvelle puisse être portée à tous, pour que tous puissent avoir part à ta Vie. Donne-nous ce souci, à chacun, là où nous sommes, dans notre quotidien d’aujourd’hui.

1 commentaire:

raymond a dit…

"Ils criaient"
Quel contraste avec "l'effacement de Dieu", sa discrétion et sa "pudeur" ! Quand il y a besoin d'élever la voix pour se faire entendre... c'est déjà une forme de violence.
"Le voilà, l'homme qui combat notre peuple et la Loi et ce Lieu"
Cette accusation est une perversion du message de Paul.
Ce qui pousse ces juifs est moins de rétablir une forme de vérité que de sauvegarder leurs intérêts, leur pouvoir.
Le message de Paul n'est pas en opposition à la Loi mais une invitation à la vie.
Son expérience parle : "C'est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés. Donc tenez bon et ne vous remettez pas sous le joug de l'esclavage. Sinon, c'est moi qui vous le dis, le Christ ne vous servira de rien". (Galates 5,1)
Voici ce que disait Florin Callerand : "Au lieu de n'être que servante de cette liberté spirituelle qui fait le fond du message et de la vie du Christ, comme en témoigne Paul, souvent, l'institution religieuse, juive catholique ou autre, est devenue un édifice pesant, une sorte de forteresse sacrée où les libertés emprisonnées ne peuvent plus s'épanouir. On reconnaît ici la tentation et l'oppression de toutes les formes d'intégrisme, de traditionalisme méritant la colère de Jésus aux pharisiens. Cette tradition, déjà au temps des prophètes, consistait en effet, en l'écoute, l'accueil des inspirations de la Grâce !"