(sœur Marie-Jean)
Introduction
Nous voici rassemblés, en communauté, en
Eglise.
En ce 2 octobre, nous fêtons la mémoire des
Anges gardiens.
Comme vous vous en doutez, cette fête ne
remonte pas à la haute Antiquité !
Si le culte des anges gardiens collectifs
(patrons de villes, de corps de métiers et de corporations) se développe à la
fin du 14e siècle, la fête des anges gardiens personnels n’est
instituée par le pape Paul V qu’en 1608.
Et un tel culte peut poser question, lorsqu’on
lit un verset de la lettre aux Colossiens, où saint Paul met en garde contre le
culte des anges :
« … La réalité, c’est le Christ. Ne vous
laissez pas frustrer de votre récompense par ceux qui veulent vous humilier par
un culte des anges et qui s’évadent dans des visions et se laissent vainement
gonfler d’orgueil par des idées purement humaines » (2, 17-18)
Certes, une telle fête remporte un certain
succès à notre époque : l’idée d’un ange qui accompagne chacun, de sa
naissance à la vie dans l’au-delà, qui guide, protège et conseille, peut
séduire. Sans compter les sites qui proposent de trouver son ange gardien…
D’ailleurs, les lectures du 2 octobre sont
choisies en fonction de la fête…
Que nous dit l’Evangile ?
Il nous confronte à une question des
disciples :
« Qui donc est le plus grand dans le royaume
des Cieux ? »
Cette question peut nous interpeler, en notre
époque où la grandeur ne cesse d’être mise en évidence, en termes de succès, de
beauté, de performance…
Laissons-nous toucher par la Parole de Dieu.
Et, en priant les psaumes au nom des hommes et
femmes de notre monde, recevons déjà la confidence qu’Il nous adresse :
« Je vais envoyer un ange devant toi… »
La question des disciples vise un certain
contexte :
« Qui donc est le plus grand dans le royaume
des Cieux ? »
Ils perçoivent bien que la grandeur humaine et
la grandeur selon le projet de Dieu ne reçoivent pas nécessairement le même
contenu…
Pour répondre à cette question, « Jésus appelle
un petit enfant (et) le place au milieu d’eux »
Mais ne confondons pas : il ne s’agit pas de
l’enfant-roi de notre 21e siècle !
Le portrait de l’enfant de l’Antiquité est tout
différent : il doit servir les grands, n’a pas la parole et doit obéir en
tout.
Comme le dit Paul dans la Lettre aux Galates :
« Tant que l’héritier est un petit enfant,
il ne diffère en rien d’un esclave » (4, 1)
Par sa réponse, Jésus situe la vraie
grandeur et ouvre l’accès du Royaume :
« changer pour devenir comme les enfants…
se faire petit comme cet enfant »
Retrouver la voie de l’enfance – on fêtait hier
Ste Thérèse de Lisieux ! -.
Vivre sa vie dans la simplicité, l’humilité, la
confiance.
Voilà la vraie grandeur.
Tel est celui qui a de l’importance aux yeux de
Dieu et dans son Royaume.
Et, à cette vraie grandeur, Jésus associe une
autre dimension :
« Celui qui accueille un enfant comme
celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi »
L’humilité de nos chemins d’hommes, l’accueil que
nous réservons aux petits attire la Providence de Dieu, sa proximité, sa
protection, sa sollicitude :
« Gardez-vous de mépriser un seul de ces
petits… leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui
est aux cieux »
Invitation à choisir la vraie grandeur, à revisiter
notre accueil des plus petits, à relire notre vie, pour en faire un chemin
d’accès au Royaume de Dieu.
Sur ce chemin, gardons confiance !
Par le psalmiste, Dieu nous exprime une
promesse :
« Le malheur ne pourra te toucher, ni le
danger, approcher de ta demeure : Il donne mission à ses anges de te
garder sur tous tes chemins »
Notre Père
Avec les petits de notre monde qui nous
appellent à la fraternité, adressons notre prière à Notre Père…
Oraison
Dieu notre Père, en cette fête des anges
gardiens, nous avons perçu combien tu te fais proche des petits, des
humbles ; et de nous-mêmes, lorsque nous choisissons le chemin de la
simplicité, de l’humilité, de la confiance. Inspire-nous un comportement, des
paroles, qui s’accordent à la vraie grandeur, celle qui nous ouvrira ton
Royaume. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne
avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.
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