samedi 2 octobre 2021

Liturgie de la Parole, Mémoire des Sts Anges gardiens

 (sœur Marie-Jean)

Introduction

Nous voici rassemblés, en communauté, en Eglise.

En ce 2 octobre, nous fêtons la mémoire des Anges gardiens.

Comme vous vous en doutez, cette fête ne remonte pas à la haute Antiquité !

Si le culte des anges gardiens collectifs (patrons de villes, de corps de métiers et de corporations) se développe à la fin du 14e siècle, la fête des anges gardiens personnels n’est instituée par le pape Paul V qu’en 1608.

Et un tel culte peut poser question, lorsqu’on lit un verset de la lettre aux Colossiens, où saint Paul met en garde contre le culte des anges :

« … La réalité, c’est le Christ. Ne vous laissez pas frustrer de votre récompense par ceux qui veulent vous humilier par un culte des anges et qui s’évadent dans des visions et se laissent vainement gonfler d’orgueil par des idées purement humaines » (2, 17-18)

Certes, une telle fête remporte un certain succès à notre époque : l’idée d’un ange qui accompagne chacun, de sa naissance à la vie dans l’au-delà, qui guide, protège et conseille, peut séduire. Sans compter les sites qui proposent de trouver son ange gardien…

 Si cette mémoire est inscrite en notre calendrier liturgique, c’est que le Seigneur a quelque chose de neuf à nous dire !

D’ailleurs, les lectures du 2 octobre sont choisies en fonction de la fête…

Que nous dit l’Evangile ?

Il nous confronte à une question des disciples :

« Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? »

Cette question peut nous interpeler, en notre époque où la grandeur ne cesse d’être mise en évidence, en termes de succès, de beauté, de performance…

Laissons-nous toucher par la Parole de Dieu.

Et, en priant les psaumes au nom des hommes et femmes de notre monde, recevons déjà la confidence qu’Il nous adresse : « Je vais envoyer un ange devant toi… »


 Méditation

La question des disciples vise un certain contexte :

« Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? »

Ils perçoivent bien que la grandeur humaine et la grandeur selon le projet de Dieu ne reçoivent pas nécessairement le même contenu…

Pour répondre à cette question, « Jésus appelle un petit enfant (et) le place au milieu d’eux »

Mais ne confondons pas : il ne s’agit pas de l’enfant-roi de notre 21e siècle !

Le portrait de l’enfant de l’Antiquité est tout différent : il doit servir les grands, n’a pas la parole et doit obéir en tout.

Comme le dit Paul dans la Lettre aux Galates :

« Tant que l’héritier est un petit enfant, il ne diffère en rien d’un esclave » (4, 1)

Par sa réponse, Jésus situe la vraie grandeur et ouvre l’accès du Royaume :

« changer pour devenir comme les enfants… se faire petit comme cet enfant »

Retrouver la voie de l’enfance – on fêtait hier Ste Thérèse de Lisieux ! -.

Vivre sa vie dans la simplicité, l’humilité, la confiance.

Voilà la vraie grandeur.

Tel est celui qui a de l’importance aux yeux de Dieu et dans son Royaume.

Et, à cette vraie grandeur, Jésus associe une autre dimension :

« Celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi »

 Ce propos de Jésus dévoile le message qui est au cœur de la fête de ce jour.

L’humilité de nos chemins d’hommes, l’accueil que nous réservons aux petits attire la Providence de Dieu, sa proximité, sa protection, sa sollicitude :

« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits… leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux »

Invitation à choisir la vraie grandeur, à revisiter notre accueil des plus petits, à relire notre vie, pour en faire un chemin d’accès au Royaume de Dieu.

Sur ce chemin, gardons confiance !

Par le psalmiste, Dieu nous exprime une promesse :

« Le malheur ne pourra te toucher, ni le danger, approcher de ta demeure : Il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins »


 Temps de silence


Notre Père

Avec les petits de notre monde qui nous appellent à la fraternité, adressons notre prière à Notre Père…


Oraison

Dieu notre Père, en cette fête des anges gardiens, nous avons perçu combien tu te fais proche des petits, des humbles ; et de nous-mêmes, lorsque nous choisissons le chemin de la simplicité, de l’humilité, de la confiance. Inspire-nous un comportement, des paroles, qui s’accordent à la vraie grandeur, celle qui nous ouvrira ton Royaume. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

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