(sœur Jean-Baptiste)
Introduction :
Dans les deux lectures de ce jour, il est question de jeûne. Dans la
1ère lecture Isaïe dénonce les fausses pratiques du peuple en matière de
jeûnes, pratiques qui ne sont qu'extérieures et contraire à la justice et il
proclame quel est le jeûne qui plaît à Dieu : un véritable partage avec
les malheureux. Matthieu dans l'évangile va nous montrer ainsi qu'aux disciples
de Jean et aux pharisiens qui demandent à Jésus pourquoi ses disciples ne
jeûnent pas, qu'il y a un temps pour jeûner et un autre pour se réjouir.
Méditation :
Lors du mercredi des cendres la liturgie nous a donnée une vue
panoramique sur ce qu'est le carême : un moment favorable, un temps de
conversion, un temps pour vivre un certain nombres de pratiques : prière,
jeûne, aumône qui ont toutes pour but de nous détourner de nous mêmes et de
nous recentrer sur l'essentiel qui est Dieu et les frères et sœurs.
Regardons d'un peu
plus près et appuyons sur la touche zoom. Que voyons-nous ? nous sommes à
la croisée de deux chemins, 1ère lecture d'hier : Que choisirons-nous ? La
bénédiction en écoutant les commandements que le Seigneur nous donne et en les
mettant en pratique ou la malédiction par la non-obéissance aux commandements.
C'est choisir entre la vie et la mort. Et l'évangile nous proposait de marcher
à la suite de Jésus en renonçant à nous-mêmes et en portant notre croix.
Prendrons-nous cette route ?
Maintenant faisons
un gros plan, appuyons de nouveau sur la touche zoom et nous voici aujourd'hui
à un point bien précis : le jeûne.
En écoutant les
disciples de Jean et Jésus sur cette question du jeûne il me semble que nous
sommes situés sur deux niveaux. Jésus ne conteste nullement le jeûne des
pharisiens et des disciples mais il lui donne un autre sens. Quand sera venu le
temps de jeûner ce ne sera pas la répétition du jeûne rituel auquel font sans
doute allusion les disciples de Jean mais ce sera un jeûne plus dur, ce sera un jeûne de séparation, un
véritable deuil. Pour l'instant Jésus est présent mais il sera enlevé. Deux
temps, successifs pour les disciples, nous, nous vivons devons les vivre
ensemble, dans la foi. Car Jésus, l'Epoux est à la fois présent et absent, proche
et insaisissable.
Cependant, parce que
Jésus est présent la joie est dans notre coeur et il n'y a pas lieu de jeûner
mais parce qu'il est aussi caché, il y a
un manque, un vide en nous et une part de notre
coeur jeûne dans l'attente de son retour. Ce jeûne là attise et fait
grandir notre désir : être avec Jésus pour toujours.
Ce temps de
présence-absence nous fait, en quelque sorte, vivre le mystère pascal au jour
le jour, le carême le fait de façon plus intense et notre vie se trouve ainsi
placée sous le signe de la croix et de la résurrection.
Ce temps du carême
est aussi un temps pour croire et nous libérer de tout ce qui encombre notre
vie pour recevoir Dieu, lui permettre de faire sa demeure en nous et pour nous
ouvrir aux besoins de nos frères et sœurs. L’Époux est parti mais nous savons qu'il reviendra, que sa « lumière
jaillira comme l'aurore », qu'il nous illuminera de sa gloire mais dès maintenant nous pouvons l'appeler, il
nous répondra et si nous crions il nous dira : « Me voici ».
Notre Père : Avec les mots que Jésus nous a
donnés nous pouvons prier Dieu en lui disant :
Conclusion : Dieu notre Père qui a donné a
tes enfants un temps favorable pour qu'ils se tournent vers toi et obtiennent le salut, daigne ouvrir nos coeurs
et creuser en nous ce vide que seule ta Présence pourra combler, que nous
sachions accueillir le jeûne de ton absence et marcher avec joie à la rencontre
de Jésus, l'époux que nous attendons, et qui vit avec toi et le Saint Esprit
maintenant et pour les siècle des
siècles.
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