mercredi 17 mai 2017

J'étais seul

Es 63
01 Quel est celui-là qui arrive d’Édom,
qui vient de Bosra,
vêtu de rouge,
celui-là, superbe en son habit,
qui s’avance plein de force ?
« Moi, je proclame la justice et j’ai le pouvoir de sauver. »
02 Mais pourquoi ces habits écarlates,
ce vêtement de fouleur au pressoir ?
03 « À la cuve, j’étais seul à fouler :
personne de mon peuple avec moi !
Et je les ai foulés dans ma colère,
je les ai piétinés dans ma fureur.
Leur sang a giclé sur mes vêtements,
j’ai taché tous mes habits.

Viens Esprit Saint, viens nous éclairer sur les mots de ton prophète.

Quel est celui-là qui arrive d’Édom, qui vient de Bosra : Ce chapitre s’ouvre sur 6 versets difficiles : il suffit de constater la variété des traductions, parfois contradictoires, pour se rendre compte que nous ne sommes pas les premiers à les trouver plutôt hermétiques. De plus, la prophétie prend ici l’allure d’une vision.
L’amorce est une question : Qui ?
Ce personnage est présenté par son origine, il vient d’Édom, de Bosra. Edom, c’est l’étranger, le païen, le peuple descendant d’Esaü, autrement dit ceux qui ne sont pas de la lignée de Jacob. Lors de la domination babylonienne, les Edomites en ont profité pour s’imposer encore un peu plus à ce qui restait d’Israël. Bref, c’est l’ennemi par excellence, le mauvais. Mais on peut aussi faire remarquer que l’étymologie d’Edom est « rouge » et celle de Borça « lieu de vendange », ce qui annonce la suite.

vêtu de rouge : simple annotation de couleur… qui peut déjà résonner symboliquement. Pourpre royale ? Couleur de sang ? Du vin ?

celui-là, superbe en son habit qui s’avance plein de force ? : il y a de la grandeur, de la force, du courage. La TOB a une traduction suggestive : « arqué par l‘intensité de son énergie »

Moi, je proclame la justice et j’ai le pouvoir de sauver : Qui ? demandait le prophète. La réponse vient de l’intéressé lui-même qui se définit par son action : exercer la justice, et donc sauver. Voilà qui ne permet pas de douter que ce héros ne soit Dieu lui-même : lui seul possède la justice, lui seul a le pouvoir de sauver. Ainsi est proclamé ce que le prophète voulait faire connaître.

Mais pourquoi ces habits écarlates, ce vêtement de fouleur au pressoir ? Mais il pose une nouvelle question, cette fois à propos de ce fameux vêtement rouge qu’il associe maintenant explicitement au travail dans le pressoir.

À la cuve, j’étais seul à fouler : personne de mon peuple avec moi ! : Cri de lamentation, d’abandon. La TOB traduit « seul parmi les peuples », ce qui est plus en accord avec la suite mais marque moins la solitude à laquelle est laissé ce « héros »

Et je les ai foulés dans ma colère, je les ai piétinés dans ma fureur. Leur sang a giclé sur mes vêtements, j’ai taché tous mes habits : littéralement « leur jus a giclé », mais le traducteur a préféré donner directement la clé. Voilà dès lors l’image des peuples étrangers écrasés, piétinés. Parce que les peuples se sont détournés, ont rejoint d’autres dieux, ont laissé seul « celui qui sauve », alors il a donné libre cours à sa fureur et sa colère. Oui, celui qui a surgi est splendide et redoutable. Un Dieu justicier que nous cantonnons volontiers dans le Premier Testament. Pourtant, notre Dieu se définit lui-même comme un Dieu jaloux.


Seigneur Jésus, j’entends ton cri « personne avec moi ». J’entends ton appel « reste avec moi car le soir descend ». Accorde-nous de veiller avec toi, auprès de toi afin de prendre soin de ton peuple.

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