jeudi 3 janvier 2013

Son père le priait

Il se mit en colère et il ne voulait pas entrer. Son père étant sorti, le priait instamment.
Luc 15, 28

Viens Esprit de paix et de bienveillance
Viens Esprit de communion

Il se mit en colère
La réaction du fils ainé est vive. Il sort de lui-même, se met en colère. On trouve trace d’autres colères dans la Bible. La colère de Samuel face au rejet de Saül. Celle de Jonas devant la miséricorde de Dieu pour Ninive, comme devant la mort de son ricin… Le psaume nous fait chanter : laisse ta colère, calme ta fièvre, il n’en viendrait que du mal…  

Et il ne voulait pas entrer.
Refuser d’entrer, c’est s’excommunier soi-même de la fête. Il se tient à l’égard, brise le lien. Et la fête qui était lancée risque d’être sabordée par son attitude.

Son père, étant sorti
Comme le père était sorti, avait couru à la rencontre du fils de retour, ainsi maintenant il sort à la rencontre de son aîné. Il a souci des deux fils, a pour eux la même démarche d’aller à la rencontre. Il quitte son chez soi, sort de chez lui, pour aller vers ses fils.

le priait instamment.
La démarche du père se fait prière, supplication.

Derrière le visage de ce père, je découvre en filigrane le visage de notre Dieu, c’est lui qui nous prie d’entrer en sa maison, c’est lui qui nous prie d’accueillir nos frères et sœurs. Il nous prie sans doute bien plus que nous ne le prions !

Seigneur, ouvre les oreilles de mon cœur, que je sois attentive à ta prière.

1 commentaire:

raymond a dit…

De retour ce jour je reste au contact de cette Parole vivante et je lis cette relation père/fils comme le tissage d'une relation vitale, comme une respiration, dont j'étais coutumier chez St-Jean et qui se dit,ici aussi, chez St-Luc.

Poussé par la faim, la solitude, le manque de tendresse, les difficultés économiques,...la conversion du ventre est sans doute le début d'une autre conversion et d'une rencontre inattendue de la part du fils.
Au-delà des difficultés relationnelles et des divisions douloureuses, ce qui me saute aux yeux, c'est la joie d'une rencontre, l'expression d'un amour qui donne sa vie pour l'autre.
Je n'avais pas encore saisi jusqu'ici la portée du "donner sa vie pour ceux qu'on aime", vu sous cet angle, et la manière dont cela se manifeste.
La rencontre se fait dans un élan qui jette le père et le fils dans les bras l'un de l'autre. Le fils qui pose sa tête sur la poitrine de son père, c'est une intimité.
Comment ne pas sentir, entendre à l'intérieur le tressaillement du père qui se manifeste dans le mouvement haletant de sa respiration, le battement du coeur qui bat la chamade!
Un jaillissement de vie comme une source, une chair toute émue, une expérience d'amour en pleine chair.
Le corps témoigne qu'il est touché.

Curieusement, en ce temps d'incarnation, cette réalité physique de Jésus qui naît est toujours une réalité d'aujourd'hui: recevoir plein la peau, plein le visage et le renvoyer. C'est en pleine chair que cela se passe! La joie est un tressaillement de communion, un langage des sens.
En couple aussi j'ai souvent fait cette expérience que pardonner, se pardonner mutuellement, c'est mourir à soi, mourir au droit de ne pas être offensé, mourir au droit d'une réparation.
Si je ne pardonne pas, je meurs d'amertume mais si je pardonne, je meurs à mon égo, mon orgueil, ma vanité, mon amour-propre, je meurs à moi-même pour que l'autre vive. C'est une manière de mourir pour aimer jusqu'au bout.