lundi 7 juillet 2025

Liturgie de la Parole 14e lundi TO-I

« La fille de Jaïre et l’hémorroïse » Matthieu 9, 18-26 

Méditation 

Nous voici en face de deux destins croisés : celui d’un homme et d’une femme.

I)   Deux épisodes en relation étroite mais où apparaissent des différences frappantes 

*   l’homme, …. Nous connaissons son nom « Jaïre », grâce aux évangélistes Marc et Luc ; la femme, elle, n’a pas de nom.
*   l’homme est un notable, un personnage important, sans doute responsable d’une synagogue … donc d’une communauté locale.
-…la femme, elle, est exclue de la communauté étant donné sa maladie : une impureté rituelle.
*   l’homme a une famille, une maison, un entourage nombreux.
-   la femme est esseulée, vu son état de santé.
*   Jaïre s’adresse publiquement à Jésus.
-   la femme agit en secret.

II) Ce texte suscite également un certain nombre de parallélismes importants 

-   Les deux personnes sont unies dans la détresse et toutes les deux désirent ardemment un retournement de situation.
-   Dans chaque situation, il est question de femmes : l’une, a un père protecteur, elle a 12 ans, l’âge de la puberté qui devait faire d’elle, une femme susceptible d’être promise en mariage, …. Mais, voilà, elle n’est plus là ! Le drame !
-   Pendant que cette fillette grandit durant 12 ans, une femme, durant 12 ans,  perd son sang et sa maladie tend à l’exclure, elle, du mariage et de la maternité !
Donc, en quelque sorte, elles sont mortes toutes les deux !


Alors, cet homme et cette femme n’ont qu’un but : s’approcher de Jésus.

Si nous les regardons, ils s’y prennent de façon totalement opposée :

Observons Jaïre :
-   Il s’approche de Jésus, se prosterne publiquement, il y a ses serviteurs et les disciples et formule sa supplication : « Viens lui imposer les mains et ma fille vivra ! »   
Jésus réagit, se lève et le suit. Et on connait la suite heureuse de cette démarche et la nouvelle qui se répand dans toute la région.

Ce récit de guérison peut se lire de deux manière différentes :
*   comme un MIRACLE DE RESURRECTION : Jésus est vainqueur de la mort.
Donc la pointe du récit est alors christologique. 

*   ou comme un récit de NAISSANCE : une fillette qui devient femme par la parole libératrice de Jésus. Elle devient une vivante à part entière.
La pointe du récit est alors anthropologique : une réflexion autour de l’identité d’un sujet.
 

Observons l’hémorroïsse.        
-   elle est discrète, elle s’approche par derrière, elle se cache même, à la faveur de la foule, elle se tait mais, pense intérieurement : « Si je parviens à toucher une frange de son vêtement, je serai sauvée. » 
… Mais … tout le monde te touche, Jésus ! …
Oui, mais elle, son toucher est un toucher conscient et rempli de foi !
Jésus réagit, il se retourne car une force est sortie de lui : « Confiance, ma fille, ta foi t’a sauvée. » 

Tiens, il l’appelle « ma fille », comme Jaïre : « Et ma fille vivra ! »

Par sa foi, cette femme montre, en effet, qu’elle est bien une « fille de Dieu » … 
Et Jésus qui est la voix du Père, … en l’appelant « ma fille », la confirme dans ce qu’elle pense être réellement : une fille bien-aimée du Père.
De plus, Jésus ne dit pas qu’il est l’auteur de sa guérison ou de son salut ; 
Non, c’est sa foi à elle, qui en est l’auteur, et Jésus l’affirme : « Ta foi t’a sauvé ».
Elle devient même un modèle pour tous, …. Jésus ne dit-il pas à Jaïre « Crois seulement ! »

Le miracle est bien l’écoute d’une parole extérieure, efficace, celle de Jésus …
-   qui demande pour Jaïre, une rupture : perdre sa petite fille afin qu’elle devienne une femme à part entière, et réintègre la communauté des vivants.
ET
-   pour l’hémorroïsse, d’expérimenter un dialogue ouvert avec Jésus, afin de guérir de sa souffrance de femme pour devenir une fille en relation avec le Père et réintégrer, elle aussi, la communauté des vivants.

ET NOUS, DANS TOUT CELA ???
                Dans notre cheminement, n’avons-nous pas, nous aussi, comme Jaïre, 
                            à faire des ruptures, de temps en temps ?
                Alors, écoutons la parole efficace de Jésus et entrons avec lui,
                        dans un dialogue franc et ouvert comme l’hémorroïsse.

Invitation au Notre Père

En nous adressant au Père, nous allons souhaiter que son règne vienne.
Alors pour que son règne arrive vraiment en nous, demandons-lui quelle rupture, il souhaite nous voir faire, pour entrer le plus intensément possible dans une relation vraie et personnelle avec lui.

Sr Anne françoise


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