lundi 30 août 2021

Liturgie de la Parole, 22e lundi TO

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

Nous entrons dans la troisième partie du temps ordinaire, celle où nous allons nous laisser guider par l’évangile de Luc. Aujourd’hui, nous entrons par le porche de ce récit inaugural, où Jésus vient à la synagogue de Nazareth, chez les siens.

La semaine dernière, avec la fin de l’évangile de Matthieu, nous avons entendu l’appel à vivre la vigilance et l’espérance, l’ouverture sur un avenir qui est une promesse. La première lecture, extraite de la lettre aux Thessaloniciens, nous le rappelle encore, en focalisant notre attention sur la promesse de la résurrection. « Nous serons pour toujours avec le Seigneur ». Mais le début de l’évangile de Luc que nous allons entendre fait résonner ce mot : « aujourd’hui » ! Comment vivre l’aujourd’hui ?

Résonances

Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors, il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre. »

Spontanément, quand on entend cette phrase, on pense : cette prophétie d’Isaïe que Jésus vient de lire, il est en train de leur dire qu’elle s’accomplit en lui, qu’elle s’applique à lui. Autrement dit : c’est lui, Jésus, ce prophète qui déclare : « l’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction » … c’est lui, Jésus, le Messie attendu par Israël. Telle est la lecture classique : dans la synagogue de Nazareth, par le biais de la prophétie d’Isaïe, Jésus décline son identité. On comprend l’étonnement, et même le scandale de ses compatriotes. Pour qui se prend-il ?

Je voudrais suggérer une autre lecture possible. En disant à son auditoire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre » (littéralement : dans vos oreilles), il suggère aussi que ce passage s’accomplit pour nous, en nous. Que chacun de nous peut dire : « l’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction ». Cette onction, ne l’avons-nous pas reçue à notre baptême ? Ne sommes-nous pas tous des « messies, oints par la Parole qui se répand dans nos cœurs et dans nos intelligences à la manière d’une onction ?

La question, alors, rebondit : comment cela résonne-t-il dans ma vie à moi ? Quels sont les pauvres vers qui le Seigneur m’envoie annoncer la bonne nouvelle ? les captifs à qui je dois annoncer la libération ? Les aveugles à qui je peux donner de la lumière ?

Je voudrais faire un lien avec la belle lettre de Jacques que nous avons entendue hier et qui nous disait : « Dieu a voulu nous engendrer (nous mettre au monde) par sa parole de vérité, pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures… Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous » (Jc 1, 18.21b). Comment accueillons-nous le travail de la Parole dans nos vies ? Comment osons-nous croire qu’elle nous concerne directement, qu’elle nous enfante ? C’est la question des gens de Nazareth. Mais ils n’ont pas osé y croire. Jésus n’a rien forcé. Son temps, pour eux, n’était pas encore venu. Il passe tranquillement au milieu d’eux, pour leur ouvrir un chemin, un possible.

Prière

Dieu notre Père, tu nous enfantes par ta parole de vérité, tu nous envoies, comme des messies, pour répandre autour de nous l’onction de ta bonne nouvelle. Béni sois-tu ! Fais-nous marcher à ta suite aujourd’hui et chaque jour, dans la confiance. Fais-nous discerner les jours de grâce où tu nous visites, afin que nous puissions t’accueillir et te laisser féconder nos vies.

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