(soeur Marie-Raphaël)
Ouverture
Shema
Israel, adonai elochenou, adonai echad. « Écoute,
Israël, le Seigneur notre Dieu est l’Unique ». Cette profession de foi est
au cœur de la prière d’Israël. Il s’agira de foi dans l’évangile d’aujourd’hui.
Une foi puissante comme celle d’une graine de moutarde, comme celle de sainte
Julienne de Cornillon dont nous faisons mémoire en ce jour. Cette foi commence
par « écoute ». Alors, écoutons, nous aussi, à travers les psaumes et
les lectures d’aujourd’hui, la voix du seigneur qui nous invite à l’aimer de
tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force !
Résonances
En descendant de la
montagne de la Transfiguration, l’atterrissage est rude. Pas le temps de rester
sur son petit nuage ! Voici de nouveau le combat contre les forces de mal
qui reprend de plus belle.
« Jésus menaça le
démon et il sortit de lui. A l’heure même, l’enfant fut guéri ».
Dans le récit de
Matthieu, la guérison comme telle ne prend qu’un seul verset. Comme si elle
n’était que le prétexte pour aborder une autre question : celle du
« pouvoir » des disciples. Le père de l’enfant épileptique dit :
« je l’ai amené à tes disciples, mais ils n’ont pas pu le guérir ».
Et les disciples eux-mêmes disent à Jésus : « Pour quelle raison
est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? »
En les envoyant en
mission (au chapitre 10) Jésus leur avait pourtant donné « le pouvoir
d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute
infirmité ». Mais après, on ne voit pas les disciples exercer
effectivement cette délégation, avant ce chapitre 17 où nous sommes
arrivés : et c’est pour faire un constat d’impuissance. Cela cause
d’ailleurs un certain énervement chez Jésus il leur reproche leur manque
de foi. Mais qu’est-ce que la foi ? Pour nous le faire comprendre, Jésus
montre une graine de moutarde.
Malgré ce que propose
ici la traduction liturgique, Jésus ne dit pas : « si vous avez de la
foi gros comme une graine de moutarde… », mais il dit : « si
vous avez de la foi comme une graine de moutarde… ». Il ne s’agit pas de
quantité (ou de grosseur), mais de qualité. La graine de moutarde est toute
petite, mais sa foi est aussi grosse qu’elle-même, sa foi est totale. Car elle
sait, la petite graine, qu’elle porte en elle la capacité de devenir un grand
arbre. Et c’est pour cela qu’elle n’a pas peur de se laisser enfouir dans la
terre du potager. La puissance de vie qui l’habite soulèvera les pierres,
traversera les mauvaises herbes, s’élèvera vers le ciel. La foi fait partie de
son identité. En est-il de même pour nous ? Dans ce cas, il ne s’agit pas
d’acquérir ou de perdre la foi, mais de la réveiller, d’en prendre conscience,
comme d’une force de vie qui nous habite, qui fait partie de nous.
Jésus demande à ses
disciples – à nous – de prendre notre part dans le rude combat contre le mal.
Pour ce faire, il ne nous donne pas un « pouvoir magique », qui nous
permettrait, comme merlin l’enchanteur, d’échapper à toute situation dangereuse
par un coup de baguette… Il nous dit simplement : « si vous avez la
foi, la foi d’une graine de moutarde, vous déplacerez des montagnes. Cette foi,
c’est notre attachement à lui, c’est notre capacité à le laisser agir, lui, à
travers nous, à travers la confiance totale que nous lui faisons. Réveillons
notre foi et rendons grâce pour la beauté de son appel !
Prière
Béni sois-tu, Seigneur,
de nous emmener avec toi sur la montagne de la Transfiguration, et aussi de
nous faire confiance pour participer à ton combat contre le mal. Nous
ressentons notre impuissance. Donne à notre foi la puissance de la graine de
moutarde. Donne à tes disciples de faire circuler au cœur du monde la puissance
de ta résurrection.
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