lundi 31 mai 2021

Liturgie de la Parole, fête de la visitation

 (sœur Jean-Baptiste)

 Introduction :

En ce jour où nous fêtons la visite de Marie à sa cousine Elisabeth, je laisserai la place à Sr Anne Lécu qui a écrit une lettre à Marie relatant la rencontre de ces deux femmes dans son petit livre : «  A Marie – Lettres. » 
La tonalité de cette fête est la joie, laissons-nous habiter par cette joie et chantons les psaumes

 Méditation :

Tout d'abord je vais résumer le début de la lettre :  Pour Sr Anne Lécu la visite de Marie à sa cousine évoque le transfert de l'arche par David à Jérusalem. Si vous vous souvenez de l'histoire que vous pouvez lire au 2è livre de Samuel au chap. 6 : l'arche de l'alliance est posée sur un chariot conduit par les fils d'Abinadab. David et tout le peuple dansent autour de l'arche. Voilà qu'un incident se produit, Ouzza étend la main vers l'arche de Dieu qui manque de verser et il la retient – littéralement «la saisit ». Dieu le frappe pour ce geste et Ouzza meurt là, près de l'arche. Nous avons difficile à comprendre la réaction de Dieu. David lui a compris la gravité de ce qui s'est passé, il n'est pas possible de mettre la main sur la Parole de Dieu, de la saisir. Aussi prend-il une décision : il renonce à son projet de transférer l'arche et il l'a conduit chez son cousin Obed-Edom où elle restera 3 mois. Cette distance que David met entre lui et l'arche va lui permettre de devenir libre  et « par cet écart il apprend à ne pas mettre la main sur la Parole de Dieu. »

 Maintenant voici une partie de la lettre  que sr Anne Lécu a écrite : 

« Peut-être Marie, que Gabriel choisit de te faire faire un détour, qui passe par la maison de ta cousine qui a besoin de toi. Peut-être que le chemin le plus direct vers Dieu passe par tous ces détours que nous ne comprenons pas toujours. Or, que se passe-t-il dans le sein d'Elisabeth quand tu entres dans sa maison ? A quelle heure arrives-tu ? Est-ce-le matin ou le soir ? Zacharie n'est pas là ? On a l'impression que le décor s'efface et qu'il ne reste que vous deux, et ces deux hôtes qui habitent chacun de vos ventres. L'enfant qu'Elisabeth porte se met à danser devant toi, comme autrefois David devant l'arche d'alliance. Et toi ? Que perçois-tu dans ton sein ? Comment entends-tu les mots de ta cousine ?  Avec quelles entrailles les reçois-tu ? Ce qui se passe est inouï : Marie, tu es devenue l'arche d'alliance, rien de moins ! Peut-être faut-il ce long séjour de trois mois à l'écart pour que tu entendes à nouveaux frais les mots de l'ange, relayés cette fois par ta cousine ? Peut-être nous faut-il écouter ce que nous disent les autres pour y entendre, comme en dessous, les mots d'un Autre pour nous ? Mais ce n'est pas tout ! Par toi, nous pouvons croire que toutes et tous sommes appelés à devenir aussi arche d'alliance, et à porter mystérieusement, chacun à notre façon, le Christ au monde. Cela se fait bien sûr, autrement que toi, mais tu nous souffles à l'oreille que l'intériorité de chacun peut se creuser, et accueillir la parole du Père, afin qu'elle s'incarne dans chacune de nos existences. Porter le Christ, devenir « christophore », c'est une autre manière de devenir celle ou celui que l'on est vraiment, tu ne crois pas ?

En relisant le chant d'Elisabeth repris dans la prière la plus populaire, après le Notre Père, le « Je vous salue Marie », je me rends compte que ta cousine nous a donnés, par ces mots, la grâce de te recevoir comme celle qui vient nous visiter. Je comprends mieux du coup, combien d'hommes et de femmes semblent avoir plus de facilité à te parler à toi qu'à parler à ton Dieu. C'est que tu es l'une de nous, Marie, indéfectiblement. L'une de nous qui s'approche. En visitant ta vieille cousine, c'est chacun de nous que tu visites. « Comment  m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? » Mystérieuse complicité qui traverse le temps, grâce à la Bible, et permet que nous nous sentions proche de cette vieille femme qui attend un enfant qui danse, et comme elle émerveillés de ta visite. »

Notre Père :

Marie nous a laissé son chant d'action de grâce à Dieu, avec les mots que Jésus nous a laissés prions à notre tour le Père :

 Conclusion :

Dieu notre Père, par cette mystérieuse rencontre de deux femmes portant chacune un enfant dans son sein, tu nous révèles l'intimité profonde que tu veux avec nous, devenir à notre tour des «  christophore » pour porter au monde la bonne nouvelle de ton amour, que cet amour nous fasse « danser de joie » en ta présence et avec ton Fils Jésus Christ qui règne avec toi et l'Esprit source de toute joie maintenant et toujours.

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