mardi 10 juillet 2018

Oui, je fais miséricorde


56 Mais ils bravaient, ils tentaient le Dieu Très-Haut,
ils refusaient d'observer ses lois ;
57 ils déviaient comme leurs pères, ils désertaient,
trahissaient comme un arc infidèle.
58 Leurs hauts lieux le provoquaient,
leurs idoles excitaient sa jalousie.

59 Dieu a entendu, il s'emporte,
il écarte tout à fait Israël ;
60 il quitte la demeure de Silo,
la tente qu'il avait dressée chez les hommes ;
61 il laisse capturer sa gloire,
et sa puissance par des mains ennemies.

62 Il livre son peuple à l'épée,
contre son héritage, il s'emporte :
63 le feu a dévoré les jeunes gens,
 les jeunes filles n'ont pas connu la joie des noces ;
64 les prêtres sont tombés sous l'épée,
les veuves n'ont pas chanté leur lamentation.

Viens Esprit sainteté, purifie notre cœur pour que nous ne prenions pas ce qui nous arrive comme une punition : que nous l'accueillions et rebondissions en prenant appui sur la miséricorde.

L'installation en terre de Canaan (ce n'est pas encore Israël) est chaotique (Juges 2, 10-26). Les Hébreux abandonnent le Dieu de leurs pères pour servir les idoles ; leurs ennemis les asservissent, ils crient dans leur détresse, Dieu leur envoie un « juge » (un chef) qui les sauve, ils servent Dieu et à la mort du juge et le cycle recommence. Il est plus facile d'honorer le dieu de la cité, maître du sol et de la fertilité, la déesse de l'amour et de la fécondité que ce Dieu qu'on ne voit pas, dont la représentation est uniquement dans le cœur et dans le souvenir transmis (ou non transmis!) de génération en génération, qui a conduit les pères mais dont  les générations suivantes n'ont pas fait l'expérience..
L'Arche d'Alliance sera prise par les Philistins, alors que le peuple l'avait utilisée comme un fétiche donnant automatiquement le salut. Les fils du prêtre Élie de Silo profitent honteusement de leur place pour exploiter au lieu de servir (1 Samuel 2, 12-17 et 22). Ils sont tués lors de la capture de l'Arche et c'est une très grande défaite pour les Hébreux avec beaucoup de tués. (1 Samuel 4,1-11)

Seigneur es-tu là à nous attendre au tournant pour nous punir dès que nous marchons de travers ?

NON, ce n'est pas ainsi que tu t'es révélé en Jésus lui qui parlait et mangeait avec les pécheurs (Luc 15, 1-2), lui qui dit au Bon Larron : «Aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Luc 23, 43). Déjà les Prophètes affirmaient ton cœur rempli de bonté et de miséricorde : «  Éphraïm n’est-il pas pour moi un fils précieux, n’est-il pas un enfant de délices, puisque son souvenir ne me quitte plus chaque fois que j’ai parlé de lui ? Voilà pourquoi, à cause de lui, mes entrailles frémissent ; oui, je lui ferai miséricorde » (Jérémie 31, 20).

lectio préparée par sr Marie-Christine

lundi 9 juillet 2018

Je veille sur eux


52 Tel un berger, il conduit son peuple,
il pousse au désert son troupeau.
53 Il les guide et les défend, il les rassure ;
leurs ennemis sont engloutis par la mer.

54 Il les fait entrer dans son domaine sacré,
la montagne acquise par sa main.
55 Il chasse des nations devant eux, il délimite leurs parts d'héritage
et il installe sous leurs tentes les tribus d'Israël.

Viens Esprit Saint assouplis mon coeur pour qu'il se laisse conduire par le Bon Berger

Maintenant Seigneur tu prend la tête de ton peuple pour le conduire hors de l'Égypte, terre de l'esclavage. Tu dois nous pousser au désert… car nous n'avons guère envie d'aller dans ce lieu aride.
Comme un vrai berger, comme un Père, tu guides, défends contre l'ennemi extérieur (ici les Égyptiens à la poursuite des Hébreux), ou intérieur à nous-mêmes, tu rassures (Exode 13, 21-22). Nous retrouvons cette belle figure de Dieu- Berger en Ézéchiel 34, 11-16. Jésus se présente comme le Bon Berger (Jean 10,1-18 et 27-30 et aussi Luc 15, 4-7, Matthieu 18,12-14)
Le nom des ennemis n'est pas donné. Seigneur, tu ne vises pas tel ou tel groupe, mais son combat contre les tiens. Les ennemis engloutis par la mer sont les Égyptiens au moment du passage de la mer rouge à pieds secs par les Hébreux (Exode 14, 13-31) ; C''est aussi notre péché englouti dans les eaux du Baptême (Colossiens 2,12-13) : nous sommes invités à une vie nouvelle.

Et c'est l'entrée victorieuse dans la Terre Promise à Abraham, Isaac et Jacob. C'est Dieu lui-même qui combat pour eux et leur en donne leur part d'héritage : chaque famille reçoit une part du territoire. (Josué 13,8). Elle peut s'y installer, y planter sa tente et en cultiver le sol.
Finie la vie de nomade, il est temps de s'établir, de s'enraciner, de faire fructifier le don reçu.

Seigneur aujourd'hui tu me conduits, tu me pousses au désert, d'une manière ou d'une autre, : que ce soit un lieu, un temps de rencontre avec toi, d'approfondissement de ma vie.
Tu me guides,me défends, me rassures, tu engloutis mes ennemis dans la mer, pour que je puisse avancer sans crainte, sortir de la servitude  et apprendre à vivre vraiment.
Et moi aujourd'hui, est-ce que je considère le lieu où je suis, comme ma part d'héritage ? « Aujourd'hui je commence » disait les moines des premiers siècles.
Est-ce qu'aujourd'hui je choisis de travailler ma part d'héritage, de la faire fructifier ?

lectio préparée par sr Marie-Christine

dimanche 8 juillet 2018

Que mon « oui » soit « oui


43 Par ses signes il frappa l'Égypte,
et le pays de Tanis par ses prodiges.
44 Il transforme en sang l'eau des fleuves
et les ruisseaux, pour qu'ils ne boivent pas.
45 Il leur envoie une vermine qui les ronge,
des grenouilles qui infestent tout.

46 Il livre les récoltes aux sauterelles
et le fruit de leur travail aux insectes.
47 Il ravage leurs vignes par les grêlons
et leurs figuiers par le gel.

48 Il abandonne le bétail à la grêle
et les troupeaux à la foudre.
49 Il lâche sur eux le feu de sa colère, indignation, fureur, effroi, *
il envoie des anges de malheur.

50 Il ouvre la route à sa colère, il abandonne leur âme à la mort, *
et livre leur vie à la peste.
51 Il frappe tous les fils aînés de l'Égypte,
sous les tentes de Cham, la fleur de sa race.

Nous voici avec l'allusion aux 10 plaies d'Égypte. À chaque fois Moïse et Aaron sont ensemble, Aaron réalise le prodige avec le  bâton de berger de Moïse  (signe de l'autorité reçue de Dieu), les Égyptiens sont atteints mais pas les Hébreux. Le coeur de Pharaon s'endurcit : Il promet de laisser partir les Hébreux,mais dès que la calamité cesse il se rétracte.
-L'eau changée en sang (Exode 7,14-24) : L'eau c'est la vie et le Nil et ses affluents donnent vie à tout le pays. Le fleuve de vie devient fleuve de mort, les eaux sont du sang comme lors d'une terrible guerre. Effectivement Dieu se bat contre l'endurcissement de Pharaon (et non conte la personne de Pharaon).
- Les grenouilles (Exode 7,26 à 8, 11) viennent du fleuve qui pour la 2ème fois est lieu de mort. Elles envahissent toutes les pièces, grimpent sur les personnes et dans les fours à pain : après l'impossibilité de boire, vient celle de manger et de se reposer.
-Les moustiques (Exode 8,12-15) et la vermine (8, 16-28) s'en prennent aux Égyptiens et à leurs récolte.
-la peste du bétail (Exode 9, 1-7) fait périr les troupeaux, et des ulcères provoquent une maladie de peau sur tous les Égyptiens : si les moustiques et la vermine étaient une agression extérieure, maintenant les animaux et les personnes sont atteintes dans leur corps.
- La grêle et la foudre détruisent les récoltes (Exode 9,13-35) : l'avenir est compromis pour les Égyptiens. Avec une nuance : ceux d'entre eux qui craignent le Seigneur et ont rentré leur bétail, l'ont protégé du fléau, le blé et l'épeautre ne sont pas frappés car ils sont plus tardifs. Tout n'est pas perdu !
- Les sauterelles (Exode 10,1-20) détruisent tout ce qui reste !
- Puis les ténèbres (Exode 9,21-29) extérieures manifestent les ténèbres intérieures du coeur de Pharaon.
-La mort des premiers-nés des Égyptiens est solennellement annoncée (Exode 11, 1-9). L'agneau pascal protège les Hébreux ( Exode 12,1-14 et 21-28).Tous les Égyptiens perdent leur premier-né, même ceux du bétail, et les Hébreux sont chassés d'Égypte. (Exode 12,29-37).

Le psaume ne mentionne pas les 10 plaies dans l'ordre que nous connaissons, mais ce n'est pas important. Une chose : le figuier frappé par le gel n'est pas raconté en Exode. Le figuier est le symbole de la Torah… et celle-ci ne peut qu'être stérile pour les Égyptiens !

Seigneur, quel déchaînement de fureur contre un peuple ! Est-ce possible ?
Que veux-tu nous dire par ces récits imagés et signifiants ?

Seigneur viens en moi m'aider à combattre les parties de moi-même qui sont encore opposées à toi. Si souvent je suis en « dents de scie », je veux et ne veux pas, je dis et ne fais pas !
Que mon « oui » soit « oui » et mon « non »soit « non » (voir Matthieu 5,37 et 2Corinthiens 1, 18-20).
Et que je ne me décourage pas, le mal tu ne le supportes pas, tu sais qu'il me détruit...mais tu m'aimes et veux ma vie, et celle de tous ! « Je ne prends plaisir à la mort de personne, – oracle du Seigneur Dieu – : convertissez-vous, et vous vivrez. » (Ézéchiel 18,32)

lectio préparée par sr Marie-Christine