mercredi 3 décembre 2025

Liturgie de la Parole 1er mercredi de l’Avent

Lectures : Isaïe 25,6-10a ; Psaume 22 ; Matthieu 15,29-37

Méditation

L’Évangile illustre la première lecture, mais sans le côté éclatant d’Isaïe. C’est comme si Jésus lançait le mouvement en partant de la vie ordinaire des personnes. À ces disciples de poursuivre ! Il s’agit bien de grandes foules non juives, nous sommes en terre étrangère. Les foules s’approchent avec des personnes incapables de parler, de travailler (estropiés), de marcher droit ou de voir. Ils sont déposés aux pieds de Jésus. Tout un symbole ! Jésus les guérit, essuyant ainsi « les larmes sur tous les visages ». Il commence par guérir, rétablir dans la dignité et les relations. De plusieurs foules, il fait une seule foule : il unit ce qui est dispersé.
Ces personnes peuvent faire leur les paroles d’Isaïe, mises dans la bouche du peuple d’Israël, entendues dans la première lecture : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! » En effet « ils rendirent gloire au Dieu d’Israël. »
Déposer devant Jésus des personnes ayant des problèmes de relations, des malades et tous ceux et celles qui comptent sur notre prière. Lui faire confiance, espérer en son salut et nous en réjouir.
C’est seulement ensuite que « Jésus appela ses disciples et leur dit : « Je suis saisi de compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, ils pourraient défaillir en chemin. »
Compassion déjà durant ces trois jours à guérir sans cesse ceux qui sont déposés à ses pieds : avec chacun il a établi une relation même brève ; c’est une activité épuisante, un don de soi. Ne me dites pas que Jésus a mis trois jours à réaliser que personne n’avait à manger ! ces trois jours ont une autre signification ! La compassion de Jésus devant la faim de cette foule d’étrangers qui n’a rien à manger depuis trois jours, depuis longtemps ! Par les guérisons, Il a nourri leur cœur affamé, mais cela ne lui suffit pas, il leur faut du pain pour continuer la route ! Du pain et du poisson, la nourriture de base auprès du lac, pas les viandes grasses et les vins décantés d’Isaïe ! L’ordinaire du peuple, pas l’extraordinaire.
Jésus met ses disciples dans le coup : sa compassion doit devenir la leur. Il leur fait chercher le peu qu’ils ont. Il leur demande du pain et ils se rendent compte qu’ils ont aussi du poisson. En les faisant chercher, il les oblige à voir qu’ils ont plus que ce qu’ils croient, même si c’est dérisoire.
Ce peu, il le prend, le partage, le rompt comme sa vie sera rompue dans la Passion, Passion évoquée par les « trois jours ». Ce peu, il le donne aux disciples pour qu’ils le donnent à la foule. « Tous mangèrent et furent rassasiés », y compris les disciples. Mais cela ne suffit pas il faut encore ramasser les restes : le pain rompu, la vie donnée, rien ne doit être gaspillé. Il y a trop, mais ce trop n’est pas perdu. La surabondance laisse la possibilité à d’autres de recevoir ces dons plus tard.
Pour moi aujourd’hui ? Comme chrétienne, Seigneur, que je ne me lasse pas de déposer à tes pieds ceux qui comptent sur ma prière. Que je te demande de les guérir, de les unifier, de les unir, toi qui as donné ta vie pour rassembler dans l’unité ceux qui étaient dispersés (cf. Jean 11,52). Que ta compassion devienne la mienne. Que je ne craigne pas de te donner mon peu, de me donner, tu te charges d’en faire une nourriture pour tous et même du surplus. Que je reconnaisse et accueille ton action dans l’ordinaire de ma vie. Que je t’en rende grâce.


Introduction au Notre Père

Seigneur tu accueilles, guéris et nourris ceux qui viennent à toi : en toute confiance, nous te prions avec les mots que tu nous as donnés…

Sr Marie-Christine le 4 décembre 24


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