Liturgie de la Parole 4e vendredi du Temps Pascal
Introduction
Romains 10, 14-15 : « Comment invoquer le Seigneur si on n’a pas mis sa foi en lui ? Comment mettre sa foi en lui si on ne l’a pas entendu ? Comment entendre si personne ne proclame ? Comment proclamer sans être envoyé ? Il est écrit : ‘comme ils sont beaux, les pas des messagers qui annoncent les bonnes nouvelles’ ! »
Oui, comme ils sont beaux, les pas des messagers... Ils sont les serviteurs de la Parole, cette Parole dont Mère Myrèse nous disait avant-hier, en citant les Actes : « la Parole était féconde (c’est-à-dire elle grandissait) et se multipliait ». Plutôt que de dire que le groupe des disciples augmentait, on dit que la Parole augmente... Cette façon de parler suggère que la Parole mène en quelque sorte sa propre vie, qu’elle travaille et agit au cœur des gens. Elle a juste besoin de bouches pour la véhiculer... C’est ce que nous voyons avec Paul et Barnabé, en ce récit de leur premier voyage missionnaire et de leur première prédication dans une synagogue en Asie Mineure, celle d’Antioche de Pisidie. Nous entendrons aujourd’hui la suite de cette prédication dont nous avons entendu le début hier. Nous savons qu’elle sera bien accueillie, dans un premier temps, mais qu’elle sera bien vite rejetée par ceux qui trouveront qu’elle a trop de succès... En tout cas, elle ne laisse personne indifférent.
Nous aussi, accueillons cette Parole, toujours vivante, agissante, tranchante... et laissons-nous toucher.
Résonnance après l’évangile
Thomas, nous le savons, tu es un homme terre à terre, tu as besoin de voir, de toucher, pour croire. Tu nous ressembles un peu : n’es-tu pas, d’ailleurs, notre jumeau ?
Au huitième jour après la résurrection, alors que les autres t’ont affirmé qu’ils avaient vu Jésus vivant, tu n’as rien voulu entendre : il te fallait des signes tangibles.
Merci, parce que grâce à ta réaction, très compréhensible, tu as fait revenir Jésus, et tu lui as fait dire une phrase que nous n’oublierons jamais : « heureux celui qui croit sans avoir vu ».
Aujourd’hui, dans son discours après le lavement des pieds, Jésus recommence à dire des choses bien mystérieuses, et toi, dans ton bon sens, tu l’interpelles : « nous ne savons pas où tu vas, comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Merci Thomas ! Cette parole bien réaliste nous offre le cadeau d’une réponse inoubliable de Jésus : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité, la Vie ». Et il ajoute : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi ».
Qu’est-ce qu’un chemin ? Dans le livre que nous lisons actuellement au réfectoire il y a ce petit poème d’Antonio Machado :
Marcheur, ce sont tes traces, ce chemin, et rien de plus.
Marcheur, il n’y a pas de chemin : le chemin se construit en marchant.
En marchant se construit le chemin, et en regardant en arrière,
on voit la sente que jamais on ne foulera à nouveau.
Marcheur, il n’y a pas de chemin, seulement des sillages sur la mer.
Jésus serait-il un chemin comme celui-là ? En tout cas, l’image du chemin suggère qu’il faut marcher. La vie avec Jésus est une marche ! Saint Paul en savait quelque chose. La vie chrétienne est un voyage, et Jésus se révèle à nous en marchant. Rendons grâce à Dieu pour ce dynamisme qui nous tient en éveil !
Prière de conclusion :
Mais aussi : tu nous la confies pour que nous lui donnions la possibilité de se multiplier. Béni sois-tu !
Que ton Esprit Saint nous apprenne ce que tu attends de nous et nous donne la force et la joie de l’accomplir.
Nous te le demandons à toi, qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles.