vendredi 16 mai 2025

Liturgie de la Parole 4e vendredi du Temps Pascal

Introduction 

Nous poursuivons aujourd’hui la lecture des Actes des Apôtres, mais je voudrais ouvrir ce temps de prière par une citation de la lettre au Romains :
Romains 10, 14-15 : « Comment invoquer le Seigneur si on n’a pas mis sa foi en lui ? Comment mettre sa foi en lui si on ne l’a pas entendu ? Comment entendre si personne ne proclame ? Comment proclamer sans être envoyé ? Il est écrit : ‘comme ils sont beaux, les pas des messagers qui annoncent les bonnes nouvelles’ ! »
Oui, comme ils sont beaux, les pas des messagers... Ils sont les serviteurs de la Parole, cette Parole dont Mère Myrèse nous disait avant-hier, en citant les Actes : « la Parole était féconde (c’est-à-dire elle grandissait) et se multipliait ». Plutôt que de dire que le groupe des disciples augmentait, on dit que la Parole augmente... Cette façon de parler suggère que la Parole mène en quelque sorte sa propre vie, qu’elle travaille et agit au cœur des gens. Elle a juste besoin de bouches pour la véhiculer... C’est ce que nous voyons avec Paul et Barnabé, en ce récit de leur premier voyage missionnaire et de leur première prédication dans une synagogue en Asie Mineure, celle d’Antioche de Pisidie. Nous entendrons aujourd’hui la suite de cette prédication dont nous avons entendu le début hier. Nous savons qu’elle sera bien accueillie, dans un premier temps, mais qu’elle sera bien vite rejetée par ceux qui trouveront qu’elle a trop de succès... En tout cas, elle ne laisse personne indifférent.
Nous aussi, accueillons cette Parole, toujours vivante, agissante, tranchante... et laissons-nous toucher.

Résonnance après l’évangile

Cher Thomas, merci !
Thomas, nous le savons, tu es un homme terre à terre, tu as besoin de voir, de toucher, pour croire. Tu nous ressembles un peu : n’es-tu pas, d’ailleurs, notre jumeau ?
Au huitième jour après la résurrection, alors que les autres t’ont affirmé qu’ils avaient vu Jésus vivant, tu n’as rien voulu entendre : il te fallait des signes tangibles.
Merci, parce que grâce à ta réaction, très compréhensible, tu as fait revenir Jésus, et tu lui as fait dire une phrase que nous n’oublierons jamais : « heureux celui qui croit sans avoir vu ».
Aujourd’hui, dans son discours après le lavement des pieds, Jésus recommence à dire des choses bien mystérieuses, et toi, dans ton bon sens, tu l’interpelles : « nous ne savons pas où tu vas, comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Merci Thomas ! Cette parole bien réaliste nous offre le cadeau d’une réponse inoubliable de Jésus : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité, la Vie ». Et il ajoute : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi ».
Qu’est-ce qu’un chemin ? Dans le livre que nous lisons actuellement au réfectoire il y a ce petit poème d’Antonio Machado :
Marcheur, ce sont tes traces, ce chemin, et rien de plus.
Marcheur, il n’y a pas de chemin : le chemin se construit en marchant.
En marchant se construit le chemin, et en regardant en arrière,
on voit la sente que jamais on ne foulera à nouveau.
Marcheur, il n’y a pas de chemin, seulement des sillages sur la mer.
Jésus serait-il un chemin comme celui-là ? En tout cas, l’image du chemin suggère qu’il faut marcher. La vie avec Jésus est une marche ! Saint Paul en savait quelque chose. La vie chrétienne est un voyage, et Jésus se révèle à nous en marchant. Rendons grâce à Dieu pour ce dynamisme qui nous tient en éveil !

Prière de conclusion :

Ta Parole, Seigneur, nous devance et nous conduit.
Mais aussi : tu nous la confies pour que nous lui donnions la possibilité de se multiplier. Béni sois-tu !
Que ton Esprit Saint nous apprenne ce que tu attends de nous et nous donne la force et la joie de l’accomplir.
Nous te le demandons à toi, qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles.

Sr Marie Raphaël écrit le 8 mai 2020

mercredi 14 mai 2025

Liturgie de la Parole 14 mai fête de saint Matthias

Pourquoi moi ? (Ac 1, 15-26)

 

Lectures du jour : (Actes 1, 15-10.20--26 - Psaume 112 - Jean 15, 9-17)

Accueil

Aujourd'hui, 14 mai, nous fêtons Saint Matthias. "Matthias, Apôtre associé par suffrage à la place que Judas a désertée", nous dit le passage de la première lecture (Ac 1) que nous allons entendre.

Cette question de suffrage, de proposition, de choix / d'élection, d'élu nous est présente depuis Pâques, dans un contexte différent [1], mais qui a de quoi nous interpeler par certaines similitudes :

* L'Église est en deuil, ici blessée par la mort du Christ, mais elle n’élague pas, elle recompose. Matthias est comme un symbole de la résilience ecclésiale, du courage de continuer à bâtir, sous l'Esprit, une communauté naissante / la communauté / l'Église
* Matthias est choisi sur proposition collégiale de l’Église naissante (environ 120 personnes), après prière, discussion et tirage au sort - rappelons-nous que le tirage au sort, dans un contexte biblique, est souvent associé à un acte de Dieu. Choisi par une sorte de synodalité primitive inspirée...
* Matthias est une figure discrète [2], silencieuse, de ceux dont la fidélité n’a rien de spectaculaire mais qui peuvent un jour être appelés à un rôle inattendu.

"Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis", dit Jésus dans l'Évangile de Jean que nous entendrons ensuite. "C'est moi qui vous ai choisi et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure".


Méditation

Pourquoi moi, Seigneur ?
Moi, Matthias ?
Je n’ai rien demandé.
Je ne me suis pas avancé.
J’étais là, c’est vrai, depuis le commencement
 
J’ai vu l’inimaginable :
Le baptême donné par Jean,
La croix,
Le tombeau vide,
Et puis Tes apparitions, Tes absences…
 
On m’a proposé,
Et le sort est tombé sur moi.
Et me voilà
Dans le cercle des Douze,
qui ne sont plus les Douze d’hier.

Nous prions ensemble,
Nous partageons le pain.
Nous attendons la force promise,
Pour être vraiment témoins,
Mais nous avons peur.
 
Pierre est efficace comme toujours.
Jean écoute.
Marie est là,
Douce présence.
Mais moi ?

Parfois, je me dis :
Si le sort en a décidé ainsi, si Tu en as décidé ainsi
C’est pour que l’Église commence
Avec des cœurs qui tremblent,
Et pas seulement des bras sûrs d’eux.
 
Alors je prends ma place.
Je me mets en marche,
Pleinement,
Avec joie,
Parce que Ton appel résonne en moi.
 
Chaque instant
Est une occasion de dire oui,
Avec l’humilité de celui qui sait
que c’est dans le don quotidien
Que Ton Église se bâtira.

Elle grandira,
Par la parole donnée,
Par l'écoute,
Par le partage,
Par la fidélité.

D'où me viendra la force, Seigneur ?
Qu’elle devienne mon souffle.
Qu’elle assure mes pas.
Qu'elle me fasse demeurer dans ton Amour.
Qu'elle me garde en Toi.
 
Amen.

[1] La mort du Pape François ce lundi de Pâques 2025 et l'élection très médiatisée qui en suivit.
[2] On n'entendra parler de Matthias que dans ce passage des Actes.

Isabelle


mardi 13 mai 2025

Liturgie de la Parole 4e mardi du Temps Pascal

Introduction

Les Juifs firent cercle autour de Jésus et nous, communauté et participants par internet, nous faisons aussi un cercle autour de Jésus, mais un cercle ouvert! Tout un symbole. Que nos assemblées et nos cœurs soient et demeurent ouverts. Ouverts à l'action de l'Esprit Saint en nous et à travers nous, comme les premiers disciples expulsés de Jérusalem ont osé se tourner vers les païens, comme Barnabé a eu l'audace d'aller chercher Saul, l'ancien persécuteur... et grâce à eux nous sommes ici aujourd'hui.
Voyant l'œuvre de Dieu, soyons dans la joie et chantons cette joie par les psaumes et toute notre célébration, toute notre vie.

Oraison du jour

Accorde-nous, Seigneur, d'entrer dans la joie de notre salut, alors que nous fêtons la résurrection de ton Fils. Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Commentaire

« Combien de temps vas- tu nous tenir en haleine ? Si c’est toi le Christ, dis-le-nous ouvertement ! » Telle est la question que posent les Juifs à Jésus. Jésus les tient en haleine ! Fait-il exprès de maintenir le suspens ? Peut-être ! Peut-être aussi ne veut-il pas s'imposer mais être accueilli, reconnu. Celui qui est doux et humble de cœur (Matthieu 11,28-30), peut-il dire devant les autorités : Eh oui, me voilà, je suis le Messie ! Non Il le manifeste, mais il ne le dit pas.
Sauf une fois, il le dit à une femme, une femme qui a soif, qui veut savoir où et comment il faut adorer, dans quel Temple ? Elle attend « celui qui nous fera connaître toutes choses» (Jean 4,25) et il se révèle à elle. Connaître, dans le langage biblique renvoie à une connaissance et une rencontre existentielles et non un savoir intellectuel. L'adoration en esprit et en vérité est peut-être cette rencontre au plus intime de chacun où le Père, le Fils et l'Esprit sont présents, murmurent notre nom, agissent en douceur : où notre Dieu nous attend, nous désire, nous rencontre.
Revenons au texte de Jean 10 : Que fait Jésus ? Il va et vient sous la colonnade de Salomon ; autrement dit, c'est comme s'il était à la disposition de ceux qui désirent lui parler, le rencontrer ; et cela, justement au Temple, en la fête de la dédicace du Temple. Fête où on célèbre la purification du Temple après sa profanation par les Grecs, et la consécration du nouvel autel ! (1 Martyrs d'Israël 4,36-59) ... Si j'entends cela en écho avec ce que Jésus a dit à la Samaritaine, c'est merveilleux. Le nouveau Temple, non fait de main d'homme est là: Jésus nous attend et a soif de nous rencontrer !
Oui Jésus ne peut être reconnu que s'il est accueilli dans une vraie rencontre, dans un cœur à cœur. Si, quoiqu'il fasse ou dise, la foi, la confiance sont absentes, le témoignage ne sera pas reçu !
S'il y a l'écoute du cœur alors Jésus peut agir et conduire à la vie éternelle, à la vie avec lui pour toujours, dès aujourd'hui. « Rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (Romains 8,39)
« Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN.
»
Puissions-nous être de ces brebis... et si nous nous éloignons du Bon Pasteur, ou si nous avons conscience de n'être pas de ses brebis, ne craignons pas, il part à notre recherche et nous ramène sur ses épaules, et personne ne nous arrachera de sa main.

Oraison de conclusion

Seigneur Jésus, tu te révèles comme le Messie à ceux qui t'écoutent avec un cœur ouvert et docile. Rends notre oreille attentive à ta voix, afin qu'en tes œuvres nous reconnaissions l'œuvre du Père avec qui tu es UN, dans l'amour de l'Esprit, et nous laissions conduire par toi sur les chemins de la vie éternelle.

Sr M Christine écrit le 4 mai 2020


lundi 12 mai 2025

Liturgie de la Parole 4e lundi du Temps Pascal

Accueil : Actes 11, 1-18

Marcher dans la foi.  Cela veut dire qu’il y a un risque à prendre.  Osons-nous encore prendre un risque ?  Ne serions-nous pas le plus souvent dans une zone de confort ? Est exclu de ma zone de confort ce que disent « les anges ». Ce qu’ils peuvent me demander et qui m’angoisse parce que je ne maîtrise pas, parce que ça me met face à mes limites, face à mes incapacités.  
Si nous nous revendiquons croyants et que nous prétendons faire confiance à la Parole de Jésus, alors il faut que cette foi nous bouge, nous remette en marche et que nous nous appuyons réellement sur ce qui est dit dans les Écritures.  Sinon, nous allons à nouveau fabriquer du religieux et nous mettre à côté de la vie normale, à côté du réel.  L’extrait des actes qui nous est proposé vient nous révéler que tout est possible.  Pierre a dépassé le registre de la Loi juive en écoutant « la voix du Ciel », trois hommes envoyés de Césarée pour faire venir Pierre chez Corneille.  Ne serait-ce pas cela « être porte » comme Jésus le déclare pour lui-même dans l’Évangile de Jean.
Marcher dans la foi, ça nous engage. Cela signifie pour chacun, nous offrir davantage au SE et adhérer pleinement à ce qu’il veut et comme il veut.   Sommes-nous désireux de ce changement ?  Sommes-nous prêts à en assumer les conséquences dans notre vie ? C’est cela l’offrande de soi. Je ne peux pas regarder les choses de l’extérieur et rester tranquillement chez moi et être en paix avec moi-même.

Commentaire : Jean 10, 1-10

Je ne sais pas pour vous mais pour moi ce temps de Pâques est un jaillissement d’espérance et de bonnes nouvelles. A l’image de la nature qui se déploie, des fleurs qui jaillissent de partout et colorent la vie de mille couleurs, l’annonce de la résurrection du Christ, elle emplit mon cœur d’une joie profonde.
Il y a des éclats de lumière dans la Parole de Dieu : elle est comme le soleil qui réchauffe de tous ses rayons. De manière simple Jésus se donne à connaître et reconnaître dans le nom même de Dieu révélé à Moïse : « Je Suis »
« Je suis le Fils », celui en qui le Père met toute sa joie ; « Je suis la lumière du monde » ; « Je suis le pain descendu du ciel » ; « Je suis le pain de vie » ; « Je suis le chemin, la vérité et la vie » ; « Je suis la résurrection et la vie » ; « Je suis le bon berger » ; « Je suis la porte » une multitude de rayons projetés sur nous pour éclairer nos routes et réchauffer notre cœur.
Aujourd’hui Jésus est « La Porte », celle par laquelle nous sommes invités à passer.  Il est à la fois « Le Bon Berger » et « La Porte » car personne ne va vers le Père sans passer par lui.
Tous ces « Je Suis » de Jésus révélés à ses disciples, adressés aussi à ceux qui ne peuvent, ou ont du mal à le reconnaître, aujourd’hui c’est au cœur des croyants que nous sommes, à l’intérieur de nous qu’il les prononce. 

Laissons résonner en nous l’identité de Jésus car s’il se donne à connaître et reconnaître c’est pour que, par la foi, nous ayons ce désir de marcher avec lui.  Qu’à notre tour, par la foi, nous soyons « porte » pour les emmurés que nous côtoyons dans le monde.  Même si, parfois ou souvent, nous sommes reclus sur nous-mêmes, entendons cette invitation de Jésus à passer par lui et « être porte ». « Je fais exactement ce que m’ordonne le Père, vous aussi faites de même » dit encore Jésus au chapitre 14 de l’Évangile de Jean.
Quand nous sommes devant quelqu’un d’emmuré au propre ou au figuré, le plus beau cadeau à lui offrir c’est d’ouvrir une porte vers la liberté.  Une parole que j’ai entendue pour moi-même, une parole de libération : « Va vers ta vie Raymond, va vers ta vie ».  Une parole puissante qui libère et engage, envoie vers sa vie de manière libre et responsable.  Jésus est « La Porte » qui ouvre sur la liberté et s’il nous libère nous serons réellement libres.  
Passer par lui et marcher avec lui en toute confiance, en fidélité, ancré dans la foi, cela nous donne l’autorité de Jésus. Celle qui nous est conférée par la présence de Celui qui est plus grand que nous et qui est au milieu de nous.Le monde a et aura toujours besoin de personnalités fortes, engagées, libres, responsables et capables de prendre en main leur destinée.
Et si c’était aussi le message de Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui ?  
Souvenons-nous du contexte dans lequel Jésus affirme qu’il est le bon pasteur. Jésus s’adresse à certains scribes et sadducéens qui sont en connivence avec les pouvoirs en place : Ils ont trahi le peuple juif ; ils ont perverti la religion et la loi de Moïse pour en faire des fardeaux insoutenables pour le peuple. Cette histoire met en lumière celle du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.  Précédemment dans le même chapitre de cet évangile Jésus les traite de voleurs : « Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés…Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis… Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent. ».
Jésus veut simplement nous faire découvrir un aspect de cette relation qu’il désire entretenir avec nous : une relation qui respecte notre liberté, mais aussi une relation faite de douceur, d’attention, de délicatesse, de confiance.  
Le bon pasteur ne souhaite qu’une chose : le bonheur de toutes celles et ceux qui lui sont confiés. Jésus privilégie ici le bien vivre ensemble pour tous et il nous rend responsable de ce bien vivre, du bien commun, fait d’égalité, de justice et de vérité pour tous, passage obligé pour espérer un jour une fraternité vraie.
Ce texte est plus actuel que jamais. C’est certainement cela notre vocation de baptisés.  Devenir un peu plus chaque jour, là où nous sommes, des artisans de justice et de paix, des créateurs d’humanité et de bonheur.

Invitation au Notre Père :  

A l’invitation de Jésus tournons notre regard vers « Notre Père »

Raymond



dimanche 11 mai 2025

Liturgie de la Parole 4e dimanche du Temps Pascal Année C

Vie
Méditation

« Je suis le bon pasteur », dit Jésus,
« à mes brebis, je donne la vie éternelle »
En ce 4e dimanche du Temps pascal, les lectures de la liturgie nous parlent de vie.
Bien plus, c’est de vie éternelle qu’il est question dans les Actes des Apôtres et l’Évangile.
Et dans l’Apocalypse, ce sont les « eaux de la source de vie ».
Voyons ce dont il s’agit.
 
Nous avons fêté Pâques.
Nous nous sommes réjouis de la vie que Jésus, mort, a reçue du Père.
D’ailleurs, les Alléluias qui scandent nos offices et Eucharisties du Temps pascal en témoignent.
C’est bien la joie d’une vie donnée que nous voulons célébrer.
Mais nous-mêmes, en quoi cette Bonne Nouvelle de la résurrection nous rejoint-elle en cet aujourd’hui qui est nôtre ?
En quoi la résurrection change-t-elle quelque chose à notre quotidien ?
 
Dans les Actes des Apôtres, le texte que nous venons d’entendre est en fait tronqué.
Dans ce qui est passé sous silence, on rapporte un discours de Paul qui retrace toute l’histoire d’Israël, depuis le séjour en Égypte jusqu’à la vie terrestre de Jésus.
C’est au cœur de ce discours qu’est proclamée la Bonne Nouvelle :
« la promesse faite aux pères, Dieu l’a pleinement accomplie à l’égard de nous, leurs enfants, quand il a ressuscité Jésus »
Et quelle est cette promesse ?
Paul l’appelle « pardon des péchés » ou « justification ».
On pourrait traduire ces mots par ceux de salut et de vie.
L’extrait que nous avons entendu le confirme :
« tous ceux qui se trouvaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants »
Mais ne nous y trompons pas :
« destinés » ne signifie pas « prédestinés », comme si certains étaient choisis et d’autres, rejetés.
En effet, Paul disait aux Juifs :
« vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle »
C’est-à-dire qu’ils ne veulent pas s’ouvrir à la vie.
Ils refusent de croire.
La foi est donc le lieu d’un choix, d’une liberté !
 
L’extrait de l’Apocalypse parle aussi de vie.
Que signifie donc cette vision que Jean rapporte ?
En lien avec notre propos, nous pourrions épingler le verset où il est question de vie :
« l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur Pasteur pour les conduire vers les eaux de la source de la vie »
Mais je voudrais surtout considérer la parole qui suit, pour laisser la Résurrection de Jésus rejoindre chacun et chacune :
« Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux »
En effet, cette vie donnée, proposée, l’est dans le quotidien de souffrances, d’épreuves, de larmes de tant de nos contemporains.
En se faisant proche (« celui qui siège sur le Trône habitera parmi eux »), Dieu rejoint chacun dans son aujourd’hui et y fait jaillir la vie.
 
En accord avec les Actes des Apôtres et l’Apocalypse, l’Évangile de Jean confirme ce don de la vie :
« à mes brebis, je donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main »
Tel est le résultat, le bénéfice que nous vaut la résurrection de Jésus.
Jésus nous offre sa proximité et il nous partage sa vie :
« (mes brebis) jamais ne périront »
Cela ne signifie pas qu’on ne connaîtra pas la mort biologique : comme tout organisme vivant, l’être humain doit mourir.
Mais le gain de la résurrection est que l’homme ne vit pas seul et ne meurt pas seul.
Dieu noue une relation avec chacun de nous.
Et cette relation n’aura pas de fin.
Nous ne sommes pas des étrangers pour Dieu, selon les mots du psalmiste :
« Reconnaissez que le Seigneur est Dieu :
il nous a faits et nous sommes à lui,
nous, son peuple, son troupeau »
Dieu se soucie de nous, de nos joies et de nos peines.
Nous avons de l’importance pour Lui.
 
Et pareillement, nous ne sommes pas des étrangers pour Jésus :
« mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais »
 
Tel est le cadeau que nous offre la fête de Pâques : partager la vie de Jésus.
Une relation d’amitié s’ouvre devant nous :
Jésus nous propose d’écouter sa voix, de le suivre.
Lui nous accompagne et nous insuffle la vie éternelle.
Et cette vie éternelle commence dès aujourd’hui : une vie pleine, heureuse, féconde, qui porte du fruit, parfois bien secrètement, mais non moins réellement.
 
Jésus ne peut pas nous décevoir.
Nous pouvons lui faire confiance.
Il ne nous abandonnera jamais :
« Oui, le Seigneur est bon,
éternel est son amour,
sa fidélité demeure d’âge en âge »
 
Alléluia !

Sr Marie-Jean écrit le 21 avril 2013



vendredi 9 mai 2025

Liturgie de la Parole 3e vendredi du Temps Pascal

Introduction

Mangez ma chair, buvez mon sang ? Jésus en prononçant ses paroles choque la foule et plus loin dans le texte Jésus verra des disciples partir car ses paroles sont dures à entendre. Pour nous aujourd’hui elles le sont aussi comme pour les disciples à l’époque de Jésus: c’est juste que, comme eux, nous sommes encore trop charnels ,trop incarnés et pas assez spirituels...

Commentaire du Père Jean Lévêque (carme)

http://bibleetviemonastique.free.fr/jean/phagete.htm

"Celui qui mange ma chair et boit mon sang"

"Venez manger mon pain et boire le vin que j'ai préparé! Quittez votre folie, et vous vivrez. Suivez le chemin de l'intelligence!"  Cet appel de la Sagesse, les chrétiens l'ont transposé d'instinct depuis les premiers siècles: Dame Sagesse n'est qu'une image du Fils de Dieu, venu parmi nous sur terre pour nous donner le pain de l'intelligence, le pain de la foi, sa parole qui nous entrouvre le mystère de Dieu et de son plan d'amour.
  Les chrétiens se sont appuyés, pour cette transposition, sur les paroles prononcées par Jésus lui-même dans la synagogue de Capharnaüm: "Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde. Moi, je suis le pain de la vie. Qui vient à moi n'aura jamais faim." Déjà cette audace de Jésus revendiquant le rôle même de la Sagesse de Dieu avait suscité des murmures dans l'auditoire: "Cet homme-là n'est-il pas Jésus, le fils de Joseph? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors, comment peut-il dire: "Je suis descendu du ciel?"
L'étonnement des gens, dans la synagogue, va friser le scandale quand Jésus abordera le second thème, clairement eucharistique, de son homélie: "Le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. " Dans la synagogue, le murmure a repris, amplifié: "Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger?" La vraie réponse, Jésus la donnera le soir du Jeudi Saint, quand, prenant le pain, puis la coupe, il dira: "Prenez et mangez; ceci est mon corps livré pour vous. Buvez-en tous, ceci est mon sang" (Mt 26,26s). Mais dès ce jour-là, à Capharnaüm, au lendemain de la multiplication des pains, Jésus développe sa catéchèse eucharistique: "Ma chair est vraiment nourriture, insiste Jésus; mon sang est vraiment boisson". Son Eucharistie est donc nécessaire pour nous, comme est indispensable la nourriture du corps humain, mais pour entretenir et développer une autre vie, que l'on commence à vivre ici-bas, et que Jésus appelle la vie éternelle.?    Mais en quoi consiste cette vie éternelle inaugurée dès maintenant dans le quotidien de notre existence? C'est avant tout une relation intense, profonde, invisible, avec Jésus Fils de Dieu: "Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui."
Demeurer, c'est un verbe qui dit tant de choses à la fois qu'il faudrait, pour en épuiser la richesse, toute une litanie, la litanie de la réciprocité: Demeurer dans le Christ, c'est aussi trouver chaque jour en lui la lumière, la paix et le pardon; c'est puiser à sa vie la force de vivre, même quand l'épreuve est là, dont on ne voit pas la fin; c'est essayer de voir les choses, les événements et chaque personne comme lui les voit, et repartir chaque matin sur un chemin d'espérance. Demeurer dans le Christ, c'est lui apporter, dans la prière, tout ce qui enthousiasme ou appesantit notre cœur; c'est laisser résonner sa parole au plus profond de notre liberté, et nous imprégner de ses réflexes de miséricorde.
C'est ce partage intégral et cette intimité que Jésus résume en disant: "Celui qui me mange vivra par moi". Toute communion à son Corps et à son Sang sera donc une communion à sa vie de Fils de Dieu, et même une communion à sa mission d'Envoyé du Père. L'Eucharistie est bien, pour nous, le pain du voyage, le pain des témoins, le pain des missionnaires, car en mangeant le Corps du Christ, nous venons nous ressourcer à sa vie, comme lui-même, voyageur parmi nous, se ressourçait constamment à l'amour de son Père: "De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi, je vis par le Père, de même aussi celui qui me mange vivra par moi."
Nous vivrons par lui, car l'Eucharistie est en nous un gage de victoire sur les forces du refus, de l'agressivité et de l'isolement, et même sur celles de la maladie et de la mort. Nous vivrons, car Jésus veut éterniser son amitié avec nous, son partage de vie avec tous ceux qui croient en lui, au-delà de la mort qui nous emportera, et dont l'ombre inquiète parfois les êtres fragiles que nous sommes.
 
Seigneur Toi le pain de vie donne a ton peuple d’assimilé dans son corps tes Paroles forte pour qu’il puisse devenir à son tour nourriture spirituel pour les autres.

Sr Samuel 1er mai 2020


jeudi 8 mai 2025

Liturgie de la Parole 3e jeudi du Temps Pascal

Homélie

      Pour l'évangile de Luc, le chemin de Jésus est celui qui monte vers Jérusalem. Dans son œuvre littéraire (Évangile et Actes des Apôtres), et uniquement dans les parties qui lui sont propres, Luc nous décrit plusieurs chemins qui, en descendant, éloignent de Jérusalem. Il y a le chemin qui descend de Jérusalem à Jéricho, mal fréquenté. Il y a le chemin qui prétend conduire à Emmaüs, mal indiqué sur les cartes routières, dont la longueur peut varier entre onze et trente kilomètres. Il y a le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza : il est désert. Ces chemins qui descendent peuvent sembler plus commodes que la rude montée vers Jérusalem. Mais Luc nous dit que ceux qui les empruntent font fausse route. L'homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Ceux qui font route vers Emmaüs sont tout tristes. Et le fonctionnaire éthiopien qui descend vers Gaza, après être venu à Jérusalem pour adorer Dieu, lit le prophète Isaïe sans pouvoir le comprendre (pour essayer de rendre le jeu de mots du livre des Actes, on pourrait dire qu'il ne connaît pas ce dont il prend connaissance, qu'il apprend sans comprendre, qu'il saisit sans saisir). Regarde où nous risquons d'aller, tournant le dos à la cité de ta souffrance (Didier Rimaud).
      
      Ce qui étonne, c'est que sur ces chemins qui se perdent (et perdent ceux qui s'y trouvent), il y a quelqu'un qui s'approche. Le chemin de Jéricho traverse le désert de Juda, celui d'Emmaüs ne doit être connu que des fantômes, la route de Gaza est déserte. On croyait n'y rencontrer personne, personne qui puisse y venir au secours de ceux qui s'égarent. Et pourtant, un Samaritain qui était en route s'approcha. Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux. L'Esprit dit à Philippe : "Approche, et rejoins ce char."
      
      Luc nous invite à accompagner Jésus sur le bon chemin, à suivre Jésus qui est le Chemin. Il nous y invite avec insistance, malgré les embûches, parce qu'il voudrait nous épargner des détours inutiles et des errances douloureuses. Mais sachez-le bien : s'il vous arrivait de choisir une autre route que celle de l'évangile, Jésus continuerait de faire route avec vous. À la croisée des chemins, il vous indiquerait de loin en loin un raidillon qui rejoint à travers les broussailles le chemin délaissé. Mais jamais il ne vous dira : "Cette fois, c'est à prendre ou à laisser : si tu vas par là, vas-y tout seul." Non, quel que soit votre choix, il prendra le risque avec vous. Et le jour où vous vous arrêterez enfin, il fera semblant d'aller plus loin, comme pour vous dire qu'il est prêt à vous accompagner encore, s'il y a plus loin sur le chemin de l'absurde.
      
      Toutefois, quel que soit l'itinéraire choisi, le but finira toujours par être Jérusalem. Quand nous aurons compris, quand nous aurons reconnu Jésus, à l'instant même, nous nous lèverons et nous ferons route vers Jérusalem.
      
      Les trois textes de Luc que je viens d'évoquer mentionnent la disparition du compagnon de route. Le Samaritain confie le blessé aux soins de l'aubergiste, Jésus disparaît aux regards des disciples d'Emmaüs et l'Esprit emporte Philippe dès qu'il a donné le baptême à l'Éthiopien. On pourrait croire qu'il vaut mieux être en bonne compagnie sur une mauvaise route que tout seul sur le droit chemin. Mais on n'est jamais seul sur le chemin de Jérusalem. Quand on est de nouveau sur le bon chemin, c'est le Chemin lui-même qui est le compagnon, et on presse le pas pour porter la Bonne Nouvelle qui brûle le cœur. Quand on a compris la parole de vérité et qu'on a reçu le baptême en son nom, c'est la Vérité elle-même qui est la compagne, et on poursuit sa route dans la joie. Quand on a retrouvé la vie qu'on avait failli perdre, c'est la Vie elle-même qui est la compagne, la Vie qui surgit du tombeau le troisième jour, après avoir donné à l'aubergiste deux deniers, le salaire de deux journées (cf. Jn 14,6).

Fr François moine de Wavreumont


mercredi 7 mai 2025

Liturgie de la Parole 3e mercredi du Temps Pascal

Introduction

En ce 7 mai commence le conclave qui réunit les cardinaux qui ont pour mission d’élire un nouveau successeur de Pierre. Avec eux et avec toute l’Eglise prions l’Esprit Saint de leur accorder sa lumière et d’ouvrir tous les cœurs pour accueillir celui qui sera élu.
En portant cette intention et celles de tous les hommes et femmes de notre temps, prions le Psaume 118.

Méditation

« Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » Jésus, tu nous as dit cela hier et Danièle l’a commenté, et tu nous le redis aujourd’hui ! Je crois que tu veux rassasier la faim de mon cœur, combler ma soif et que tu le fais dans la mesure où je me fais capacité, où je m’ouvre à toi. Viens augmenter ma faim et ma soif, viens tourner mon cœur vers toi. Je te le demande, non seulement pour moi, mais pour tous les hommes et femmes.
Comme les foules j’ai souvent du mal à croire. Mais tu nous as donnés au Père. Je viens à toi dans la confiance car tu l’as dit « celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors ». C’est une des plus belles phrases de l’Évangile. Qu’elle fortifie notre confiance, spécialement en cette année jubilaire où le Pape François nous a invités à être pèlerins d’espérance. Elle s’adresse  non seulement à tes disciples, mais à tous ceux et celles qui viennent à toi, quel que soit leur chemin.
En écho j’entends saint Jean nous dire dans sa première lettre : « Dieu est amour… Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés » (1 Jean 4, 8.10). Il nous a aimés le premier, il m’aime le premier !
Quoique que je fasse, tu ne cesses de m’aimer, tu es prêt à m’accueillir. Rien, ni personne ne peut arracher de ta main et de celle du Père celles et ceux qui y sont (cf. Jean 10, 28-29).
Rien n’arrête cette Bonne Nouvelle de Jésus vivant et agissant, comblant la faim et la soif de celles et ceux qui viennent à lui. Même la persécution, dont nous parle les Actes de Apôtres dans la première lecture, les épreuves, les esprits impurs, les paralysies, tout ce qui nous rend boiteux. Rien ! Même la « radio-moi » dont le Père Gaël Giraud nous a parlé durant le Triduum Pascal, cette radio-moi qui émet sans arrêt dans ma tête, et me centre sur moi, parasite ma vie, ma prière, mes relations aux autres. Même elle, ne m’empêche pas de venir à Jésus : il m’accueille, il m’aide à la faire taire. Il me prend dans sa main, me donne sa vie qui me transforme peu à peu.
La volonté de son Père et la sienne est qu’aucun, aucune, ne soit perdu, mais que tous reçoivent la vie éternelle : cette vie, c’est lui, présent et agissant dans les cœurs dès maintenant.
Seigneur, creuse ma faim et ma soif de toi, que je t’accueille un peu plus chaque jour !

Invitation au Notre Père

Jésus nous dit « celui qui vient à moi je ne vais pas le jeter dehors » : Par lui, avec lui, en lui nous te chantons en toute confiance la prière reçue de lui.

sr M Christine

mardi 6 mai 2025

Liturgie de la Parole 3e mardi du Temps Pascal

Lectures: Actes 7.51 – 8, la, Jean 6, 30-35

Introduction

Dans le livre des Actes des apôtres, Étienne s'adresse au peuple, aux anciens et aux scribes. Ils ne sont pas contents d'entendre ce qu'il dit ; « vous résistez à l'Esprit saint, vous avez assassiné le Juste... etc ». Ils bouchent leurs oreilles et l'entraînent en dehors de la ville pour le lapider. Plutôt que d'obéir aux Anciens, Étienne préfère mourir et continuer à proclamer Jésus vivant « voici que je contemple le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu ». Ce témoignage d'Étienne ôte tous nos doutes et renforce notre foi, Jésus est vivant !
Dans l'Évangile de Jean, à la foule qui voudrait un signe pour croire, Jésus dit « je suis le pain de vie, celui qui vient à moi n'aura jamais faim ».
Avec joie et rempli(e)s de l'Esprit-saint, chantons les psaumes en lui rendant gloire !

Commentaire

« Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es », voilà un dicton qui montre l'importance que nous accordons à la nourriture. Manger est un plaisir mais c'est aussi essentiel pour vivre. Jésus est le pain de la vie, c'est la source de la vie. Tout ce qui est beau et grand dans notre monde, tout ce qui nous fait sentir que la vie vaut la peine d'être vécue, je crois que tout cela est lié à Jésus.
Je suis le pain de la vie. Les Juifs veulent un signe qui se donne dans la durée, pas comme la manne qui n'a duré qu'un moment. La foule est gourmande de miracles et de nourriture matérielle, or, Jésus veut leur donner le désir d'une nourriture spirituelle. II sera ce signe, il va traverser la mort et donner la vie au monde. « Ciel et terre, Dieu et l'homme sont ainsi unis... et pour l'homme, plus de faim, plus de soif, mais une présence qui se révèle en toute douceur, un temps qui devient attente du jour éternel » (J.L. Fabre)
Je suis le pain de la vie. Jésus a nourri 5000 hommes avec seulement cinq pains et deux poissons, quand le lendemain, la foule est encore là, Jésus en profite pour leur enseigner qu'il est le pain de la vie et que celui qui vient à lui n'aura plus jamais faim. Si nous mangeons Jésus, si nous dévorons sa Parole, si nous croyons en Lui nous aurons la vie éternelle et cette vie éternelle commence aujourd'hui et elle est sans fin. « Jésus est le seul qui peut nous rassasier... Jésus nous donne tout ce dont nous avons besoin, il comble nos aspirations profondes » (Paulin Bédart)
Entre la question des Juifs qui veulent un signe et Jésus qui leur parle d'un vrai pain venu du ciel, il y a un sacré décalage mais puisque Jésus parle ainsi, c'est qu'il a confiance en eux, il les enseigne petit à petit. Leur réponse montre leur désir de vivre éternellement et de connaître Dieu « donne-nous toujours de ce pain-là »
Parfois, si nous ressentons un vide, un manque de force pour accomplir notre travail quotidien, la joie de se savoir aimé(e), d'avoir la vie éternelle devrait raviver notre force, notre reconnaissance à Dieu pour tout ce qu'il nous donne.
Je suis le pain de la vie, celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim. Nous sommes donc fait(e)s pour une vie éternelle. Nous ne devons plus nous attacher à des bagatelles qui nous occupent sans nous combler.
Nous devrions être touché(e)s par ces mots d'une telle intensité. Il nous faut entrer dans le mystère que ces mots engendrent. Comme pour la foule, Jésus nous fait confiance.

Invitation au Notre Père

C'est Dieu le Père qui nous donne le vrai pain venu du ciel, demandons-lui notre pain de ce jour, prions-le avec les mots appris par Jésus !

Danièle Fr


lundi 5 mai 2025

Liturgie de la Parole 3e lundi du Temps Pascal

Ouverture 

Nous voici réunis pour écouter la Parole, pour l’accueillir au plus profond, qu’elle porte fruit. Pour cela, il nous faut, comme Étienne au livre des Actes, laisser la Parole nous gagner par la Sagesse et l’Esprit de Dieu ! La Parole peut nous ouvrir à la présence de la Trinité : le Père qui la donne, le Fils qui la murit en sagesse, l’Esprit qui la fait fructifier en mission. Alors la Parole reçue nous transfigurera comme elle a transfiguré Étienne, en son martyre, autrement dit en son témoignage.

Contemplation de la Parole :  

Ne travaillez pas pour la nourriture qui passe, mais pour celle qui demeure en vie éternelle. Voilà pour vexer toutes les personnes en charge de cuisiner ! qu’elles essaient seulement de ne pas nous nourrir, elles se le verront vite reprocher… mais écoutons ce que Jésus veut nous dire en vérité !
Tout d’abord il nous interroge : pourquoi me cherchez-vous ? parce qu’après avoir rendu grâce je vous ai partagé le pain, et tous les estomacs ont été rassasiés ? Parce que je traverse le lac en faisant l’économie d’une barque ? Le critère de vocation d’un moine : Benoît le donne clairement : cherche-t-il vraiment Dieu ? Ce critère demeure durant toute la vie du moine, et de tout chrétien à vrai dire. Que cherchons-nous ? qui cherchons-nous ? Pourquoi le cherchons-nous ? Un vrai moine se discerne au fil des ans, par une humilité grandissante qui s’efface devant le mystère de l’œuvre de Dieu en Lui, autour de Lui.
Alors, allez-vous me dire, on ne cultive plus ? on ne récolte plus ? on ne cuisine plus ? si on le fait ! mais en cherchant Dieu : garder son cœur orienté vers Dieu en toute chose, le glorifier en toute chose. Si Benoît retire de son travail l’artisan qui s’enorgueillit, ce n’est pas que son travail est devenu inutile, c’est qu’il y perd son âme. Travailler pour la nourriture qui demeure en vie éternelle… quelle est cette nourriture ? celle que vous donnera le Fils de l’homme ! et quel est le don de Jésus ? n’est-ce pas Jésus lui-même, il se donne ! n’est-ce pas le Souffle qu’il nous partage et qui nous anime ? Faites votre labeur oui, mais le cœur orienté vers Dieu, vers le service des frères et sœurs, faites-le en humble ouvrier du Royaume, artisan de paix, de bienveillance, de fraternité. Servez la Vie qui est Dieu. C’est énorme : rien de notre vie ne doit être dérobé du service de Dieu, car là est tout le sens de notre vie ! toute sa grâce ! Renouvelons notre conscience d’être créés par Dieu, sauvés en Jésus Christ, et habités par l’Esprit, nous œuvrerons en humble reconnaissance, rendant amour pour amour ! en parole, en action.

Invitation à la prière

Que le Dieu de la vie nous donne de collaborer à son œuvre, par la prière, par la foi, œuvre par excellence.

sr Myrèse 5 mai 2025,



dimanche 4 mai 2025

Liturgie de la Parole 3e dimanche du Temps Pascal Année C  

Lectures
1° lecture : Actes 5, 27b-32.40b-41.
Psaume Psaume 29 (30), 3-4, 5-6ab, 6cd.12, 13.
2° lecture :  Apocalypse 5, 11-14.
Évangile Jean 21, 1-19.

Homélie

    Une idée traverse les 4 extraits bibliques que nous venons d’entendre : c’est l’idée de la totalité, du grandiose, de l’universalité, de la plénitude.
    Cette plénitude est un état de satisfaction profonde, associé à une expérience de bonheur et de contentement absolu.  Tous les intervenants se sentent pleinement concernés par ce qui se passe et agissent de manière très convaincante.
     
     Regardons les 4 textes et ressortons-en de multiples exemples nourrissant cette constante :
Actes des Apôtres: * Voici que les apôtres remplissaient Jérusalem de leur enseignement à tel point qu’ils eurent des ennuis avec les autorités juives de leur pays.
Psaume   :             * La bonté du Seigneur est pour toute la vie.
      
                       * Sans fin, Seigneur, je te rends grâce.
Apocalypse :        * Une multitude d’anges parlent d’une voix forte. Ils étaient des myriades de myriades.
                             * Par milliers de milliers ils acclament le Christ.
                           * J’entendis l’acclamation de toute créature dans le ciel et sur la terre, sous la terre et sur la mer.

Évangile :            * Le filet plein de poissons est tiré sur le rivage par les apôtres. (bis)
                         * Les disciples qui s’en vont pêcher sont sept.  Dans l’Écriture  ce chiffre symbolise la plénitude. Symboliquement, ces sept disciples représentent les disciples de tous les temps.
                       * Il y a 153 poissons dans le filet ; Cela correspond à toutes les espèces de poissons connues à l’époque et par analogie, à toutes les races humaines, à l’universalité.
                            * Le filet ne se déchire pas.  Autrement dit le succès est total.
                            * 153 = la somme des 17 premiers chiffres arabes.
                             17 est la somme de 10 + 7.
                            Dans la bible :     10 = symbole de la totalité
                                                         7 = symbole de la plénitude

    Pendant sa vie publique, Jésus ne pouvait être physiquement qu’à une place à la fois.  Depuis sa résurrection, Jésus est présent partout, de manière permanente et plénière.  Sa résurrection introduit dans le monde et dans l’histoire la notion de plénitude totale.  Le filet rempli de poissons en est le symbole.

    Pierre et les autres apôtres ayant très bien compris cela deviennent des passionnés du Christ. Ils lui font une publicité sans pareille.

         Le Christ, dont nous, chrétiens, portons le nom, est-il réellement pour nous celui qui nous rassemble, vivant au milieu de nous, en nous?
Est-il celui qui donne son sens à tout effort, même à celui que nous jugeons inutile ou stérile?  Est-il celui-là à cause duquel je vais encore une fois jeter le filet?  Est-il pour nous source de vie?
     Quand nous aurons répondu à toutes ces questions, il en restera une dernière, fondamentale.  C'est Jésus lui-même qui nous la pose, trois fois de suite, comme il l'a fait pour Pierre afin de le repêcher: ‘ Dis donc, toi qui manges mon pain chaque dimanche, toi qui ne vaux pas mieux que le premier pape qui m'a renié, dis-moi  « est-ce que tu m'aimes vraiment?»
Puisions-nous répondre: «Oui, Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t'aime.»

     Je me suis demandé si tout cela n’était pas exagéré.  N’est-ce pas parce que je remplis ma barque de peurs, de mises en garde, de regret du passé, de retours en arrière,… plutôt que la remplir de confiance en moi et au Christ ressuscité,  remplir aussi ma barque de projets positifs et concrets tels ceux développés dans le cadre du jubilé de l’espérance initiés par le regretté  pape François.
Ma pêche infructueuse ne risque-t-elle pas alors de devenir surabondante comme celle des apôtres ? Un risque à courir …Ne croyez-vous pas !

     Abbé Stréber Fernand.

Ptit’ rawett


 





samedi 3 mai 2025

Liturgie de la Parole 3 mai 2025 fête des saints Philippe et Jacques

Ouverture

Fête de Philippe et Jacques (le « mineur », le « frère du Seigneur », le même ?). La première lecture parlera de Jacques. L’évangile nous emmène au cénacle, dans l’intimité de la conversation entre Jésus est ses disciples les plus proches, ceux à qui il confie sa parole comme un héritage. Dans les deux lectures, il est question de « voir ». Peut-on voir Dieu ? Le Ressuscité s’est « donné à voir » à ses témoins sur qui repose toute la foi de l’Église.

Résonances

« Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant, vous le connaissez et vous l’avez vu ». Que veut-il dire ? Que veut dire « connaître » ? et « voir » ?
Nous comprenons Philippe qui cherche à comprendre les paroles énigmatiques de Jésus. Ce Jésus qui, plus tôt, avait déclaré : « Personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu. Celui-là seul a vu le Père » (Jn 6,46).
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit ». Ce que Philippe exprime là, c’est le désir profond et toujours inassouvi de tout croyant : « voir Dieu ! ». Déjà Moïse, parvenu à une grande intimité avec le Seigneur du Buisson ardent, parvenu à un stade très profond de sa proximité avec le Dieu de l’Alliance, Moïse, le plus grand mystique de l’AT, exprime ce désir : « Je t’en prie, laisse-moi contempler ta gloire ». Et il s’entend répondre : « Je vais passer devant toi avec toute ma splendeur et je proclamerai devant toi mon nom qui est « le Seigneur » … tu ne pourras voir mon visage, car un être humain ne peut pas me voir et rester en vie ». (Ex 33,18-20)
Nul ne peut voir Dieu. Voilà donc le message de L’AT qui passe vers le NT. Saint Jean le confirme dans le dernier verset de son Prologue : « Dieu, personne ne l’a jamais vu ». Mais il ajoute : « le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître » (Jn 1,18).
Il l’a fait connaître. Ce n’est pas « il l’a montré ». Philippe lui demande : « montre-nous le Père ». Montrer, c’est désigner quelque chose qui est extérieur à soi. Mais faire connaître, c’est quoi ? Le terme grec pourrait être traduit : « il en a fait l’exégèse ». C’est-à-dire : « il a conduit hors de… ». Le travail de l’exégète, c’est de « faire sortir », de faire émerger le visage de Dieu hors des textes (l’image de M.A Ouaknin). Un peu comme Michel-Ange fait émerger la statue hors du bloc de pierre.
Mais la traduction de ce terme en latin a donné : enarravit : il « en fait la narration, il en a fait le récit, il l’a raconté ». Tout l’évangile de Jean peut être suspendu à cette question : « comment Jésus nous a-t-il raconté le Père, comment nous en a-t-il fait l’exégèse ?
Philippe demande : « montre-nous le Père ». Jésus ne peut pas lui montrer le Père comme extérieur à lui. Il répond : « celui qui m’a vu a vu le Père ». Le chemin de la foi, c’est donc de regarder Jésus. Le regarder vivre, le regarder travailler aux œuvres du Père, regarder comment il va jusqu’à donner sa vie… et voir en transparence, en filigrane, la signature de Dieu, ce Dieu qu’il désigne comme « son Père » et dont il veut que nous soyons, nous aussi, les enfants. Regarder, contempler, regarder au-delà des apparences et reconnaître. Reconnaître et nous laisser enfanter, nous laisser devenir enfants de Dieu.
L’évangile de ce jour nous trace un chemin : connaître, voir, croire… et finalement glorifier le Père en lui adressant nos demandes au nom de Jésus. La boucle est bouclée : tout vient du Père et tout retourne à lui. Mais le chemin obligé, c’est Jésus. Puissions-nous le parcourir à la suite des disciples.

Sœur Marie-Raphaël


vendredi 2 mai 2025

Liturgie de la Parole 2e vendredi du Temps Pascal

Prière

Dieu qui aimes toutes les personnes, ton Fils est venu dans le monde comme le Grand Prophète qui nourrit les foules de sa parole et de son pain. A ceux qui forment le peuple de l'Alliance nouvelle, à ceux qui cherchent un sens à leur vie, à ceux qui n'attendent plus rien, Seigneur ne cesse pas d'accorder des singes de ta grâce, de ta miséricorde, de ta sollicitude et la force de ton salut. Par Jésus Christ, ton Fils Bien-aimé, qui nous conduit à la vie avec toi dans l'Esprit Saint, dès maintenant et pour toujours.

Cf. Missel de l'assemblée pour la semaine Clervaux, Hautecombe, Saint André, Ed. Brepols p 395