mercredi 15 octobre 2025

Liturgie de la Parole 28e mercredi TO-I

Lectures : Romains 2,1-11; Psaume 61; Luc 11,42-46

Méditation

Je vous propose la méditation de Rosy sur ce blog à l'onglet "St Luc"https://partage-de-lectio.blogspot.com/2012/09/laisser-de-cote.html 

lundi 13 octobre 2025

Liturgie de la Parole 28e lundi TO-I

Lectures : Romains 1,1-7 ; Psaume 97 ; Luc 11,29-32

Méditation

La dernière phrase de l’Évangile de samedi était : Heureux (…) ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent. Jésus en propose une illustration à ceux qui cherchent un signe sans voir, sans vouloir voir peut-être, que le signe est devant eux : Jésus et son œuvre de vie.
La reine de Saba se dressera, les habitants de Ninive se lèveront. Se dresser, littéralement se réveiller, et se lever sont deux verbes utilisés pour la résurrection. 
La reine de Saba est venue des extrémités de la terre pour écouter Salomon : c’est dire sa soif d’écouter, de se laisser déplacer par l’écoute de la sagesse de Salomon. Elle est au centre de la péricope, elle, une femme étrangère. Elle se réveillera en même temps que les hommes de cette génération et elle ne les jugera pas, mais elle les condamnera par sa propre attitude de foi, de confiance, d’adhésion du fond du cœur à la sagesse de Salomon à travers laquelle elle reconnut la bienveillance du Seigneur pour Israël (voir 1Rois 10,1-13, surtout verset 9). De même les Ninivites se lèveront et condamneront par leur conversion ceux qui refusent de se convertir.
En fait , je pense que ce ne sont ni la reine de Saba, ni les Ninivites, encore moins Jésus, qui condamneront. C’est plutôt en voyant leur soif d’écoute, leur foi, leur désir de conversion, que les hommes de cette génération constateront qu’ils n’ont pas ces attitudes qui conduisent à la vie et ils se condamneront eux-mêmes.
L’exemple de ces païens, pire des ennemis héréditaires qu’étaient les Ninivites, devrait stimuler, ouvrir les cœurs à l’écoute de Celui est venu pour que nous ayons la vie, la vie en abondance. (cf. Jean 10,10). 
En quoi ces textes m’éclairent-ils et me stimulent-ils ? 
L’écoute, la conversion, accepter de se laisser bousculer et transformer par la parole agissante de Jésus, par la parole d’autres personnes, par les événements, c’est se réveiller, c’est se lever, c’est ressusciter. Une vie se réveille en nous, grandit, nous met debout. 

Que découvrons-nous ? Saint Paul nous donne des pistes dans le début de sa lettre aux Romains. Il s’adresse à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome… et ailleurs dans le monde. Chaque personne est bien-aimée de Dieu. Qu’elle vienne des extrémités de la terre comme la reine de Saba, qu’elle semble être ennemie comme les Ninivites, elle est aimée de Dieu de manière unique. C’est à la fois un don gratuit et un appel.
-Appel à être saints, non pas une statue dans une niche, mais, comme Paul, mis à part pour l’Évangile de Dieu, la Bonne Nouvelle. Mis à part, pour être apôtre -c’est-à-dire envoyé- annoncer que Dieu est fidèle à ses promesses, qu’il nous dit son amour par son Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur. Jésus, qui a vécu notre condition humaine, qui est ressuscité d’entre les morts, qui est vivant. L’exemple de Jésus et de Paul rappelle que, mis à part et envoyés, nous sommes appelés à être témoins par notre vie quotidienne en plein pâte humaine, pas en se ghettoïsant.
-Appel à l’obéissance de la foi, attitude d’adhésion, de confiance existentielles. Une écoute obéissante et agissante. Une foi qui se laisse enseigner, une foi qui nous habite tout entier.
Comme le dit Tomas Halik dans le livre que nous lisons au réfectoire : 
« Ce n’est pas quand l’homme professe en paroles que l’on peut rechercher et juger de l’authenticité de sa foi, mais dans la mesure où celle-ci a pénétré et transformé son existence et son cœur, dans la façon dont il se comprend lui-même, dans sa relation vécue avec le monde, la nature et les hommes, dans son rapport à la vie et à la mort. L’homme ne professe pas sa foi dans le Créateur par ce qu’il pense sur l’origine du monde, mais par la façon dont il se comporte avec la nature ; il professe sa foi en un Père commun en accueillant les autres hommes comme ses frères et ses sœurs et sa foi en une vie éternelle en acceptant sa propre finitude. » (1)

« Si nous manquons de foi, [le Seigneur], lui reste fidèle à sa parole, car il ne peut se rejeter lui-même », avons-nous entendu hier (2 Timothée 2,13, 2e lecture du 28e dimanche année C) : gardons confiance !
Seigneur fais-nous la grâce d’être et de demeurer dans l’obéissance de la foi : qu’elle nous réveille, nous mette debout, nous transforme, et rayonne ta Présence de Vie, d’Amour.

Introduction au Notre Père

Bien-aimés de Dieu tournons-nous vers le Père pour lui chanter de tout notre être la prière du Seigneur, la prière de ceux qui ont reçu sa grâce et sa paix


Sr Marie-Christine le 13 octobre 25

 ---------------

(1) Tomas HALIK L’après-midi du christianisme. Les éditions du Cerf. Paris 2025 page 35

dimanche 12 octobre 2025

Liturgie de la Parole 28e dimanche année C 

Lectures : 2 Rois 5,14-17; Psaume 97; 2 Timothée 2,8-13; Luc 17,11-19

Je vous propose au choix la méditation de Sœur Myrèse : RECONNAISSANCEhttps://partage-de-lectio.blogspot.com/2022/10/de-la-parole-28e-dimanche-du-to-annee-c.html 

ou celle du Père Jean Lévêque ci-dessous :http://bibleetviemonastique.free.fr/lu171119.htm 

Les 10 lépreux

Méditation du Père Jean Lévêque (Carme) 

Au temps de Jésus, en Palestine, avoir la lèpre, c'était, encore plus qu'aujourd'hui, être condamné à vivre en marge de la communauté humaine. La législation du Lévitique en témoigne: "Le lépreux portera ses vêtements déchirés et ses cheveux dénoués [..] et il criera: Impur! Impur! [..] Tant que durera son mal il demeurera à part; sa demeure sera hors du camp" (Lv 13,45).
Et de fait, c'est à l'entrée d'un village que Jésus entend qu'on l'appelle: "Jésus, maître, prends pitié de nous!" Dix lépreux sont là, compagnons de misère, mais décidés à saisir la chance de leur vie, la dernière chance, puisqu'ils sont rejetés des hommes.

Ils se tiennent à distance, par habitude, par crainte, peut-être, d'indisposer Jésus en osant s'approcher; et jamais la distance ne leur a paru si dure à supporter.
Ainsi en va-t-il de nous, dans notre relation à Jésus et à Dieu. Nous croyons que notre lèpre nous rend indignes de l'amour du Père et qu'elle va rebuter le Seigneur. Nous avons encore peur de nous approcher tels que nous sommes; nous avons peine à croire que Dieu nous aime ainsi, tels que nous sommes; non pas qu'il aime notre lèpre spirituelle, mais il nous aime tout lépreux que nous sommes, car il n'y a place, dans le cœur de Dieu, ni pour le rejet ni pour le dégoût:  "D'un cœur broyé, Seigneur, tu n'as pas de mépris" (Ps 51,19).
Nous imaginons sans cesse qu'une distance nous sépare du Christ. Or jamais le Christ n'est plus proche que lorsque nous souffrons, lorsque nous sentons le poids de la solitude et que nous nous croyons coupés de tout secours humain. 

Et Jésus ne brusque rien. Il respecte la gêne des lépreux, qui se sentent si laids et si peu agréables. Il ne leur dit pas: "Approchez, approchez donc; je vais vous guérir!", mais, avec beaucoup de douceur et de doigté: "Allez vous montrer aux prêtres."
En effet, d'après la Loi il revenait aux prêtres d'abord de faire le constat officiel de la guérison, puis d'offrir divers sacrifices, à la charge de l'homme guéri et à la mesure de ses possibilités financières.
"Allez ... pour le  constat!" Jésus leur demande un acte de foi total: se mettre en route pour le constat de guérison, alors que leur lèpre est encore là, sous leurs yeux, qui leur ronge la chair. Ils partent néanmoins, sur la seule parole de Jésus. 

Quelques instants plus tard, c'est la  guérison, subite, complète, pour les dix en même temps.
Les dix ont cru; mais un seul a remercié: le plus pauvre, le plus méprisé de tous, le seul samaritain de la petite bande de lépreux. Les neuf ont reçu le cadeau du Christ, et cela leur a semblé normal. La bonté de Dieu ne les a pas tirés de leur égoïsme; ils ont saisi avidement le bienfait, sans entendre l'appel; ils n'ont pas compris qu'à travers cette guérison, Jésus leur faisait signe, que Dieu les libérait pour la louange et le service.

Le samaritain, lui, est revenu, oubliant le constat; il est revenu, fou de joie, parlant tout haut et ne cessant pas de remercier Dieu. Il a pris conscience que le Christ l'aimait au point de le guérir, et devant cette évidence bouleversante: "Jésus m'a aimé", il vient se prosterner aux pieds du Maître, pour lui dire avec son corps guéri, avec son cœur soudain adouci par la joie, le merci qui n'est dû qu'à Dieu.


samedi 11 octobre 2025

Liturgie de la Parole 27e samedi TO-I

Évangile : Luc 11, 27-28

Commentaire

« Une lumière est semée pour le juste et pour le cœur simple une joie » Ps 96
« HEUREUX CEUX QUI ÉCOUTENT LA PAROLE DE DIEU ET QUI LA GARDENT. »
Une parole dont chacun des mots qui la constitue mérite que l’on s’y arrête.
Heureux
Ils sont heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent. Dans son discours d’adieu après la Cène, Jésus dira : « Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite » (Jean 15,11). Cette parole de Jésus est l’affirmation de cette prière qu’il connaît, celle du psaume 96. Oui, Pourquoi continuons-nous si facilement à chercher ce qui semble être une porte ouverte sur le bonheur, une illusion bien souvent, quand Jésus est cette Lumière semée pour le juste et le cœur simple, quand Jésus est cette porte d’entrée dans la joie.  Il y a, pour Jésus, un désir ardent à ce que nous puissions vivre heureux, à vivre dans ce qu’il nomme le Royaume de Dieu. N’allons rien chercher d’autre dans l’Évangile qu’un chemin de bonheur, un chemin qui est celui que nous propose Jésus. Nous sommes libres de marcher avec lui sur ce chemin et faire ainsi l’expérience d’être heureux… même quand, certains jours, c’est difficile, douloureux parfois.


Heureux ceux qui…
Ceux qui… ce ne sont pas des personnes précises, des juifs ou ses apôtres, ce sont toutes les personnes de tous les lieux et de tous les temps, c’est vous, c’est moi si nous sommes disposés à écouter la Parole.
 

Ceux qui écoutent 
Sans le silence et l’écoute, la parole rebondit. Il faut cette disposition intérieure et extérieure pour créer l’espace nécessaire à la Parole et lui permettre d’exister, de se dire et se déployer. 


La Parole de Dieu
Ce n’est pas n’importe quoi qui nous est demandé d’écouter, c’est « La Parole de Dieu ».  Écouter la Parole c’est écouter le Verbe de Dieu personnifié, Jésus-Christ. Si nous doutons de lui, de sa parole, adressons-lui notre interrogation, la même interrogation que celle de la Samaritaine au Puits de Jacob : « Je sais que le Messie doit venir – celui qu’on appelle Christ.  Lorsqu’il viendra il nous annoncera toutes choses » Et Jésus lui dit et nous redit : « Je le suis, moi qui te parle » (Jean 4,35-36).  Voilà bien la Source du vrai bonheur, LA Parole, une eau vive. « Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle » (Jean 4,14).


Et qui la gardent
La garder ce n’est pas l’enfermer mais la mettre en pratique. Quand les Écritures nous disent que « Marie gardait toutes les Paroles dans son cœur » (Luc 2,19 et 51) c’est qu’elle laissait la Parole faire son œuvre en elle.  L’Évangile nous rapporte peu de paroles de Marie.  Elle les garde dans son cœur mais, quand elle parle c’est pour dire : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jean 2,5). Faites tout ce que Jésus dira !  Elle ne le clame pas haut et fort, elle le murmure aux oreilles des serviteurs à Cana. Après on ne l’entend plus parler, c’est sa dernière parole et ça me trouble. Finalement tout est dit.  Elle laisse son Fils parler, elle écoute et nous invite à faire de même,  à faire tout ce qu’il nous dit.

Je nous invite à méditer cette parole d’Évangile, cette Bonne Nouvelle. Que l’Esprit fasse son œuvre, qu’il nous guide, nous donne l’audace et la force d’accomplir ce qu’il attend de nous pour être de simples serviteurs de La Parole. Comme je le disais, garder la Parole c’est la mettre en pratique, c’est incarner La Parole qui fait vivre et nous fait vivre. 

Plus j’avance et plus je crois à une spiritualité dans la vie de tous les jours qui est une mise en pratique concrète des principes intérieurs. Notre liberté la plus noble est d’ouvrir et offrir nos mains et notre cœur pour pouvoir aider.  Il n’y a que de cette façon là que l’on puisse servir Dieu. C’est ce qu’Etty Hillesum percevait au cœur de ses tourments quand elle écrivait :
« Il m'apparaît de plus en plus clairement à chaque pulsation de mon cœur que tu ne peux pas nous aider, mais que c'est à nous de t'aider mon Dieu et de défendre jusqu'au bout la demeure qui t’abrite en nous. »


Invitation au Notre Père

A l’invitation de Jésus et en toute confiance, adressons notre prière à Dieu, Notre Père…

Raymond le 11 octobre 25