jeudi 4 décembre 2025

Liturgie de la Parole 1er Jeudi de l’Avent 

Lectures : Isaïe 26, 1-6 ; Psaume 117 ; Matthieu 7,21.24-27

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Église. 
En ce temps de l’Avent, la liturgie nous propose des variations sur un même thème.
Il est question d’appui, de solidité, de roc.
Nous voici, tous et toutes, confrontés à un choix, à une décision.
Où allons-nous trouver l’appui de nos vies ?
Qui pourra nous offrir la solidité à laquelle nous aspirons ?
Quel sera notre roc ?

En un monde qui multiplie les assurances et adresse des promesses factices, écoutons la Parole du Seigneur, en prenant en notre prière toutes les intentions des hommes et femmes de notre temps…

Méditation

Appui, solidité, roc.
Le livre d’Isaïe laisse deviner deux sortes de solidité.
« Nous avons une ville forte !... » : proclamation tout humaine, qui semble s’appuyer sur ses propres forces, terrestres et guerrières…
À côté de cette force-là, le cantique proclame :
« Prenez appui sur le Seigneur, à jamais, sur lui, le Seigneur, le Roc éternel »

Quel sera notre choix ?

Dans l’Evangile, sous d’autres mots, nous découvrons la même alternative dans la bouche de Jésus.
De part et d’autre, une situation égale :
« La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison »
Mais, face à la pluie, aux torrents et aux vents, le résultat s’avère opposé :
« La maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc… », d’un côté ; de l’autre, « … la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet ».
Quelle est la différence ?
Ce qui permet à la maison de tenir bon est précisément d’être fondée sur le roc.

Et Jésus nous en donne la clé :
« … (faire) la volonté de mon Père qui est aux cieux »
Entendre ses paroles… et les mettre en pratique.

Nous savons tou(te)s combien notre écoute peut être distraite ou attentive, superficielle ou appliquée…
En ce temps d’Avent, le Seigneur nous invite à renouveler notre écoute et à faire le bon choix.
En effet, face à la pluie, aux torrents et aux vents de nos vies, un Seul peut nous garantir une solidité…
Le psalmiste nous le révèle :
« Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les hommes ! »

Prenons un temps de silence pour Lui redire notre confiance… et renouveler notre Espérance…


Temps de silence

Notre Père

Avec Jésus, redisons la prière d’Espérance, celle des enfants de Dieu…

Prière

Dieu notre Père, ta Parole en ce temps d’Avent nous invite à choisir quel roc pour nos vies. Avec le psalmiste, nous nous tournons vers Toi et implorons « Donne, Seigneur, donne le salut ! Donne, Seigneur, donne la victoire ! ». Accorde-nous ton secours, afin que ta réponse nous entraîne dans la louange « Je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut », et que cette louange se concrétise en bénédictions pour notre terre « De la maison du Seigneur, nous vous bénissons ! ». 
Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.


Bénédiction

Que le Seigneur de l’Espérance nous bénisse et nous garde…

Sr Marie-Jean le 1er décembre 22


mercredi 3 décembre 2025

Liturgie de la Parole 1er mercredi de l’Avent

Lectures : Isaïe 25,6-10a ; Psaume 22 ; Matthieu 15,29-37

Méditation

L’Évangile illustre la première lecture, mais sans le côté éclatant d’Isaïe. C’est comme si Jésus lançait le mouvement en partant de la vie ordinaire des personnes. À ces disciples de poursuivre ! Il s’agit bien de grandes foules non juives, nous sommes en terre étrangère. Les foules s’approchent avec des personnes incapables de parler, de travailler (estropiés), de marcher droit ou de voir. Ils sont déposés aux pieds de Jésus. Tout un symbole ! Jésus les guérit, essuyant ainsi « les larmes sur tous les visages ». Il commence par guérir, rétablir dans la dignité et les relations. De plusieurs foules, il fait une seule foule : il unit ce qui est dispersé.
Ces personnes peuvent faire leur les paroles d’Isaïe, mises dans la bouche du peuple d’Israël, entendues dans la première lecture : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! » En effet « ils rendirent gloire au Dieu d’Israël. »
Déposer devant Jésus des personnes ayant des problèmes de relations, des malades et tous ceux et celles qui comptent sur notre prière. Lui faire confiance, espérer en son salut et nous en réjouir.
C’est seulement ensuite que « Jésus appela ses disciples et leur dit : « Je suis saisi de compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, ils pourraient défaillir en chemin. »
Compassion déjà durant ces trois jours à guérir sans cesse ceux qui sont déposés à ses pieds : avec chacun il a établi une relation même brève ; c’est une activité épuisante, un don de soi. Ne me dites pas que Jésus a mis trois jours à réaliser que personne n’avait à manger ! ces trois jours ont une autre signification ! La compassion de Jésus devant la faim de cette foule d’étrangers qui n’a rien à manger depuis trois jours, depuis longtemps ! Par les guérisons, Il a nourri leur cœur affamé, mais cela ne lui suffit pas, il leur faut du pain pour continuer la route ! Du pain et du poisson, la nourriture de base auprès du lac, pas les viandes grasses et les vins décantés d’Isaïe ! L’ordinaire du peuple, pas l’extraordinaire.
Jésus met ses disciples dans le coup : sa compassion doit devenir la leur. Il leur fait chercher le peu qu’ils ont. Il leur demande du pain et ils se rendent compte qu’ils ont aussi du poisson. En les faisant chercher, il les oblige à voir qu’ils ont plus que ce qu’ils croient, même si c’est dérisoire.
Ce peu, il le prend, le partage, le rompt comme sa vie sera rompue dans la Passion, Passion évoquée par les « trois jours ». Ce peu, il le donne aux disciples pour qu’ils le donnent à la foule. « Tous mangèrent et furent rassasiés », y compris les disciples. Mais cela ne suffit pas il faut encore ramasser les restes : le pain rompu, la vie donnée, rien ne doit être gaspillé. Il y a trop, mais ce trop n’est pas perdu. La surabondance laisse la possibilité à d’autres de recevoir ces dons plus tard.
Pour moi aujourd’hui ? Comme chrétienne, Seigneur, que je ne me lasse pas de déposer à tes pieds ceux qui comptent sur ma prière. Que je te demande de les guérir, de les unifier, de les unir, toi qui as donné ta vie pour rassembler dans l’unité ceux qui étaient dispersés (cf. Jean 11,52). Que ta compassion devienne la mienne. Que je ne craigne pas de te donner mon peu, de me donner, tu te charges d’en faire une nourriture pour tous et même du surplus. Que je reconnaisse et accueille ton action dans l’ordinaire de ma vie. Que je t’en rende grâce.


Introduction au Notre Père

Seigneur tu accueilles, guéris et nourris ceux qui viennent à toi : en toute confiance, nous te prions avec les mots que tu nous as donnés…

Sr Marie-Christine le 4 décembre 24


mardi 2 décembre 2025

Liturgie de la Parole 1er mardi de l'Avent

Ta bonté est de tous les temps en notre vie… 

Lectures : Isaïe 11,1-10; Psaume 71; Luc 10,21-24

Méditation

« Exultant de joie » ce passage nous dit l’ancrage profond de Notre Seigneur. Jésus prend son assise dans l’écoute aimante, pleine d’admiration envers son Père. De là, ce que Jésus dit, ce que Jésus fait. L’action de Jésus est mue par la joie qu’il reçoit de la contemplation du dessein et de l’action de son Père. Cette joie est son guide, il nous encourage à nous y ouvrir. Le Pape François, son vicaire en terre, fait de même dans son exhortation sur la joie de l’évangile.
« Dans ta bonté » Voilà le mot essentiel pour caractériser Dieu dans son action envers chacun nous, avec chacun nous, il est bon, et il est bon parce qu’il veut notre croissance, notre développement. La bonté n’est pas une bonasserie, un laisser-faire. C’est cette attitude qui cherche la croissance de l’autre. Et Jésus, à ce moment de son ministère, mesure le plan divin, dans toute sa splendeur, son étendue, son style. Il voit comment Dieu agit… combien il est bon pour tous et chacun… comment son projet a un chemin propre de réalisation, autre que celui des hommes… Celui de l’humilité…
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! » Bien évidemment nous situons cela dans l’histoire du peuple juif. Mais nous pouvons aussi le situer dans le temps d’une vie humaine qui souvent passe par les étapes suivantes : construire comme un roi qui tend son énergie intérieure pour établir sa vision, concrétiser le bien qu’il perçoit, ensuite attester et tenir comme un prophète en butte avec les vicissitudes de la vie, les oppositions pour maintenir ce bien… et ensuite vient un temps où l’énergie nous quitte, où nous ne pouvons plus rien, où nous devenons pauvres, en devenant vieux. Là, au-delà de l’écume de notre action, toujours teintée d’égocentrisme, surgit la révélation de la bonté de Dieu… Nous devenons alors capables de percevoir son action, en ces jours mais aussi au temps passé de notre gloire ou de notre lutte… Alors la louange peut surgir de nos lèvres fatiguées…

Père Jean-Luc Fabre s.j. le 5 Décembre 2017 

https://jardinierdedieu.fr/article-lc-10-21-24-121439615.html

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lundi 1 décembre 2025

Liturgie de la Parole 1er lundi de l’Avent année A

Lectures : Isaïe 4,2-6 ;  Psaume 121 ; Matthieu 8,5-11

Méditation

(Image :Jésus se réjouit de notre foi mais il voit plus loin encore pour nous, suivons-le ! Merci à l’auteur de cette image).

Nous sommes au début de l’Avent, ce temps qui nous encourage à entrer dans une quête purement humaine à la recherche de la promesse de Dieu, avec cette part mystérieuse, enfouie, de nous-même qui nous donne de pouvoir recevoir le Seigneur qui vient à nous. La liturgie choisit donc des scènes pour nous indiquer ce que peut être ce chemin intérieur auquel elle nous invite en ce temps.
Et, ici, nous voyons un païen, le centurion, qui trace son chemin de foi, à partir de la sagesse reçue par la mise en œuvre de son métier de militaire. Nous le savons bien, ce métier repose sur l’obéissance, seule capable de mettre en mouvement cohérent un groupe, soumis au risque de la perte. Et le centurion a intégré cela en lui et cela lui donne de pouvoir comprendre le monde d’une certaine manière, de pouvoir en rendre compte, à partir des expériences vécues d’obéissance envers aussi bien ses supérieurs que ses inférieurs. A partir de cet acquis, il peut exprimer à Jésus l’univers que lui Jésus est capable d’engendrer selon lui le centurion et comment lui, le centurion, il peut s’y retrouver. Il le dit avec ses propres mots, avec la manière dont il se représente le monde : « Dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Moi-même qui suis soumis à une autorité, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient, et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait » 
Jésus reçoit, avec reconnaissance, cette parole, ainsi que la foi qu’elle exprime. « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi ». Et cela ouvre à Jésus un nouvel horizon, cela lui indique, d’une part, le lieu véritable de la foi, le cœur de l’homme, ce dont tout homme est capable, et d’autre part cela signifie que les hommes de toutes les cultures sont invités à l’acte de foi. « Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux ». 
Recevons pour nous-même, en ce début d’Avent, ce double appel : celui de croire au-delà des limites de notre référentiel, de laisser parler notre cœur intime, en acceptant nos limitations d’expression, en prenant appui sur la démarche du centurion, oui parlons au Seigneur comme un ami parle à son ami, selon l’expression de saint Ignace, ainsi que ce deuxième appel, celui de recevoir tous les hommes comme mes frères dans la foi en étant ouvert à la manière qu’ils ont de l’exprimer, en prenant appui sur Jésus et son cri d’admiration. 
Qu’advienne en ces jours l’Église à laquelle aspire le Seigneur, qui accueille chacun et qui conduit à la fraternité de tous, qu’ils soient mages, bergers ou autres… Celui qui vient est le Seigneur de tous ! Oui, Amen, Alléluia !

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite le 3 décembre 23

https://jardinierdedieu.fr/matthieu-8-5-11 


dimanche 30 novembre 2025

Liturgie de la Parole 1er Dimanche Avent année A

Ne vois-tu pas le jour venir?

Évangile : Matthieu 24,37-44
Méditation 

Rien ne marque plus la mémoire des hommes que les séismes, les tsunamis, les tempêtes... L'histoire de Noé, du déluge, était passée de génération en génération.
En y faisant appel, Jésus ne pouvait manquer de se faire comprendre...
Ainsi sera l'avènement du fils de l'homme.

Manger, boire, se marier, travailler... n'est-ce pas aujourd'hui comme toujours ce qui fait le quotidien de la vie? Un quotidien qui risque de devenir habitude, routine... dont on a oublié le sens profond, la dynamique qui le porte.
Que surgisse un événement marquant et nous voilà surpris. Et voilà que montent les questions, les pourquoi? les comment?
Jésus nous avertit qu'un grand événement se prépare: la venue du fils de l'homme. Il nous invite dès lors: veillez – comprenez – tenez-vous prêts.
Jésus nous investit d'une mission, une mission prophétique exauçant ainsi le vœu de Moïse (Nombres 11,29): « puisse tout le peuple du Seigneur être prophète... » Et qu'est-ce qu'un prophète? Le Seigneur le révèle à Ézéchiel: « Je t'ai fait guetteur pour la maison d'Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part... » (Ézéchiel 33,7). Être aux aguets d'une parole, comprendre les signes des temps, les paraboles, les leçons que nous livre la vie de tous les jours; être prêt et attendre.
Attendre quoi? La venue du fils de l'homme.
C'est le Christ lui-même, le fils de Dieu venu dans notre monde, le fils de Dieu devenu fils de l'homme qui nous invite à attendre sa venue. Oui, Jésus est né il y a 2000 ans, Messie attendu par le peuple pour inaugurer le Royaume. Mais justement il est venu l'inaugurer, le « mettre en route », pas le réaliser de force, contrairement au souhait de certains, il n'est pas venu avec char et cavalerie pour s'imposer comme Roi, il est venu comme un semeur... semeur de paix, d'amour, de justice, d'espérance... pour tous les hommes.
Ses adversaires avaient bien perçu que cela bouleverserait leurs habitudes, ils ont tué le semeur... mais pas la semence.
Cette semence nous est confiée, la terre nous est confiée pour faire germer la semence selon le projet de Dieu.
Voilà bien l'objet de notre vigilance, offrir à la semence du Royaume une terre riche, féconde, exposée au soleil et abreuvée. Et les cultivateurs savent que s'ils ne peuvent faire germer et croître une semence, un dur labeur de toute l'année, orienté vers la moisson, est pourtant bien nécessaire.
Le Christ est venu semer, il reviendra moissonner, Entre les deux, c'est le temps de l'Église sur le champ du monde. L'Évangile a été semé, à nous de multiplier la semence pour qu'il soit répandu partout où vivent les hommes. A nous d'être capteurs solaires et puisatiers. S'il nous faut veiller, ce n'est pas pour « sauver notre peau », s'il nous faut veiller c'est pour, dès le point du jour, capter les rayons du Soleil levant qu'est le Christ; être à l'affût des signes de la présence d'une source, d'une parole de vie, et creuser un puits où tous viendront s'abreuver.
En célébrant l'Avent d'année en année, en faisant mémoire de la naissance du Christ parmi nous, le Seigneur nous invite à raviver notre attention, à lever les yeux et à guetter les signes annonciateurs de la moisson, de l'éclosion du monde nouveau, de la Vie nouvelle que le Christ nous a révélée par sa Résurrection.

Sr Élisabeth 28 novembre 2010