Liturgie de la Parole 15e vendredi TO-I
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Lectures: Exode 11,10-12,14 Matthieu 12,1-8
Nous sommes rassemblés pour ce temps de prière, un jour de fête nationale. Nous voici donc tout spécialement invités à prier pour notre Patrie et tous ses habitants quelle que soit leur nationalité ! et puis prier pour notre Patrie, tout en la regardant comme part de l’Europe, part de l’humanité entière. Posons sur celle-ci un regard bienveillant, tel le regard même de notre Dieu. Et que monte vers lui notre prière. C’est le temps des vacances pour certains, un temps pour faire sabbat. Que ce sabbat les rapproche de toi, les rapproche les uns des autres.
Méditation de la Parole
Nous venons d’écouter le beau texte de l’Exode, qui donne les prescriptions pour le repas de la Pâque. Un chant dit de notre Dieu qu’il met tout à l’envers. Cela me semble assez clair en ce texte. Le peuple d’Israël connaît l’oppression, l’esclavage. Dieu a vu, a été ému, et a décidé de libérer son peuple. Il a appelé Moïse et Aaron pour cela. Et jusqu’ici cela a plutôt tourné mal. Après 9 plaies supposées convaincre Pharaon de libérer le peuple, la condition des israélites a été durcie par Pharaon. Le sort est pire ! et voilà que Dieu donne à Moïse d’instituer la Pâque. Il donne les détails du repas, de la fête à célébrer, et dit qu’il faudra dorénavant en faire une fête de pèlerinage d’âge en âge ! Vous feriez ainsi vous ? vous avez un peuple dans la souffrance, dans la détresse, et vous lui demandez de célébrer par un repas sa libération, avant d’être libéré ? Le dicton populaire dit : il vend la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Et oui, notre Dieu met tout à l’envers. Il demande à des esclaves, qui actuellement ne sont pas libres de leurs pas, de célébrer une fête de pèlerinage, ceinture aux reins, sandales aux pieds, et bâton à la main. Bref, il les invite à la foi totale et à l’espérance ! En même temps, il leur déclare par cette célébration avant l’heure : vous êtes déjà libres, intérieurement par votre foi, votre espérance. Et le repas que vous allez partager en est le signe, comme le sacrement… cela ne manque pas d’annoncer la dernière cène !
L’évangile nous offre une autre libération, celle d’une lecture tyrannique de la loi de Dieu, alors que nous sommes invités à la recevoir comme une garante de la liberté nouvelle, gage de l’alliance de Dieu.
Oui, Dieu a fait célébrer la pâque, une nuit obscure en Égypte, pour que le peuple se mette en route, vers l’alliance nouvelle. Et c’est seulement au Sinaï que sera donnée la loi. On aurait pu penser que Dieu propose d’abord son alliance, dise la loi, et puis si le peuple est d’accord, alors Dieu le libère. Et bien non ! le don de Dieu, le salut est gratuit. Célébrer doit mettre le peuple en route, dans une liberté nouvelle, dans la confiance et la foi. Et alors le peuple pourra vraiment choisir s’il veut ou non vivre une alliance avec ce Dieu libérateur.
Un signe clair de la liberté : le sabbat : il y a deux sens liés au sabbat : c’est participer au repos de Dieu créateur. Dieu a renoncé à la toute-puissance et nous confie de poursuivre son œuvre. Cocréateurs, renonçons aussi à la toute-puissance et sachons faire sabbat comme lui. Et puis le sabbat rappelle que le peuple a été en esclavage, et que Dieu l’en a libéré. Le sabbat doit donc être vécu comme rappel de cette liberté, il protège d’un retour à l’esclavage. Aussi Jésus lutte contre toute mauvaise lecture du sabbat et sans cesse ramène à l’Esprit profond de cette loi. Jésus ne contredit pas la loi, mais il nous apprend à la lire, il l’ouvre avec une unique clé d’interprétation : la miséricorde. Plutôt que de juger les disciples, que serait-il arrivé si les pharisiens s’étaient demandé : pourquoi ont-ils faim ?
invitation à la prière :
Jésus libérateur, tu nous invites à la liberté. Que ton Esprit prononce en nous la prière des enfants de Dieu
prière d’envoi
Dieu Sauveur, pour nous donner de partager ta vie, ton amour, tu nous as donné une terre, une patrie, et tu ouvres ton Royaume à toute l’humanité. Nous te rendons grâce. Accorde-nous de vivre sur cette terre, en pèlerins, auditeurs inlassables de ta Parole. Alors mettant au centre ta miséricorde, nous marcherons ensemble, artisans d’unité et de fraternité. Nous te le demandons à toi le Dieu fidèle pour les siècles des siècles.
sr Myrèse écrit le 21 juillet 2023,