dimanche 27 juillet 2025

Liturgie de la Parole 17e dimanche Année C

HOMÉLIE

Abraham était vraiment tenace. Si j’étais vulgaire, je dirais « casse-

pied », tellement il est insistant. Pour épargner la ville de Sodome, il fait un

véritable marchandage avec Dieu.

L’Evangile va dans le même sens : quel est le compagnon qui refuserait de

donner du pain à son ami sans gêne venant le réveiller pendant la nuit ?

En résumé ces deux lectures sembleraient vouloir dire qu’il suffit de demander

n’importe quoi à Dieu, avec un peu d’insistance. On finirait toujours par être

exaucé. Ceci peut faire rêver ! Une « bonne » prière me permettrait de gagner

à la loterie ou de réussir mes examens. Un tel raccourci faisant croire qu’on

peut demander n’importe quoi de n’importe quelle manière, nous fait passer à

côté du message de Jésus.

Pour m’aider à comprendre, je relève trois passages des lectures bibliques que

nous venons d’ écouter:

- Abraham ne demande pas quelque chose pour lui mais pour les habitants

de Sodome.

- Dans l’évangile, un homme accueille des amis arrivant à l’improviste pendant

la nuit. Il souhaite leur donner à manger mais il n’a plus de pain. Il va en

demander à son voisin.

- Le 3ème extrait est un peu semblable : « Quel père donnerait à manger un

serpent à son fils  qui lui demande un poisson ?  » 

Remarquons que ces trois personnes ne prient pas pour obtenir un plus à

ce qu’ils possèdent déjà. Non, il s’agit d’obtenir un pardon ou de la nourriture,

càd quelque chose d’absolument nécessaire, d’indispensable à la subsistance

ou à la vie.

En lisant ces deux récits je me suis aussi posé cette question : pourquoi

devons-nous prier avec autant d’insistance? D’abord Abraham qui essaye de

toutes ses forces d’infléchir le cœur de Dieu ou encore l’évangile qui nous dit

de ne pas avoir peur d’insister : « frappez, demandez, cherchez … et vous

obtiendrez ! » Dieu serait-il sourd ? Son cœur serait-il si peu sensible qu’il faille

tant insister ? Si vraiment il nous aimait, ne pourrait-il nous donner, nous

ouvrir avant même que nous le lui demandions. 


Non, Dieu n’est pas sourd. Saint Luc veut simplement nous dire que Dieu ne

fera rien sans notre collaboration. Si nous avons perdu quelque chose il ne

suffit pas de dire une bonne prière pour que ça tombe du ciel. Il faut aussi

chercher.

Jésus est bien clair : A notre prière nous devons joindre le geste, l’effort, le

travail, la recherche.

Prenons un exemple: le plus mauvais service que des parents puissent rendre à

leurs enfants c’est de faire tout à leur place. Au contraire, en bons éducateurs

ils leur apprendront à devenir autonomes, à travailler et à lutter pour se

construire.

Mais dans les moments difficiles les parents seront toujours aux côtés de leurs

enfants pour les encourager, les soutenir et leur apporter l’aide nécessaire

jusqu'à ce que cela aille mieux et puis ils se retireront.

Il en est de même pour Dieu. Comme un Père qui nous aime, il ne fait pas le

travail à notre place mais il est toujours à nos côtés pour nous aider, nous

soutenir et nous relever.

La prière ne nous épargne ni les épreuves ni la souffrance. Elle ne

change pas le cours des événements mais elle nous donne la force de les

affronter.

Le verbe « demander » revient sept fois dans l’évangile d’aujourd’hui. La

dernière fois il est lié à la demande de l’Esprit-Saint. Que c’est beau de

clôturer cette péricope par une telle requête. Ce don suprême nous aide à

percevoir ce qui nous convient au moment propice. N’hésitons jamais à

solliciter l’Esprit-Saint pour être en relation ajustée avec Dieu, avec Jésus et

entendre ce qu’ils nous demandent à leur tour. Nous serons transformés sous

son effusion. De cette manière, notre prière de demande convertira notre

relation à Dieu.


Abbé Stréber Fernand


P’TIT RAWETT’

HISTOIRE DE JEANNOT

Dans la cour de récréation d'un centre de rééducation pour enfants handicapés, un petit

garçon vient de tomber et il a beaucoup de peine à se relever.

Un éducateur passe et l'enfant, abandonnant son effort, tend la main en disant:

«  - Aide-moi. » «  - Aide-moi. » «  - Aide-moi. »

Mais l'éducateur s'approche en souriant et lui répond:

« - Non, Jeannot, relève-toi tout seul. »


L'enfant fait une crise de colère mais l'éducateur ne change pas d'avis. Alors calmé,

Jeannot reprend son effort retrouve doucement une position d'équilibre.

Un grand sourire se dessine sur son visage et il se jette dans les bras du grand en disant:

« - Hein... tu ne m'as pas aidé... tu le diras aux autres, hein... tu le diras que je l'ai fait tout

seul ! »

Et après Jeannot dit encore: « - Si, tu m'as quand même aidé !.. »

L'éducateur lui répond alors: « - Maintenant Jeannot, je t'aiderai toujours comme cela. »

Il était une foi tome 1 Ed CRJC (Liège)

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