Liturgie de la Parole 17e dimanche Année C
HOMÉLIE
Abraham était vraiment tenace. Si j’étais vulgaire, je dirais « casse-pied », tellement il est insistant. Pour épargner la ville de Sodome, il fait un véritable marchandage avec Dieu.
L’Evangile va dans le même sens : quel est le compagnon qui refuserait de donner du pain à son ami sans gêne venant le réveiller pendant la nuit ?
En résumé ces deux lectures sembleraient vouloir dire qu’il suffit de demander n’importe quoi à Dieu, avec un peu d’insistance. On finirait toujours par être exaucé. Ceci peut faire rêver ! Une « bonne » prière me permettrait de gagner à la loterie ou de réussir mes examens. Un tel raccourci faisant croire qu’on peut demander n’importe quoi de n’importe quelle manière, nous fait passer à côté du message de Jésus.
Pour m’aider à comprendre, je relève trois passages des lectures bibliques que nous venons d’ écouter:
- Abraham ne demande pas quelque chose pour lui mais pour les habitants de Sodome.
- Dans l’évangile, un homme accueille des amis arrivant à l’improviste pendant la nuit. Il souhaite leur donner à manger mais il n’a plus de pain. Il va en demander à son voisin.
- Le 3ème extrait est un peu semblable : « Quel père donnerait à manger un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? »
Remarquons que ces trois personnes ne prient pas pour obtenir un plus à ce qu’ils possèdent déjà. Non, il s’agit d’obtenir un pardon ou de la nourriture, càd quelque chose d’absolument nécessaire, d’indispensable à la subsistance ou à la vie.
En lisant ces deux récits je me suis aussi posé cette question : pourquoi devons-nous prier avec autant d’insistance? D’abord Abraham qui essaye de toutes ses forces d’infléchir le cœur de Dieu ou encore l’évangile qui nous dit de ne pas avoir peur d’insister : « frappez, demandez, cherchez … et vous obtiendrez ! » Dieu serait-il sourd ? Son cœur serait-il si peu sensible qu’il faille tant insister ? Si vraiment il nous aimait, ne pourrait-il nous donner, nous ouvrir avant même que nous le lui demandions.
Non, Dieu n’est pas sourd. Saint Luc veut simplement nous dire que Dieu ne fera rien sans notre collaboration. Si nous avons perdu quelque chose il ne suffit pas de dire une bonne prière pour que ça tombe du ciel. Il faut aussi chercher.
Jésus est bien clair : A notre prière nous devons joindre le geste, l’effort, le travail, la recherche.
Prenons un exemple: le plus mauvais service que des parents puissent rendre à leurs enfants c’est de faire tout à leur place. Au contraire, en bons éducateurs ils leur apprendront à devenir autonomes, à travailler et à lutter pour se construire.
Mais dans les moments difficiles les parents seront toujours aux côtés de leurs enfants pour les encourager, les soutenir et leur apporter l’aide nécessaire jusqu'à ce que cela aille mieux et puis ils se retireront.
Il en est de même pour Dieu. Comme un Père qui nous aime, il ne fait pas le travail à notre place mais il est toujours à nos côtés pour nous aider, nous soutenir et nous relever.
La prière ne nous épargne ni les épreuves ni la souffrance. Elle ne change pas le cours des événements mais elle nous donne la force de les affronter.
Le verbe « demander » revient sept fois dans l’évangile d’aujourd’hui. La dernière fois il est lié à la demande de l’Esprit-Saint. Que c’est beau de clôturer cette péricope par une telle requête. Ce don suprême nous aide à percevoir ce qui nous convient au moment propice. N’hésitons jamais à solliciter l’Esprit-Saint pour être en relation ajustée avec Dieu, avec Jésus et entendre ce qu’ils nous demandent à leur tour. Nous serons transformés sous son effusion. De cette manière, notre prière de demande convertira notre relation à Dieu.
Abbé Stréber Fernand
P’TIT RAWETT’
HISTOIRE DE JEANNOT
Dans la cour de récréation d'un centre de rééducation pour enfants handicapés, un petit garçon vient de tomber et il a beaucoup de peine à se relever.
Un éducateur passe et l'enfant, abandonnant son effort, tend la main en disant:
« - Aide-moi. » « - Aide-moi. » « - Aide-moi. »
Mais l'éducateur s'approche en souriant et lui répond:
« - Non, Jeannot, relève-toi tout seul. »
L'enfant fait une crise de colère mais l'éducateur ne change pas d'avis. Alors calmé,
Jeannot reprend son effort retrouve doucement une position d'équilibre.
Un grand sourire se dessine sur son visage et il se jette dans les bras du grand en disant:
« - Hein... tu ne m'as pas aidé... tu le diras aux autres, hein... tu le diras que je l'ai fait tout seul ! »
Et après Jeannot dit encore: « - Si, tu m'as quand même aidé !.. »
L'éducateur lui répond alors: « - Maintenant Jeannot, je t'aiderai toujours comme cela. »
Il était une foi tome 1 Ed CRJC (Liège)
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