samedi 30 avril 2016

Ne dis plus rien

Tb 10
7 Mais elle lui répondit : « Ne me dis plus rien, cesse de me mentir : mon enfant a péri ! » Et chaque jour, elle sortait au plus vite pour surveiller le chemin par où son fils était parti, car elle ne se fiait à personne. Après le coucher du soleil, elle rentrait pour se lamenter et pleurer toute la nuit sans trouver le sommeil.

Viens Esprit saint, habite nos rencontres, nos dialogues, rends-nous ouverts les uns ou autres, sans a priori.

Mais elle lui répondit : Ne me dis plus rien, cesse de me mentir : mon enfant a péri ! : Tobit l’a enjointe de se taire, et elle réplique par un « ne dis plus rien » : si cela ne s’appelle pas rompre le dialogue ! Mais il est vrai que – en quelque sorte – Tobit ment, en tous cas il parle contre sa propre pensée. Et devant le spectre des dangers affrontés par son enfant, on comprend la réaction d’Anna.

Et chaque jour, elle sortait au plus vite pour surveiller le chemin par où son fils était parti, car elle ne se fiait à personne : c’est la seule chose possible pour elle, se porter au plus près de l’endroit où devrait réapparaître son fils, toute tendue vers ce lieu d’espoir. Mais seule, avec sa peur comme unique compagne.

Après le coucher du soleil, elle rentrait pour se lamenter et pleurer toute la nuit sans trouver le sommeil : plus rien d’autre ne compte, les jours et les nuits se passent dans l’attente qui est déjà désespoir et tristesse. C’est ainsi que nous laissons ce couple, Tobit aveugle qui attend la mort, et Anna, privée de son fils et qui, dans sa douleur, rejette même son mari.


Seigneur Jésus, quand la peur et la douleur nous aveuglent, sois notre lumière, sois notre réconfort, prends-nous à l’ombre de tes ailes.

vendredi 29 avril 2016

Tais-toi

Tb 10
4 Sa femme Anna disait : « Mon enfant a péri, il n’est plus parmi les vivants. » Elle commença à pleurer et à se lamenter sur son fils, en disant : 5 « Malheur à moi, mon fils : je t’ai laissé partir, toi, la lumière de mes yeux ! » 6 Et Tobit lui disait : « Tais-toi, ne te tracasse pas, ma sœur, il va bien ; c’est sûrement un contretemps qu’ils ont eu là-bas, car celui qui l’accompagne est un homme sûr, c’est l’un de nos frères. Ne te tourmente pas pour lui, ma sœur, il sera bientôt ici. »

Viens Esprit saint, viens éclairer nos esprits parfois tourmentés, viens nous soutenir dans l’incertitude, que ta parole soit la lampe qui éclaire notre route.

Sa femme Anna disait : « Mon enfant a péri, il n’est plus parmi les vivants. » Elle commença à pleurer et à se lamenter sur son fils, en disant : Malheur à moi, mon fils : je t’ai laissé partir, toi, la lumière de mes yeux ! : Anna aussi s’inquiète et elle est plus expansive et catégorique. Tobit s’est retenu d’exprimer ses craintes mais sa femme, réticente dès le début à propos de ce voyage, pense directement à la mort de son fils et se met à pleurer et à se lamenter. « je t’ai laissé partir » dit-elle, mais cela sonne comme un reproche envers Tobit. Décidément, la sérénité n’est pas revenue dans le couple !

Et Tobit lui disait : Tais-toi, ne te tracasse pas, ma sœur, il va bien : d’ailleurs Tobit ne peut l’entendre et tente de la faire taire. Elle exprime trop bien ce qu’il craint lui-même ! La faire taire et, tout ensemble, la rassurer par son habituel « ne te tracasse pas », assorti d’un joli mensonge : il va bien ! Méthode Coué !

c’est sûrement un contretemps qu’ils ont eu là-bas, car celui qui l’accompagne est un homme sûr, c’est l’un de nos frères : de nouveau, c’est en se raccrochant aux compétences et aux qualités de Raphaël que Tobit tente de se redonner courage.

Ne te tourmente pas pour lui, ma sœur, il sera bientôt ici : parole consolante, rassurante, inspirée par son affection (ma sœur) mais peu fondée devant l’inconnu de la situation. On sent tellement Tobit déchiré entre sa propre peur, son inquiétude de père, et sa confiance en Raphaël à laquelle il se raccroche pour espérer encore le retour de son fils.


Seigneur Jésus, nous te confions tous nos proches, tous ceux que nous aimons et pour lesquels nous sommes parfois tellement inquiets. Sois présent auprès de tous les parents qui craignent pour l’avenir de leurs enfants, qui se laissent prendre dans la spirale de l’inquiétude. Mets ton ange sur leur route.

jeudi 28 avril 2016

Se tourmenter

Tb 10
1 Cependant, jour après jour, Tobit faisait le compte des jours nécessaires pour l’aller et pour le retour. Quand tous les jours se furent écoulés, son fils n’était toujours pas là. 2 Il se dit : « Aurait-il été retenu là-bas ? Gabaël est peut-être mort et il n’y a personne pour lui donner l’argent. » 3 Et il commença à se tourmenter.

Viens Esprit Saint, viens habiter nos peurs et nos tourments, augmente alors notre foi, consolide-la lorsqu’elle est fragile.

Cependant, jour après jour, Tobit faisait le compte des jours nécessaires pour l’aller et pour le retour : nous quittons donc Ecbatane et le joyeux festin de noces pour retrouver Tobit et Anna à Ninive. Là, l’ambiance est tout autre. En fait, durant tout ce temps, Tobit a compté les jours et suivi son fils en pensée. Malgré toutes les paroles rassurantes qu’il a déployées pour convaincre sa femme (5,21-22), nous comprenons qu’il n’a quand même pas cessé d’être inquiet.

Quand tous les jours se furent écoulés, son fils n’était toujours pas là : bien sûr, il l’a confié à Dieu, bien sûr « un bon ange l’accompagne »… mais l’absence anormalement longue de Tobias prend le dessus sur toutes ses convictions.

Il se dit : Aurait-il été retenu là-bas ? Gabaël est peut-être mort et il n’y a personne pour lui donner l’argent : les hypothèses tournent dans sa tête… Quelque chose ou quelqu’un l’a-t-il retenu ? (ce qui est bien le cas !) Ou n’a-t-il pas pu recouvrer l’argent ? (ce qui ne devrait pas l’empêcher de rentrer).

Et il commença à se tourmenter : évidemment, sans réponse à ses questions, voilà que l’inquiétude s’empare vraiment de lui. Lui qui répétait « Ne te tracasse pas », le voilà en plein tourment. Où est-elle, son espérance ? Quand tout va comme on le souhaite, quand on croit maîtriser la situation, il est aisé de se rassurer et de parler d’espérance. Quand tout va à la dérive ou simplement face à l’inconnu, l’angoisse guette toujours. Là se mesure la vraie confiance en Dieu.


Seigneur Jésus, toi qui es toujours avec nous, rends nos cœurs confiants. Permets-nous de déposer nos tourments auprès de toi, permets-nous d’apaiser nos cœurs, sûrs que tu veilles sur nous de tout ton amour.

mardi 26 avril 2016

Ils partirent ensemble

Tb 9
5 Raphaël partit avec les quatre serviteurs et les deux chameaux à Raguès de Médie et ils passèrent la nuit chez Gabaël. Il lui remit l’acte et lui apprit que Tobias, le fils de Tobit, avait pris femme et l’invitait aux noces. Gabaël lui compta aussitôt les sacs, munis de leur sceau, et ils les chargèrent. 6 Puis ils partirent ensemble de bon matin et allèrent aux noces. Ils entrèrent chez Ragouël et trouvèrent Tobias à table. Celui-ci se leva d’un bond et salua Gabaël, qui se mit à pleurer et qui le bénit en ces termes : « Fils excellent d’un homme excellent, juste et charitable ! Que le Seigneur te donne la bénédiction du Ciel, à toi, à ta femme, au père et à la mère de ta femme ! Béni soit Dieu, car c’est mon cousin Tobit en personne que j’ai vu. »

Viens Esprit saint, viens au cœur de nos relations familiales et amicales, rends-les solides et heureuses.

 Raphaël partit avec les quatre serviteurs et les deux chameaux à Raguès de Médie et ils passèrent la nuit chez Gabaël : l’ange exécute à la lettre les indications de Tobias ; Gabaël, à leur arrivée, fait preuve d’hospitalité et accueille toute la petite caravane en sa demeure.

Il lui remit l’acte et lui apprit que Tobias, le fils de Tobit, avait pris femme et l’invitait aux noces : Raphaël a finalement trois raisons de rencontrer Gabaël : la question de l’argent en dépôt, signalée rapidement (comme dans le discours/testament de Tobit au chapitre 4), et par la simple remise de l’acte sans qu’il soit besoin de commentaires à ce propos. Ensuite la nouvelle du mariage de Tobias, et enfin l’invitation à la noce. Il remplit donc sa tâche en bon « messager » : on n’est pas ange pour rien…

Gabaël lui compta aussitôt les sacs, munis de leur sceau, et ils les chargèrent : la réaction de Gabaël est immédiate : nous retrouvons l’empressement à exécuter ce qui est demandé. Lui-même a accompli fidèlement sa tâche : les sacs remplis des quelques 300 kilos d’argent sont bien là, en nombre exact, et les scellés n’ont pas été touchés.

Puis ils partirent ensemble de bon matin et allèrent aux noces : on imagine facilement la joie du départ à l’aube pour aller participer à la fête. D’après les dires de l’ange (5,6) ils en ont pour deux jours de marche (la géographie nous dit dix fois plus, mais nous sommes dans un roman !)

Ils entrèrent chez Ragouël et trouvèrent Tobias à table :  petite note pas si anodine que ça : le fait que Tobias soit à table montre qu’il exécute bien la volonté de son beau-père (8,20 : tu resteras là à manger et à boire chez moi) et donc qu’il n’a pas envoyé Azarias à Raguès sans raison.

Celui-ci se leva d’un bond et salua Gabaël  : en plus, interrompant son repas et se levant avec empressement, il accueille Gabaël avec toute la révérence possible.

qui se mit à pleurer et qui le bénit en ces termes : Fils excellent d’un homme excellent, juste et charitable : nouvelle bénédiction, cette fois dans la bouche de Gabaël. Il reconnaît d’abord la valeur de Tobias et de son père, soulignant des qualités de l’ordre de la « justice » et de la « charité ».

Que le Seigneur te donne la bénédiction du Ciel, à toi, à ta femme, au père et à la mère de ta femme : après avoir lui-même béni Tobias, il appelle la bénédiction de Dieu sur Tobias et toute cette famille qui l’accueille.

Béni soit Dieu, car c’est mon cousin Tobit en personne que j’ai vu : et enfin lui-même bénit Dieu, il lui rend grâce pour la rencontre de Tobias qui, par sa ressemblance frappante avec son père (c’était bien aussi l’avis de Ragouël et Edna (7,2), lui rappelle son cousin Tobit. Voilà qui est d’autant plus émouvant que nous savons qu’il n’a pas revu Tobit depuis plus de 20 ans (5,3) : ainsi, de nouveau, distance et durée n’abolissent pas les liens de parenté et d’amitié.

Seigneur Dieu, tu te réjouis de l’amour qui nous unit, de toute la délicatesse et l’attention de nos relations. Fais chaque jour grandir en nous la joie de vivre en frères et sœurs d’un même père.



lundi 25 avril 2016

Ramène Gabaël

Tb 9
1 Alors Tobias appela Raphaël et lui dit : 2 « Azarias, mon frère, emmène avec toi quatre serviteurs et deux chameaux ; va à Raguès, rends-toi chez Gabaël, donne-lui l’acte de dépôt et recouvre l’argent, puis ramène Gabaël avec toi pour les noces. 3-4 Tu sais bien que mon père ne cesse de compter les jours. Si je tarde un seul jour, je lui causerai beaucoup de peine. D’autre part, tu vois ce que Ragouël a juré : je ne peux pas passer outre à son serment. »

Viens Esprit Saint, que cette parole contribue à garder nos cœurs ouverts aux joies et aux peines de nos frères.

Alors Tobias appela Raphaël et lui dit : Azarias, mon frère, emmène avec toi quatre serviteurs et deux chameaux ; va à Raguès, rends-toi chez Gabaël, donne-lui l’acte de dépôt et recouvre l’argent : Tobias n’a pas perdu de vue sa mission ; dès le lendemain, il organise les choses. Mais il se passe ici un changement : jusqu’à présent, c’est Raphaël qui a tout décidé, organisé, ordonné. Et voici que c’est Tobias qui « appelle » Azarias, qui lui commande avec précision ce qu’il attend de lui, qui met en lui une totale confiance au point de lui confier une mission aussi délicate.

puis ramène Gabaël avec toi pour les noces : mais il pense aussi à Gabaël, ce parent qui a veillé sur leur bien, et il souhaite le faire participer à la joie de la fête. Le bonheur est fait pour être partagé. Ce détail est inattendu dans la suite logique du récit, mais il participe bien de cette délicatesse qui anime toute l’histoire de ces familles et de leurs liens.

Tu sais bien que mon père ne cesse de compter les jours. Si je tarde un seul jour, je lui causerai beaucoup de peine. D’autre part, tu vois ce que Ragouël a juré : je ne peux pas passer outre à son serment : si Tobias demande ce service à son ami, c’est parce que c’est indispensable ; Tobias pourrait se sentir coincé entre son désir de rassurer au plus vite ses parents et son obéissance à Ragouël. Il ne veut peiner ni l’un ni l’autre, aussi fait-il appel à Raphaël pour apporter une solution.


Seigneur Jésus, tu ne nous laisses jamais seuls, toi-même nous accompagnes ; si tu n’agis pas à notre place, tu soutiens parfois tellement notre effort que nous y reconnaissons le passage de ton « ange ». Béni sois-tu pour cette sollicitude sans laquelle nous ne pourrions vivre.

samedi 23 avril 2016

tu rendras la joie à ma fille



Il dit à sa femme de cuire des pains en quantité ; lui, il alla choisir deux bœufs et quatre béliers de son troupeau, qu’il fit apprêter. Et on commença les préparatifs.
Alors il appela Tobie et lui dit : « J’en fais le serment : Pendant quatorze jours, tu ne bougeras pas d’ici, mais tu resteras chez moi à manger et à boire, et tu rendras la joie à ma fille, qui a tant souffert.
Reçois dès aujourd’hui la moitié de mes biens, puis tu retourneras en bonne santé chez ton père. Quant au reste de ma fortune, elle vous reviendra après ma mort et celle de ma femme. Confiance, mon enfant ! Je suis ton père et Edna est ta mère. Nous sommes auprès de toi et de ta sœur, nous le sommes dès maintenant et pour toujours. Confiance, mon enfant ! »
(Tobie 8, 19-21  traduction liturgique)

Viens Esprit de Jésus, viens nous apprendre à lire la Parole, viens nous apprendre à ouvrir nos cœurs, que nos vies soient chant de louange à la gloire du Père

Il dit à sa femme de cuire des pains en quantité ; lui, il alla choisir deux bœufs et quatre béliers de son troupeau, qu’il fit apprêter. Et on commença les préparatifs.
Après l’angoisse de la nuit, la joie du matin, Ragouël a repris pied, la confiance en la vie l’emporte en lui. De l’angoisse démesurée, il passe à la joie sans mesure, il prépare la fête dès l’aurore. Il invite sa femme à faire de même, elle pour le pain, lui pour le bétail.

Alors il appela Tobie et lui dit : « J’en fais le serment : Pendant quatorze jours, tu ne bougeras pas d’ici, mais tu resteras chez moi à manger et à boire, et tu rendras la joie à ma fille, qui a tant souffert.
La souffrance du couple de Ragouël, la souffrance de leur vie a tant duré… Ragouël veut faire durer la fête, il veut célébrer le retour de la vie en leur maisonnée. IL décide de faire durer la noce pendant 14 jours, et Tobie est convié a simplement laisser faire, il n’aura qu’à manger et boire, il n’aura surtout qu’à rendre la joie à son épouse. Il fera son bonheur, en la ramenant par sa vie à la vie, à la joie.

Reçois dès aujourd’hui la moitié de mes biens, puis tu retourneras en bonne santé chez ton père.
Ragouël manifeste sa joie par tous les moyens qui sont en son pouvoir. Il partage ses biens, en fait don au nouveau couple. Et il prévoit déjà le départ de Tobie qui doit rejoindre ses parents à son tour, les rejoindre dans leur souffrance, celle de Tobit devenu aveugle, celle du couple qui guette le retour de leur unique enfant. Et Ragouël qui a tant tremblé, peut annoncer que Tobie retournera en bonne santé. Une phrase qui aurait pu être banale dans tant de situations, ici prend tout son sens. Ragouël avant tant redouté la mort de Tobie !

Quant au reste de ma fortune, elle vous reviendra après ma mort et celle de ma femme.
Ragouël donne aujourd’hui la moitié de ses biens, du reste il se réserve uniquement l’usufruit, tout reviendra à Tobie au décès des parents.

Confiance, mon enfant !
Qui avait manqué le plus à la confiance en cette aventure ??? Ragouël qui a retrouvé confiance, n’a de cesse de la transmettre à Tobie, comme le bien le plus précieux.

Je suis ton père et Edna est ta mère. Nous sommes auprès de toi et de ta sœur, nous le sommes dès maintenant et pour toujours. Confiance, mon enfant ! »
Comme Dieu est présent aux cotés des hommes, Edna et Ragouël le seront aussi, même s’ils acceptent déjà la séparation qui se profile avec le proche départ de Tobie et Sarra. Maintenant que les deux sont en vie, Ragouël peut les laisser partir, peut envisager une nouvelle relation avec sa fille, une relation qui sera de présence, même si la distance va s’installer, une relation de communion, de confiance.

Seigneur, nous te confions nos chemins de vie. Nos chemins de peine et nos chemins de joie. Tu marches sur nos routes, garde nous en la confiance, en toi, les uns dans les autres.

vendredi 22 avril 2016

allégresse et miséricorde



Béni sois-tu de m’avoir rempli de joie : ce que je redoutais ne s’est pas réalisé, mais tu as agi envers nous selon ta grande miséricorde.
Béni sois-tu d’avoir pris en pitié deux enfants uniques ! Accorde-leur, ô Maître, miséricorde et salut ; fais qu’ils arrivent ensemble au terme de leur vie dans l’allégresse et la miséricorde. »
Puis Ragouël donna aux serviteurs l’ordre de combler la tombe, avant le point du jour.
(Tobie 8, 16-18 traduction liturgique)

Viens Esprit de vie et de joie, viens emplir nos cœurs de confiance, que nous chantions les louanges de Dieu tout au long de nos jours. 

Béni sois-tu de m’avoir rempli de joie :
Ragouël poursuit sa prière, bénédiction au Dieu vivant. IL rend grâce pour la joie qu’il éprouve en ce moment, pour la joie qui déborde en lui, de savoir Tobie vivant.

 ce que je redoutais ne s’est pas réalisé, mais tu as agi envers nous selon ta grande miséricorde.
Ragouël ne cache pas combien il a douté, combien il a craint que cette nuit soit une nuit de deuil, de mort. Il reconnaît qu’il lui était quasi impossible vu son passé, de faire confiance, de croire en la vie, en un avenir possible. IL reconnaît dans la réalité de vie de cette nuit, le doigt de Dieu, son œuvre de miséricorde.

Béni sois-tu d’avoir pris en pitié deux enfants uniques !
Ensuite Ragouël en sa prière, pose son regard sur les deux jeunes, deux enfants blessés par la vie, deux enfants uniques, et il les découvre enveloppés de la bienveillance divine, de la pitié au sens noble du terme, de l’amour paternel et maternel tout à la fois jailli du cœur de Dieu.

Accorde-leur, ô Maître, miséricorde et salut ; fais qu’ils arrivent ensemble au terme de leur vie dans l’allégresse et la miséricorde. »
La prière de Ragouël s’achève par la demande, que Dieu poursuive son œuvre de miséricorde et de salut pour ces deux jeunes, qu’ils connaissent vie et bonheur. Ragouël est totalement décentré de lui-même, il regarde vers les deux jeunes, il les confie à Dieu, pour que la joie et la miséricorde qu’il éprouve aujourd’hui, les deux jeunes les éprouvent eux aussi tout au long de leur vie.

Puis Ragouël donna aux serviteurs l’ordre de combler la tombe, avant le point du jour.
Ragouël cette fois est confiant, il ne pense pas que la nuit n’est pas finie, que Tobie pourrait encore mourir durant la fin de la nuit... cette fois, il a perçu la force de vie bel et bien présente, la bénédiction divine à l’œuvre. Il ose croire, avant même le lever du jour il fait combler la tombe qu’il avait fait creuser de nuit.

Seigneur, je te rends grâce pour toutes les nuits traversées. Je te rends grâce pour toutes les vies qui renaissent dans la confiance et l’espérance. Je te rends grâce pour toutes les aurores qui illuminent ceux qui se tournent vers toi.