dimanche 31 janvier 2016

De sauveur, pas d'autre que moi

Ch 13
4 Et moi, le SEIGNEUR ton Dieu,
depuis le pays d’Egypte,
– et moi excepté, tu ne connais pas de Dieu,
et de sauveur, il n’y en a point sauf moi –,
 5 moi, je t’ai connu au désert, dans un pays de fièvre.

Viens, Esprit Saint, que cette parole nous révèle le cœur de notre Dieu, lui qui est « un Dieu qui ne se cache pas »

Et moi, le SEIGNEUR ton Dieu : voici deux petits versets magnifiques, deux versets où Dieu lui-même dessine son portrait par la bouche de son prophète. Trois fois, il répète « moi » pour ramener Israël à la conscience de qui il est. Il est « son Dieu ». Il y a une appartenance, une relation profonde.

depuis le pays d’Egypte : il « est » et il agit : comme les interlocuteurs d’Osée, nous comprenons tout ce qu’englobe cette courte expression « depuis le pays d’Egypte » ; nous savons qu’il s’agit de la constitution même du peuple et de sa libération, de ce long exode où Dieu s’est révélé, où il l’a accompagné. Combien de fois cela n’est-il pas dit et redit depuis le début du chapitre 11 ? « Quand Israël était jeune, je l’ai aimé… »

– et moi excepté, tu ne connais pas de Dieu, et de sauveur, il n’y en a point sauf moi – :
une petit incise qui n’a l’air de rien et qui peut devenir une vraie profession de foi : notre Dieu est l’unique sauveur. Déjà Isaïe disait : « De Dieu juste et sauveur, pas d’autre que moi ».

 moi, je t’ai connu au désert, dans un pays de fièvre :
comme ils sont  loin les jours où l’épouse suivait son époux au désert, où ils se « connaissaient », verbe traduisant une relation profonde. Dans la Septante, on trouve « j’ai été ton pasteur », ce qui enchaîne mieux sur le verset suivant mais ne change rien à l’intensité de l’énoncé. Son Dieu a veillé sur Israël jusque et surtout dans un pays aride, un pays de fièvre où ils étaient dépouillés de tout et ne pouvait vivre que de confiance.

Seigneur Jésus, toi qui es notre unique sauveur, tu es un Dieu qui se révèle, qui vient au-devant de nous, comme tu as été au-devant de ton peuple pour sans cesse le ramener à toi. Permets que nous répondions au jour le jour à tes appels.

samedi 30 janvier 2016

De la fumée

Ch 13
1 Quand Ephraïm parlait, il portait, lui, la terreur en Israël.
Mais par Baal il s’est rendu coupable
et il en est mort.
2 A présent ils continuent de pécher :
ils se sont fait un ouvrage en fonte,
de leur argent – avec leur technique – des idoles !
Produit d’artisans que tout cela.
C’est à leur propos que l’on dit :
« Des sacrificateurs, des hommes,
offrent des baisers à des veaux. »
3 C’est pourquoi ils seront comme la nuée du matin
et comme la rosée matinale qui passe,
comme de la paille qui tourbillonne loin de l’aire
et comme de la fumée qui sort d’une ouverture.

Viens Esprit Saint, viens rendre féconde cette parole en nos cœurs.

Quand Ephraïm parlait, il portait, lui, la terreur en Israël. Mais par Baal il s’est rendu coupable et il en est mort : en ce chapitre 13, nous allons jusqu’à la mort d’Israël avant que ne surgisse enfin la voix libératrice en toute fin de ce livre. Nous y rencontrerons aussi plusieurs versets à la traduction difficile. Dans ce cas-ci, une autre version semble plus claire : « «Quand Éphraïm parlait, c’était une terreur ; il s’éleva (il était prince) en Israël : mais il se rendit coupable par Baal, et mourut

A présent ils continuent de pécher : ils se sont fait un ouvrage en fonte, de leur argent – avec leur technique – des idoles ! Produit d’artisans que tout cela. C’est à leur propos que l’on dit : « Des sacrificateurs, des hommes, offrent des baisers à des veaux. »
 : le prophète poursuit sa description de la condition d’Éphraïm. Cette tribu avait reçu une autorité de Dieu, une place à part en Israël. Mais elle a tout perdu par l’idolâtrie de Baal et par les veaux de Béthel, œuvre de mains d’homme. Idolâtrie qu’Osée décrit avec beaucoup d’ironie, en reprenant peut-être un dicton populaire. Quel sera leur sort?

C’est pourquoi ils seront comme la nuée du matin et comme la rosée matinale qui passe, comme de la paille qui tourbillonne loin de l’aire et comme de la fumée qui sort d’une ouverture :
que restera-t-il d’eux ? Pour ainsi dire rien : autant chercher à retrouver la nuée, la rosée, la paille envolée ou la fumée…


Seigneur Jésus, sans toi nos œuvres sont vaines. Eclaire notre route en ce jour, sois à nos côtés, pour que nous puissions construire sur le roc.

jeudi 28 janvier 2016

Une peine amère

Ch 12
13 Jacob s’enfuit aux plaines d’Aram
et Israël servit pour une femme,
et pour une femme il se fit gardien de troupeaux.
14 Mais par un prophète le SEIGNEUR a fait monter Israël hors d’Egypte,
et par un prophète Israël a été gardé.
15 Ephraïm a fait à Dieu une peine amère :
son Seigneur rejettera sur lui le sang qu’il a versé
et il lui rendra ses outrages.

Viens Esprit Saint, viens nous rappeler la fidélité de notre Dieu, que cette parole nous redise ses promesses.

Jacob s’enfuit aux plaines d’Aram et Israël servit pour une femme, et pour une femme il se fit gardien de troupeaux : nouvel appel à la mémoire du peuple ; cette fois ce n’est plus en référence à des infidélités et des massacres mais invitation à se souvenir du grand patriarche Jacob et aux péripéties de sa jeunesse. Osée souligne deux similitudes avec le peuple d’Israël : comme lui, Jacob a fui (en l’occurrence dans la plaine de Syrie, parce qu’il avait trompé son frère), comme lui qui fut esclave, il a « servi »  (en l’occurrence son beau-père Laban jusqu’à son union avec Rachel, la femme qu’il aimait).

Mais par un prophète le SEIGNEUR a fait monter Israël hors d’Egypte, et par un prophète Israël a été gardé :
MAIS – opposition donc – cette fois ce n’est plus « pour une femme » (!!) mais « par un prophète ». Moïse a fait sortir le peuple d’Egypte et l’a gardé jusqu’à la fin des jours du désert. Le Seigneur veille sur son peuple.

Ephraïm a fait à Dieu une peine amère : l’attitude d’Israël atteint le cœur de Dieu, elle le blesse d’autant plus qu’il veille sur lui avec tant de sollicitude. Le cœur de Dieu est profondément blessé.

son Seigneur rejettera sur lui le sang qu’il a versé et il lui rendra ses outrages :
pour le moment la colère de Dieu demeure sur Éphraïm le récalcitrant. Mais il reste « son Seigneur » : Dieu, lui, ne renie jamais son peuple.


Seigneur Jésus, toi qui es notre Dieu, garde-nous de te peiner, conduits nos pas tout au long de ce jour, accompagne-nous pour que nous puissions te rendre témoignage dans la pauvreté de nos actes.

mercredi 27 janvier 2016

Je vous rencontrais

10 Mais moi, je suis le SEIGNEUR ton Dieu depuis le pays d’Egypte.
Je te ferai de nouveau habiter sous des tentes
comme aux jours où je vous rencontrais.
11 Je parlerai aux prophètes
et je multiplierai les visions,
et par les prophètes je dirai des paraboles.
12 Si déjà Galaad est fausseté,
ils sont devenus, eux, du néant ;
au Guilgal ils ne cessent de sacrifier des taureaux,
et même, leurs autels sont comme des tas de pierres
sur les sillons des champs.


Viens Esprit Saint, rends-nous attentifs à la parole de ce jour, aux prophéties d’aujourd’hui.

Mais moi, je suis le SEIGNEUR ton Dieu depuis le pays d’Egypte : en présence d’un tel endurcissement, Dieu va-t-il tourner définitivement le dos à ce peuple ? On pourrait s’y attendre, c’est pourquoi on est confondu d’entendre l’Éternel s’exprimer ainsi… Lui, il demeure le Dieu d’Israël, quoiqu’il arrive. Il l’a sorti d’Egypte, il l’a rendu libre, il est son Seigneur, il le restera toujours.

Je te ferai de nouveau habiter sous des tentes comme aux jours où je vous rencontrais :
mieux encore, il le reconduira en quelque sorte au désert, comme déjà en 2,16 à propos de l’épouse : « Je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur ». Ce verset évoque la tente de la rencontre, le lieu où Dieu se révélait à Moïse durant l’Exode.

Je parlerai aux prophètes et je multiplierai les visions :
et, oui, comme à l’épouse, il leur parlera, cette fois par la voix des prophètes, et à de multiples reprises.

et par les prophètes je dirai des paraboles :
ces promesses sont précieuses : visions, paraboles, tout ce qui est possible pour soutenir le peuple. La plainte du psaume 74 (v.9) « il n’y a plus de prophètes ! » nous fait bien comprendre l’urgence et l’importance des signes et des paroles pour rappeler toujours le chemin à suivre.

Si déjà Galaad est fausseté, ils sont devenus, eux, du néant :
 immédiatement Dieu reprend le cours des reproches.  Éphraïm avait-il jamais vraiment écouté Celui qui lui parlait par l’inspiration des prophètes, par leurs visions ? Galaad est le lieu du traité entre Jacob et son beau-père Laban, mais en quoi était-il fausseté ? Sans doute était-ce aussi un sanctuaire païen.

au Guilgal ils ne cessent de sacrifier des taureaux, et même, leurs autels sont comme des tas de pierres sur les sillons des champs :
ils offrent des sacrifices que Dieu ne peux accepter, aussi leurs autels seraient comme des tas de pierres dans les sillons des champs ! Nous avons déjà rencontré Guilgal, notamment en 9,15, mais peut-être s’agit-il ici d’un simple « jeu de mots » antre GALaad et GuilGAL, « gal » désignant précisément un tas de pierres…

Seigneur Jésus, tu es un Dieu qui ne renonce jamais à rappeler les tiens, à les reconduire au lieu de la rencontre. Accorde-nous d’y demeurer auprès de toi, avides de ta présence et de ta parole.

mardi 26 janvier 2016

Chez ton Dieu

Ch 12
7 Toi donc tu reviendras chez ton Dieu :
garde la fidélité et la droiture
et mets continuellement ton espoir en ton Dieu.
8 Canaan a dans la main une balance trompeuse, il aime à frauder.
9 Et Ephraïm dit : « Je n’ai fait que m’enrichir,
j’ai acquis une fortune ;
dans tout mon travail, on ne me trouvera pas un motif de péché. »

Viens Esprit Saint, viens nous ouvrir à cette parole, qu’elle nous garde dans la fidélité et la droiture.

Toi donc tu reviendras chez ton Dieu : Osée vient de terminer le rappel de l’histoire de Jacob. Celui-ci, après ses multiples « fraudes », revint à Dieu : il est arrivé un moment où il rencontra Dieu.  Et DONC, qu’est-ce que cela doit apprendre à Israël ? Qu’il reviendra lui aussi chez son Dieu ! C’est une affirmation, comme une promesse. Et cela est dit avec tendresse : « chez », dans sa maison, là où il sera accueilli, « ton Dieu », un possessif qui marque un lien, une appartenance, un amour.

 garde la fidélité et la droiture et mets continuellement ton espoir en ton Dieu : et pour retrouver cette relation bénie avec Dieu, il faut qu’Israël se convertisse comme le patriarche, qu’il vive dans la fidélité, qu’il mette son espoir en Dieu, c’est-à-dire qu’il reconnaisse que c’est le Seigneur qui lui accorde ses bienfaits.

Canaan a dans la main une balance trompeuse, il aime à frauder : mais Israël ne vaut pas mieux que Canaan, ce peuple qu’il a supplanté et qui symbolise tous les paganismes, toutes les infidélités, les malhonnêtetés.

Et Ephraïm dit :  Je n’ai fait que m’enrichir, j’ai acquis une fortune ; dans tout mon travail, on ne me trouvera pas un motif de péché 
: que voilà une défense qui nous paraît bien contemporaine ! Et qui fut de tous temps : ainsi, au tout début de l’Eglise, nous lisons le reproche de Jean à l’église de Laodicée qui se défend aussi en disant « Je suis riche, et je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien » (Ap 3,17). Quelle satisfaction de soi-même et de son travail ! Quelle ignorance de son propre coeur ! Osée reproche au peuple son aveuglement car il ne manifeste pas le discernement nécessaire pour se séparer du mal.
Ces trois versets sont comme une incise de mise en garde au milieu des versets d’espoir, des versets d’engagement de Dieu à veiller malgré tout sur son peuple.


Seigneur Jésus, tu connais le cœur de l’homme, tu sais tous nos manques de clairvoyance, autant que notre désir de revenir sans cesse à toi, de mettre tout notre espoir en toi. Permets-nous de revenir sans fin « chez notre Dieu ».

lundi 25 janvier 2016

Dieu a parlé avec nous

Ch 12
3 Le SEIGNEUR a un procès avec Juda,
pour faire rendre compte à Jacob de sa conduite
et le rétribuer selon ses actions.
4 Dans le sein maternel, il a supplanté son frère
et, arrivé à l’âge mûr, il lutta avec Dieu.
5 Il lutta avec un ange et l’emporta,
il pleura et le supplia.
A Béthel il le trouva
et c’est là que Dieu a parlé avec nous
6 « le SEIGNEUR, Dieu de l’univers, le SEIGNEUR »,
c’est ainsi qu’il faut l’invoquer.

Viens Esprit Saint, que cette parole nous rappelle comment Dieu vient à notre rencontre.

Le SEIGNEUR a un procès avec Juda, pour faire rendre compte à Jacob de sa conduite et le rétribuer selon ses actions : voilà qui est un peu compliqué ; certains exégètes pensent que la mention de « Juda » a remplacé celle d’Israël (voir v.3). Soit Jacob est ici l’ensemble du peuple en rapport avec Juda son chef et peut donc être assimilé à Juda, soit Jacob est le symbole d’Israël en fonction du changement de nom au gué du Yabbok : « Tu t’appelleras Israël » fut-il dit à Jacob. En tous cas, Osée introduit ainsi une petite rétrospective de la vie du patriarche.

 Dans le sein maternel, il a supplanté son frère : relire Gn 25,26…

et, arrivé à l’âge mûr, il lutta avec Dieu :
la lutte au gué du Yabboq. Avec celui qui ne dira pas son nom (car on ne dit pas le nom de Dieu ?) mais le nommera Israël.

Il lutta avec un ange et l’emporta, il pleura et le supplia :
Jacob a vaincu mais il a fait l’expérience de sa faiblesse par la blessure à la hanche que « l'ange » lui infligea.

A Béthel il le trouva :
« Dieu était ici et je ne le savais pas »

et c’est là que Dieu a parlé avec nous : « Dieu parla avec lui »
dit la Genèse ; en mettant « nous » le texte hébreu applique la situation de Jacob à celle du peuple au temps d’Osée ; voilà peut-être la clé de ce passage « historique » : transposer l’expérience de Jacob à ses contemporains – comme à tous les lecteurs de ce livre.

« le SEIGNEUR, Dieu de l’univers, le SEIGNEUR », c’est ainsi qu’il faut l’invoquer :
littéralement « tel est son mémorial ». Le nom de Dieu est un mémorial, le premier mémorial, car prononcer le Nom de Dieu c’est se rappeler qui est Dieu, c’est le rendre présent.


Seigneur, toi qui es un Dieu qui parle avec les hommes, permets-nous de percevoir ta présence en tous nos « Yabboq » et nos « Béthel ».

dimanche 24 janvier 2016

Ephraïm court après le vent

Ch 12
1 Ephraïm m’entoure de mensonge et la maison d’Israël d’imposture. Mais Juda marche encore avec Dieu
et reste fidèle au Très-Saint.
2 Ephraïm se repaît de vent
et court après le vent d’est tout le long du jour ;
il multiplie mensonges et violences.
Ils concluent un pacte avec l’Assyrie
et livrent de l’huile en Egypte.

Viens Esprit Saint, viens nous éclairer : que cette parole nous mette en garde contre tout mensonge.

Ephraïm m’entoure de mensonge et la maison d’Israël d’imposture : nous savons que la tribu d’Ephraïm et les 10 tribus d’Israël constitue le royaume du nord et sont donc associés et même « interchangeables » dans le texte d’Osée ; ainsi donc ils « entourent » le Seigneur de mensonge et d’imposture. Cela suppose que Dieu est au milieu de son peuple ! Mais ils ne le savent pas… ne veulent pas le savoir…

Mais Juda marche encore avec Dieu et reste fidèle au Très-Saint : d’un coup, voilà Judas, le royaume du sud, qui est reconnu comme fidèle : s’agirait-il d’une ajoute ultérieure comme nous l’avons déjà vu en 1,7 ? Ces versets s’expliqueraient mieux s’ils dataient de la mise par écrit, en Juda, des oracles d’Osée et cela après la chute de Samarie (en -722) qui marque la déportation de Samarie et la fin du royaume du nord. Que l’expérience de Samarie serve de leçon à Judas !

Ephraïm se repaît de vent et court après le vent d’est tout le long du jour ; il multiplie mensonges et violences :
« Qui sème le vent… » a déjà écrit l’auteur. Ici, il s’agit de se repaître de vent ! De courir après le vent… ! Il s’agit du vent d’est, qui vient de l’intérieur des terres, du désert, un vent qui assèche, qui tarit les sources, un vent qui n’apporte pas la vie. Au contraire, il est « violent ». Et nous retrouverons encore ce vent d’est (en 13,15).

Ils concluent un pacte avec l’Assyrie et livrent de l’huile en Egypte : pris entre deux voisins puissants et ennemis, Israël tente de manœuvrer entre eux. Avec l’Assyrie, ils concluent des pactes, à l’Egypte, ils livrent de l’huile ; il s'agit sans doute moins d’une relation commerciale, que d'un « cadeau », vu que l’huile est symbole de paix. Osée veut démontrer que ces alliances sont vaines et mensongères.


Seigneur Dieu, tu nous as offert ton Alliance qui est source de vie. Fais que nous ne courrions pas après les mirages, mais que notre seul désir soit de répondre fidèlement à ton Alliance.

vendredi 22 janvier 2016

Ils accourront

Ch 11
10 Ils marcheront à la suite du SEIGNEUR :
Comme un lion il rugira ;
quand il se prendra à rugir,
des fils accourront en tremblant de l’occident.
11 De l’Egypte ils accourront en tremblant comme des moineaux,
et du pays d’Assour comme des colombes,
et je les ferai habiter dans leurs maisons
– oracle du SEIGNEUR.

Viens Esprit Saint, fais-nous entendre le cri de notre Dieu, fais-nous accourir à son appel.

Ils marcheront à la suite du SEIGNEUR : le prophète met toute son attente dans la conversion du peuple, il veut croire qu’il finira par marcher à la suite de son Dieu.

Comme un lion il rugira :
un rugissement qui n’est pas de menace, sinon pour les peuples adverses.

quand il se prendra à rugir, des fils accourront en tremblant de l’occident : un lion (l’emblème de Juda) qui n’aura qu’à faire entendre son rugissement pour que «les fils» accourent vers lui « en tremblant » : dans la « crainte », et la reconnaissance du Seigneur. La seule fois où Osée parla de ce retour (3,5), il avait déjà précisé que c’était « en tremblant » car « je suis Dieu » vient de dire le Seigneur (v.9).

De l’Egypte ils accourront en tremblant comme des moineaux, et du pays d’Assour comme des colombes 
: ils accourront de toute part, de tous les lieux d’esclavage, que ce soit l’Egypte ou l’Assyrie. Comme des oiseaux fragiles que l’on peut prendre au filet, ils reviendront à tire-d’aile.

et je les ferai habiter dans leurs maisons :
ils trouveront où se nicher, où s’abriter, comme la colombe au creux du rocher : le Seigneur lui-même leur donnera des demeures, les fera habiter auprès de lui.

oracle du SEIGNEUR :
ainsi parla le prophète, telles furent les paroles que Dieu mis en sa bouche pour annoncer la délivrance, pour annoncer un Sauveur, parole mystérieuse mais parole d’espérance.


Seigneur Jésus, Dieu sauveur, tu es venu rassembler ton peuple : heureux ceux que tu feras habiter avec toi.  Je te demande une chose, Seigneur, la seule que je cherche: habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie ! (Ps 27)

jeudi 21 janvier 2016

Mon coeur est bouleversé

Ch 11
8 Comment te traiterai-je, Ephraïm,
te livrerai-je, Israël ?
Comment te traiterai-je comme Adma,
te rendrai-je comme Cevoïm ?
Mon cœur est bouleversé en moi,
en même temps ma pitié s’est émue.
9 Je ne donnerai pas cours à l’ardeur de ma colère,
je ne reviendrai pas détruire Ephraïm ;
car je suis Dieu et non pas homme,
au milieu de toi, je suis saint :
je ne viendrai pas avec rage.

Viens Esprit Saint, viens nous révéler le cœur de Dieu !

Comment te traiterai-je, Ephraïm, te livrerai-je, Israël ? Malgré les appels, Israël ne manifeste pas de repentance. Alors Dieu interroge ! Qui ? Le peuple ? Ou bien lui-même ? En fait, il l’avait déjà fait (6,4) mais la nuance dans la formulation de la question est intéressante. Dieu avait demandé: «Que te ferai-je, Éphraïm ?» Et la réponse avait été des massacres. Maintenant la question est devenue : « Que ferai-je de toi ? » « Comment (pourrais-je) te livrer ? »

Comment te traiterai-je comme Adma, te rendrai-je comme Cevoïm ?
Ces noms de tribus nous sont plus familiers sous les dénominations de Sodome et Gomorrhe. Dieu ferait-il d’Israël ce qu’il avait fait de ces rois de Canaan au temps d’Abraham ? (Gn 14, 2) et cela déjà bien avant le célèbre anéantissement de ces villes (Gn 19) ? Comment le pourrait-il ?

Mon cœur est bouleversé en moi, en même temps ma pitié s’est émue :
Dieu s’interroge, mais la réponse est toute différente… car Dieu a changé ! Son cœur a été profondément touché, il est « retourné », il est ému de compassion… les traductions diverses trahissent l’impuissance à rendre ce changement radical : Dieu se laisse touché et donnera libre cours à sa compassion.

Je ne donnerai pas cours à l’ardeur de ma colère, je ne reviendrai pas détruire Ephraïm :
il est Dieu, et la colère ne fait pas partie de son Etre, quoiqu’il ait été obligé de manifester sa justice.

car je suis Dieu et non pas homme, au milieu de toi, je suis saint : je ne viendrai pas avec rage :
il est Dieu, il est au-delà du jugement puisque celui-ci lui appartient. Il n’est pas homme, il ne juge pas comme un homme… il ne juge pas avec nos critères humains !! Il est saint  au milieu de son peuple, et il faut que ce dernier le sache et en fasse l’expérience, il est avant tout un Dieu ému de compassion. 


Seigneur Jésus, toi qui fus si souvent pris de pitié, de compassion, devant les foules, tu nous as révélé le visage du Père, tu es venu nous manifester le cœur de Dieu. Qu’en mettant toute notre confiance en ce Dieu d’amour, nous puissions vivre selon ton exemple au milieu de nos frères et sœurs.

mercredi 20 janvier 2016

Mon peuple !

Ch 11
4 Je les menais avec des attaches humaines,
avec des liens d’amour,
j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson contre leur joue
et je lui tendais de quoi se nourrir.
5 Il ne reviendra pas au pays d’Egypte,
c’est Assour qui sera son roi,
car ils ont refusé de revenir à moi.
6 L’épée tournoiera dans ses villes,
elle anéantira ses défenses, elle dévorera
à cause de leurs intrigues.
7 Mon peuple ! ils s’accrochent à leur apostasie :
on les appelle en haut,
mais, tous, tant qu’ils sont, ils ne s’élèvent pas.

Viens Esprit Saint, viens nous appeler vers notre Dieu Très-Haut qui veut prendre soin de nous.

Je les menais avec des attaches humaines, avec des liens d’amour : Dieu qui se met à hauteur d’homme. Il parle notre langage, s’exprime avec des gestes que nous comprenons. Dieu humain. Ses attaches sont des « alliances », comme ce « lien », cette alliance matérielle que l’on reçoit lorsqu’on s’engage l’un vis-à-vis de l’autre.     

j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson contre leur joue :
il est « comme », c’est une comparaison, mais qui nous touche au cœur. Au verset 1, Israël (le peuple) était « tout jeune », au verset 3, il devait apprendre à marcher, et le voici maintenant encore plus fragile, comparé à un nourrisson…

et je lui tendais de quoi se nourrir :  … un nourrisson, le mot le dit, doit d’abord être nourri, et c’est ce que fait Dieu, on lui tendant, en mettant au plus près de lui, la nourriture qui le fera croître.

Il ne reviendra pas au pays d’Egypte, c’est Assour qui sera son roi, car ils ont refusé de revenir à moi :
tout ce tableau de la tendresse de Dieu à leur égard est propre à toucher le coeur de son peuple. Mais cela semble avoir été vain. Combien de fois, pendant la marche du désert, leur coeur n'était-il pas retourné en Égypte, combien de fois, depuis leur entrée en Canaan, ne s’étaient-ils pas orientés du côté de ce pays d’esclavage. Non, il ne retournera pas en Egypte, mais c’est d’autres peuples qu’il sera esclave.

 L’épée tournoiera dans ses villes, elle anéantira ses défenses, elle dévorera à cause de leurs intrigues : le prophète sonne l’alerte, tente encore de réveiller les consciences…

Mon peuple !
Exclamation, supplication, toute chargée de sentiments, d’attente, de déception sans doute, et surtout d’amour.  

ils s’accrochent à leur apostasie : on les appelle en haut, mais, tous, tant qu’ils sont, ils ne s’élèvent pas : leur conduite n’avait pas lassé sa patience. Il voulait se les attacher par des liens souhaités, par des appels répétés pour les convaincre…

Seigneur Dieu, veille aujourd’hui encore sur ton peuple, prends-en soin avec cette tendresse que tu lui as montrée tout au long des temps. Tu es un Dieu d’amour, nous nous émerveillons devant tant de bonté et de sollicitude. Bénis sois-tu !

mardi 19 janvier 2016

Je lui avais appris à marcher

Ch 11
1 Quand Israël était jeune, je l’ai aimé, et d’Egypte j’ai appelé mon fils.
2 Ceux qui les appelaient, ils s’en sont écartés :
c’est aux Baals qu’ils ont sacrifié
et c’est à des idoles taillées qu’ils ont brûlé des offrandes.
3 C’est pourtant moi qui avais appris à marcher à Ephraïm,
les prenant par les bras,
mais ils n’ont pas reconnu que je prenais soin d’eux.

Viens Esprit Saint, viens nous révéler la tendresse de notre Dieu, viens nous montrer combien il veille sur nous et nous guide.

 Quand Israël était jeune, je l’ai aimé, et d’Egypte j’ai appelé mon fils : changement avec ce nouveau chapitre : ce n’est plus l’image de l’épouse à laquelle Osée fait référence pour désigner Israël, mais bien celle du fils. Dieu exprime donc, dans la bouche de son prophète, les sentiments d’un père pour un tout jeune enfant. Cette image du fils est bien dans la ligne de la tradition de l’Exode telle que l’ont exprimée de nombreux prophètes. Les mots « d’Egypte j’ai appelé mon fils » nous sont familiers puisque Matthieu les a repris à propos de ce qu’on appelle « la fuite en Egypte » et son retour. (2,15)

 Ceux qui les appelaient, ils s’en sont écartés : c’est aux Baals qu’ils ont sacrifié et c’est à des idoles taillées qu’ils ont brûlé des offrandes : qui les appelaient ? Sans doute les prophètes du Seigneur. Mais Israël n’a pas perçu tout l’amour de son Dieu, il s’est laissé entraîner malgré les appels répétés des prophètes.

C’est pourtant moi qui avais appris à marcher à Ephraïm, les prenant par les bras : la tendresse de Dieu pour son peuple s’exprime ici. Ce peuple qui va tant marcher à la recherche de sa terre, c’est Dieu lui-même qui lui a appris à marcher, le soutenant par les bras, comme on fait avec un tout petit petit, l’encourageant ainsi à tenir debout.

mais ils n’ont pas reconnu que je prenais soin d’eux : ils n’ont pas pris conscience de toute la sollicitude de Dieu à leur égard, de ce Dieu qui exprime ici comme une profonde déception, qui montre un cœur qui voudrait tant se donner.

Nous voici dans une nouvelle phase du livre d’Osée. Nous en avons fini avec les grandes invectives, les scènes d’indignation, et les images étranges.
Voici qu’apparaissent les paroles d’apaisement, le souvenir des dons d’origine, l’espoir de changements futurs.

Seigneur Dieu, toi qui te révèles au travers de la parole de ton prophète, tu nous permets de contempler ton visage, d’y voir un père plein de sollicitude pour ses fils : permets-nous de reconnaître combien tu prends soin de nous à chaque instant de notre vie.

dimanche 17 janvier 2016

Un champ nouveau

Ch  10
12 Faites-vous de justes semailles,
vous récolterez de généreuses moissons ;
défrichez-vous un champ nouveau ;
c’est maintenant qu’il faut chercher le SEIGNEUR
jusqu’à ce qu’il vienne répandre sur vous la justice.
13 Vous avez labouré la méchanceté et récolté l’iniquité,
vous avez mangé un fruit de mensonge.
Tu as mis ta confiance dans ta puissance,
dans la multitude de tes guerriers.
14 Le tumulte s’élève parmi ton peuple,
en sorte que toutes tes villes fortes seront dévastées,
comme Shalmân dévasta Beth-Arvel
au jour du combat où l’on écrasait la mère sur ses fils.
15 C’est là ce que vous aura fait Béthel
à cause de votre extrême méchanceté :
à l’aurore, c’en sera fait du roi d’Israël.

Viens Esprit Saint, fais-nous entendre cet appel à chercher le Seigneur.

Faites-vous de justes semailles, vous récolterez de généreuses moissons ; défrichez-vous un champ nouveau : il n’est jamais trop tard ! Il y a toujours une « terre nouvelle » à défricher, une terre prête à donner du fruit. Mais il faut repartir à neuf : c’est bien d’un champ nouveau qu’il s‘agit : défricher, semer…  et ce qui est promis, ce sont des récoltes abondantes, « généreuses ».

c’est maintenant qu’il faut chercher le SEIGNEUR jusqu’à ce qu’il vienne répandre sur vous la justice :
c’est ainsi que l’on cherche le Seigneur, par de « justes » semailles, c’est ainsi aussi qu’il se laisse trouver, mieux, qu’il vient lui-même apporter la « justice ». La justice, chez les prophètes, renvoie au salut. Ils exhortent toujours à rechercher et à connaître le Seigneur, en les interrogeant sur la volonté de Dieu. Et cette justice sera « répandue » par le Seigneur : répandue comme la pluie sur la bonne terre (6,3), mais aussi comme l’instruction (4,6) dans les cœurs.

Vous avez labouré la méchanceté et récolté l’iniquité, vous avez mangé un fruit de mensonge. Tu as mis ta confiance dans ta puissance, dans la multitude de tes guerriers :
mais il est impossible qu’une telle bénédiction se produise sans la conversion, sans que le peuple ne se tourne vers le Seigneur.

Le tumulte s’élève parmi ton peuple, en sorte que toutes tes villes fortes seront dévastées, comme Shalmân dévasta Beth-Arvel au jour du combat où l’on écrasait la mère sur ses fils : allusion à la prise d’une cité que l’on peut essayer de situer en Transjordanie du nord… mais peu importe…

 C’est là ce que vous aura fait Béthel à cause de votre extrême méchanceté : à l’aurore, c’en sera fait du roi d’Israël :
le matin, l’aurore, c'est le moment du réveil, de la victoire, de la renaissance. Mais ici, Osée retourne la situation : au matin, Israël découvrira sa défaite, son espérance sera déçue.


Seigneur Jésus, viens répandre ta justice sur notre terre, que nos cœurs te cherchent et soient prêts à t’accueillir.

samedi 16 janvier 2016

Lorsque je vins à passer

Ch  10
9 Depuis les jours de Guivéa tu as péché, Israël
– et ils n’en ont pas bougé !
N’est-ce pas à Guivéa
que les atteindra le combat contre les criminels ?
10 Je veux les châtier ;
parce qu’ils sont attachés à leurs deux crimes,
les peuples se ligueront contre eux.
11 Ephraïm était une génisse bien dressée
qui aimait à fouler le grain.
Lorsque je vins à passer devant la beauté de son cou,
je mis Ephraïm à l’attelage
– Juda est au labour
et Jacob lui, à la herse.

Viens Esprit Saint, viens en nos cœurs afin que cette parole y résonne aujourd’hui, qu’elle nous rende libres de tous les liens qui nous asservissent.

Depuis les jours de Guivéa tu as péché, Israël – et ils n’en ont pas bougé ! N’est-ce pas à Guivéa que les atteindra le combat contre les criminels : Osée multiplie les références à l’histoire, connue de ses auditeurs, pour que cela leur serve de leçon. Pour nous, les choses sont un peu moins claires ! Car nous avons vu (9,9) (Jg 19) qu’à Guivéa, c’est la tribu de Benjamin qui a péché contre l’hospitalité, et ce sont celles d’Israël qui ont fait justice en exterminant les Benjamites… sur ordre du Seigneur ! Voici donc le temps où Dieu châtiera ceux qui se sont posés en défenseurs de la justice…

Je veux les châtier ; parce qu’ils sont attachés à leurs deux crimes, les peuples se ligueront contre eux :
eux-mêmes se sont liés, attachés à leurs crimes. De nouveaux, rien ne sert de trop s’attarder aux « deux » crimes, nous n’avons que le verset 9,9 pour nous éclairer… et c’est loin d’être le cas. Remarquons que si Israël est lié à ses crimes, les peuples païens se lieront aussi en une ligue pour l’asservir.

Ephraïm était une génisse bien dressée qui aimait à fouler le grain :
à nouveau ce regret en constatant ce qu’Israël était, pourrait être…

Lorsque je vins à passer devant la beauté de son cou, je mis Ephraïm à l’attelage :
cette action, est-elle négative ou positive ?? En référence aux versets précédents, on peut penser qu’il s’agit de l’asservissement sous le joug des nations ; en référence à la suite, ce pourrait être en vue de « juste semailles ».

Juda est au labour et Jacob lui, à la herse :
tous sont en fait maintenant concernés : les 12 tribus, aussi bien le royaume du nord que celui du sud. Ils seront esclaves, chacun d’eux dans des circonstances et à des époques diverses, pour faire lever et prospérer les moissons des étrangers !


Seigneur Jésus, tu vois la beauté qui est en nous, que tu as mise en nous ; donne-nous de te rester fidèles, puisses-tu nous trouver « veilleurs » lorsque tu passeras…

vendredi 15 janvier 2016

Leur coeur est double



Osée 10, 1-8


Le texte (traduction de la Bible de Jérusalem) :
1 « Israël était une vigne luxuriante, qui donnait bien son fruit. Plus son fruit se multipliait, plus il a multiplié les autels; plus son pays devenait riche, plus riches il a fait les stèles.
 2 Leur coeur est double, maintenant ils vont expier; lui-même renversera leurs autels, il dévastera leurs stèles.
 3 Alors ils diront : " Nous n'avons pas de roi, car nous n'avons pas craint Yahvé, mais le roi, que pourrait-il faire pour nous ? "
 4 On tient des discours, on jure en vain, on conclut des alliances; et le droit prospère comme la plante vénéneuse sur le sillon des champs!
 5 Pour le veau de Bet-Aven les habitants de Samarie tremblent; oui, sur lui son peuple mène le deuil, ainsi que sa prêtraille : Qu'ils exultent sur sa gloire maintenant qu'elle est déportée loin de nous!
 6 Lui-même, on le transportera en Assur comme tribut pour le grand roi. Éphraïm recueillera la honte, et Israël rougira de son dessein.
 7 C'en est fait de Samarie! Son roi est comme un fétu à la surface de l'eau.
 8 Ils seront détruits, les hauts lieux d'Aven, ce péché d'Israël; épines et chardons grimperont sur leurs autels. Ils diront alors aux montagnes : " Couvrez-nous! " et aux collines : " Tombez sur nous! " »

Prière (suggérée par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père de la Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant sur moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus profondément et que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »

Lecture verset par verset :
La méditation quotidienne de ce livre d’Osée vous aura confronté au double fil rouge qui traverse ses prophéties : celui de l’attachement du Seigneur d’Israël pour son peuple et celui du reproche envers ses infidélités.
Ce double tissage peut nous rejoindre… Découvrons-le.

(v. 1) « Israël était une vigne luxuriante, qui donnait bien son fruit… »
En plus d’être une végétation typique de la région, la vigne fut utilisée comme image pour désigner Israël dans la relation avec son Dieu. Objet des soins du jardinier, son Seigneur, Israël est le peuple choisi, aimé de Dieu. Il n’a cependant pas bien interprété la fécondité qu’il reçut de Dieu :

« … Plus son fruit se multipliait, plus il a multiplié les autels; plus son pays devenait riche, plus riches il a fait les stèles »
Dès le verset 1, le narrateur nous présente le péché par excellence, l’idolâtrie, contre laquelle tous les prophètes se sont élevés.
Au lieu de reconnaître en son Dieu l’origine de son fruit, il l’attribua à d’autres, à ses idoles, auxquelles il voua des autels et des stèles.

(v. 2) « Leur cœur est double… »
Terrible dénonciation. Rappelons-nous l’histoire d’Israël : la libération de l’esclavage en Egypte, l’offre de la Loi, le don de la Terre promise… et, à travers tous ces cadeaux, l’attachement de Dieu qui se laisse deviner.
Dieu constate que le cœur de son peuple n’est pas clairement en sa faveur.
Dans un premier temps, c’est la réaction instinctive de Dieu qui s’exprime. Il veut punir :
« … maintenant ils vont expier; lui-même renversera leurs autels, il dévastera leurs stèles »

Le verset 3 fait référence à un épisode charnière de l’histoire d’Israël : le peuple réclame un roi pour le conduire. On trouve ce récit dans le Premier Livre de Samuel. Ce projet était désapprouvé par Dieu car, derrière cette demande d’un roi, Dieu comprend bien que « c'est (Lui) qu'ils ont rejeté, ne voulant plus qu’(Il) règne sur eux » (1 S 8).
Dans l’optique de Dieu, un roi devrait être son « lieu-tenant », mais le peuple veut substituer l’un à l’autre. Dès lors, on comprend mieux la réplique du peuple :
(v. 3) « Alors ils diront : ‘Nous n'avons pas de roi, car nous n'avons pas craint le Seigneur, mais le roi, que pourrait-il faire pour nous ?’ »

Le verset suivant poursuit la dénonciation : 
(v. 4) « On tient des discours, on jure en vain, on conclut des alliances… » ; et le droit est comparé à « une plante vénéneuse ».
On peut se rappeler la désolation du vigneron chez Isaïe, où Israël était également comparé à la vigne :
« … La vigne du Seigneur Sabaot, c'est la maison d'Israël… Il attendait le droit et voici l'iniquité, la justice et voici les cris » (Is 5, 7).

(v. 5) « Pour le veau de Bet-Aven les habitants de Samarie tremblent… »
Le veau en question fut l’objet de l’idolâtrie du peuple dès Jéroboam, successeur de Salomon (1 R 12, 32) : le roi sacrifia à des idoles qui avaient l’apparence de veaux et il leur établit des prêtres. En guise de moquerie, le prophète change le nom de Béthel (« maison de Dieu ») en Beth-Aven (« maison du crime »).

Comme punition, la déportation est annoncée :
(v. 6-7) « Lui-même, on le transportera en Assur comme tribut pour le grand roi. Éphraïm recueillera la honte, et Israël rougira de son dessein… »
Dans cette honte qu’éprouvera Israël, on peut espérer un début de conversion, un désir de revenir à Dieu, de renouveler l’Alliance…

Après la déportation des habitants, c’est la destruction des autels, l’abandon des lieux d’idolâtrie :
(v. 8) « Ils seront détruits, les hauts lieux d'Aven, ce péché d'Israël; épines et chardons grimperont sur leurs autels… »

« … Ils diront alors aux montagnes : ‘Couvrez-nous!’ et aux collines : ‘Tombez sur nous!’ »
Dans cette demande, c’est le désespoir du peuple qui s’exprime : face aux désastres vécus, plutôt mourir !

Mais la Parole de Dieu ne s’en tiendra pas à cette note-là…
Nous annoncions dans l’introduction le double fil qui tisse les prophéties d’Osée. Si nous avons largement évoqué ici les infidélités d’Israël, le chapitre suivant tissera le fil de l’attachement de Dieu pour son peuple. Nous ne pouvons nous empêcher d’en citer un extrait, pour susciter le goût de la lecture :
« Comment t'abandonnerais-je, Éphraïm, te livrerais-je, Israël ? Comment te traiterais-je comme Adma, te rendrais-je semblable à Çeboyim ? Mon cœur en moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent. Je ne donnerai pas cours à l'ardeur de ma colère, je ne détruirai pas à nouveau Éphraïm, car je suis Dieu et non pas homme, au milieu de toi je suis le Saint, et je ne viendrai pas avec fureur… » (11, 8-9)

En fait, ces paroles parfois dures de Dieu pour son peuple ne visent qu’un seul objectif : le reconduire dans l’Alliance, lui rappeler le bonheur de sa jeunesse, lui indiquer la voie de ses amours d’antan…

Prière :
Seigneur, par la parole de ton prophète, tu veux détruire nos idoles et nos autels, mais pas nous-mêmes…
Tu veux purifier notre cœur, pour l’aider à mieux aimer et surtout à se tourner vers Toi. Toi seul peux nous offrir le vrai bonheur.
Pour cette invitation à reconnaître tes bienfaits et à susciter notre fidélité. Pour ton Esprit qui nous y aide, jour après jour, Seigneur, sois béni !

 Sr Marie-Jean