dimanche 31 mars 2013

Le Seigneur a besoin de lui

Et si quelqu’un vous demande : « Pourquoi déliez-vous ? » Vous répondrez ainsi : « Le Seigneur a besoin de lui. »

Luc 19, 31

Viens Esprit de vie et de paix
Viens Esprit de Jésus sauveur

Et si quelqu’un vous demande : « Pourquoi déliez-vous ? »
On peut effectivement se dire que Jésus envoie ses disciples pour une mission délicate… qui se permettrait de délier et emmener un ânon qui ne lui appartient pas ?

 Vous répondrez ainsi : « Le Seigneur a besoin de lui. »
Jésus se nomme « le Seigneur », fait assez rare, d’ordinaire il utilise plutôt l’expression de « Fils de l’homme ». Et il justifie l’action des siens comme réponse à une nécessité de sa part. il en a besoin, donc il réquisitionne. Il y a une certaine majesté, souveraineté. On ne connaît guère Jésus comme souverain arbitraire. Aussi quand il pose un tel geste, on est interpellé. Au désert, quand il eut faim, il refusa de changer les pierres en pains. La souveraineté du geste contraste avec l’animal réquisitionné : un ânon. Si seulement il avait réquisitionné un beau cheval alezan, une monture de triomphe, une monture de guerrier… mais non, il réquisitionne la monture du pauvre, du messager de paix, de celui qui vient les mains nues, sans défense.

Seigneur, tu es Seigneur, mais cette seigneurie n’est pas de ce monde. Tu prends le chemin du pauvre, démuni, qui doit même compter sur la bienveillance et la bonté de celui qui possède cet âne. Fais nous marcher sur tes traces, pour annoncer ton évangile d’amour et de vie, dans la pauvreté des signes, dans la confiance de l’amour. Aujourd'hui tu as besoin de nous pour annoncer ta résurrection, ta victoire sur le mal et sur la mort.  Délie nos langues, délie nos vies, que nous témoignons de toi; Seigneur ami des hommes.

samedi 30 mars 2013

Un ânon

Et il arriva tandis qu’il s’approchait de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont dit des Oliviers, il envoya deux des disciples leur disant : « Allez au village en face, dans lequel en entrant vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun humain jamais ne s’assit, et l’ayant délié amenez-le. »
Luc 19, 29-30

Viens Esprit de Jésus, ouvre pour nous les Ecritures qu’elles éclairent nos cœurs.

Et il arriva tandis qu’il s’approchait de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont dit des Oliviers,
Luc s’adresse à des communautés loin de Jérusalem, il prend le temps de détailler l’itinéraire. Nous étions à Jéricho, maintenant on approche de Jérusalem par Béthanie puis Bethphagé et le mont des Oliviers. Les pèlerins de Terre Sainte auront à cœur de parcourir cet itinéraire. Béthanie est le village de Marthe, Marie et Lazare.

il envoya deux des disciples leur disant :
Il est arrivé plus d’une fois que Jésus envoie des disciples devant lui, ils ont pour tâche souvent de préparer la venue de Jésus. Tout disciple est missionnaire, il doit préparer le chemin du Seigneur, aplanir les chemins, disposer les cœurs. Ici la mission est quelque peu différente.

« Allez au village en face, dans lequel en entrant vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun humain jamais ne s’assit, et l’ayant délié amenez-le. »
Il s’agit de « réquisitionner » un ânon, un ânon sur lequel nul n’est jamais monté. Pourquoi cette mission. La Bible nous renseigne, cela fait très probablement référence à la parole du prophète Zacharie (9 : 9-10) : Exulte avec force, fille de Sion ! Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse. Il retranchera d’Ephraïm la charrerie et de Jérusalem les chevaux ; l’arc de guerre sera retranché. Il annoncera la paix aux nations. Son empire ira de la mer à la mer et du Fleuve aux extrémités de la terre. Ainsi était attendue l’entrée à Jérusalem du Messie libérateur. Il viendrait humblement, sans machinerie de guerre. Il serait la paix.

Seigneur, ainsi tu viens à nous, ainsi tu nous sauves, non par la puissance, mais dans la faiblesse d’une vie humaine non-violente. Seigneur, ton entrée à Jérusalem sera manifestation de qui tu es en vérité, le messie de Dieu, humble, porteur de paix. Et elle te conduira à la mort. Ton entrée en la gloire, ne sera vue de nul œil, c’est de nuit que le Père t’a ressuscité, sans nul témoin. Je contemple aujourd’hui ce mystère.

vendredi 29 mars 2013

Dans l'attente


Reprise de Luc 19, 11-28

Viens Esprit de Jésus, fais-moi vivre ce temps dans l'amour.
Viens Esprit de Jésus, anime mon coeur, et garde-le attaché à Jésus

Cette parabole a un contexte particulier. Jésus vient de rendre visite à Zachée et de déclarer que « aujourd’hui le salut est arrivé pour sa maison ». Aussi certains pensent que le Seigneur va établir de suite son règne. Jésus alors leur raconte cette parabole, avant d’entrer à Jérusalem pour y vivre sa passion. Il pressent son départ imminent. Il parle de ce temps qui va s’ouvrir où il ne sera plus présent de la même manière.

Seigneur, tu nous as confié ta création, tu nous as confié ta Parole et ton pain. Donne-moi de vivre ce temps pour toi, dans l’attente de ton retour glorieux, en consacrant mes forces à l’œuvre que tu m’as confiée.

 

jeudi 28 mars 2013

Il marchait en avant

Et ayant dit cela, il marchait en avant, montant vers Jérusalem.
Luc 19, 28

Viens Esprit de Jésus, entraîne nous à sa suite.

Et ayant dit cela,
Cela, c’est la parabole des mines. Et l’enveloppe que Jésus lui a donnée, en parlant d’un homme parti recevoir la dignité royale. Jésus ne recevra-t-il pas la royauté de Dieu… mais par quel chemin ? c’est cela qu’il restait à ses disciples à découvrir, à comprendre.

il marchait en avant,
C’est Jésus qui mène le petit groupe de ses disciples. Il marche devant. Il est résolu, comme le notait déjà Luc au chapitre 9 (v 51). Jésus va à la rencontre de son destin, il en prend l’initiative. En ces jours saints, on entend ce verset : ma vie nul ne l’a prend, j’ai le pouvoir de la donner, j’ai le pouvoir de la reprendre. Je regarde la liberté de Jésus en cette marche.

 montant vers Jérusalem.
L’objectif de la marche n’a pas changé. C’est bien d’une montée à Jérusalem qu’il s’agit. Montée parce que Jérusalem est en altitude, montée qui nous dit aussi l’itinéraire spirituel…

Seigneur, tandis que la liturgie nous offre de vivre avec toi, cette montée, cette offrande de ta vie, donne-nous de te contempler, et de puiser en cette contemplation, la force et la lumière, pour marcher avec toi, tout au long du jour.

mercredi 27 mars 2013

Mes ennemis

Par ailleurs, mes ennemis, ceux-ci qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez les ici et égorgez les devant moi.
Luc 19, 27

Viens Esprit, éclaire mon cœur devant la parole lorsqu’elle me dérange, m’embarrasse.

Par ailleurs, mes ennemis, ceux-ci qui n’ont pas voulu que je règne sur eux,
La parabole avait effectivement signalé, que plusieurs refusant que le maître règne sur eux, avaient envoyé une délégation pour empêcher cette nomination. C’est ce qui s’était passé historiquement lorsque Archélaüs avait été chez l’empereur pour se faire nommer… et à la différence de la parabole, il était revenu quelque peu bredouille n’ayant pas obtenu le titre qu’il souhaitait. Cela ne l’avait pas empêché de se venger effectivement sur la population. La parabole semble bien construite sur base de faits avérés.

 amenez les ici et égorgez les devant moi.
Ces images de vengeance nous dérangent…on voudrait d’un évangile tout doux, tout lisse… ce genre de verset nous reste en travers. Il est trop question de la miséricorde de Dieu par ailleurs dans l’évangile que pour lui attribuer ce genre de vengeance. Mais peut-être par cette sévérité la parabole veut-elle nous provoquer, nous rappeler au sérieux de la vie, au sérieux de chaque instant, à notre responsabilité dans notre manière de gérer le quotidien. C’est vrai que si nous sommes de mauvais intendants de la création, celle-ci risque tôt ou tard de ne plus nous porter, de ne plus nous offrir un cadre de vie heureux, beau et bon.

Seigneur, permets que je passe ce jour, en responsable, consciente de la grande confiance que tu me fais à travers l’humble quotidien. Apprends nous à être de bon intendants de ta création.

mardi 26 mars 2013

A qui n'a pas

Je vous le déclare : « à quiconque a, on donnera ; mais à qui n’a pas, même ce qu’il a lui sera enlevé. »
Luc 19, 26

Viens Esprit ouvrir pour moi cette parole, éclaire mon cœur.

Je vous le déclare :
Jésus après avoir étonné les personnes qui étaient là, confirme le geste du maître de la parabole par une sentence plus générale.

 « à quiconque a, on donnera ; mais à qui n’a pas, même ce qu’il a lui sera enlevé.
En rattachant cette sentence à la parabole, je découvre que celui qui a est celui qui a risqué le bien qui lui était confié. Celui qui n’a pas, est celui qui a gardé, sans prendre le moindre risque. Puis-je recevoir ceci comme une parabole prononcée sur nos vies ? il n’y a de vie que donnée, risquée,… une vie vécue dans le repli se perd. Il n’y a d’amour que donné, partagé, risqué dans la confiance…

Seigneur, apprends-moi à accueillir le don de la vie, dans l’élan de ton amour. Apprends-moi au fil du quotidien à dépenser sans compter le temps, les forces, pour le service de ta création.

lundi 25 mars 2013

A ceux qui étaient présents

Et à ceux qui étaient présents, il dit : « Enlevez lui la mine et donnez-la à celui qui en a dix ». Et ils lui dirent : « Seigneur, il a dix mines ! »
Luc 19, 24-25

Viens Esprit de justice et de partage
Viens Esprit de foi et de persévérance

Et à ceux qui étaient présents, il dit : « Enlevez lui la mine et donnez-la à celui qui en a dix ».
Le maître prend la peine de dire ce qu’il fait, et d’impliquer les autres dans ses décisions. Il demande de lui enlever la mine. Effectivement ce serviteur était venu la rapporter. Alors il faut la reprendre. Et puis le maître agit dans la logique de la description qu’a faite de lui ce serviteur. Il demande que l’on remette cette mine à celui qui a bien fait fructifier sa mine. En cela il transforme quelque peu de l’image, il ne la garde pas pour lui. Il la donne à nouveau.

Et ils lui dirent : « Seigneur, il a dix mines ! »
Cette réaction est compréhensible. Celui qui a dix mines a-t-il besoin d’une supplémentaire ? On voit que l’image est seulement image, et que la réalité dont veut témoigner Jésus l’emporte, la dépasse. En faisant intervenir les spectateurs, Jésus permet ainsi de faire entendre nos réactions spontanées, plutôt que de les taire.
Il manifeste ainsi combien la logique du royaume est parfois déroutante par rapport à nos vues humaines.

Seigneur, apprends-moi à regarder comme tu regardes. Que je reconnaisse combien tout don vient de toi, et retourne à toi, pour ta joie et la nôtre.

dimanche 24 mars 2013

Mauvais serviteur

Il dit à celui-là : « Sur tes paroles, je te juge, mauvais serviteur. Tu savais que je suis un homme dur, emportant ce que je n’ai pas placé, et moissonnant ce que je n’ai pas semé. Alors, pourquoi n’as-tu pas déposé mon argent dans une banque ? et moi de retour, avec l’intérêt je l’aurais retiré !
Luc 19, 22-23

Viens Esprit de vérité, débusque en moi les mouvements malveillants, les jugements faussés, les préjugés.
Viens Esprit de confiance, donne-moi d’avancer humblement, simplement sur les chemins de l’Evangile.

Il dit à celui-là :
Le Maître prend la peine de répondre à ce serviteur qui vient de le traiter durement. Il ne coupe pas les ponts, mais se situe là où son serviteur l’a placé.

« Sur tes paroles, je te juge, mauvais serviteur.
Le Maître accueille le portrait qu’a dressé de lui son serviteur. Et avec ce portrait pousse plus avant le raisonnement du serviteur.

 Tu savais que je suis un homme dur, emportant ce que je n’ai pas placé, et moissonnant ce que je n’ai pas semé.  
Le Maitre reprend exactement les termes du serviteur. Il y ajoute alors au conditionnel le comportement que le serviteur aurait dû dès alors adopter.  Si tu es bon serviteur, avec un mauvais maître comment devais-tu agir ? Le Maître imagine alors un comportement

Alors, pourquoi n’as-tu pas déposé mon argent dans une banque ? et moi de retour, avec l’intérêt je l’aurais retiré !
Ainsi le maître est tout à fait entré dans la vue de son serviteur, et à partir de là, mesure son comportement… Face à un aussi mauvais maître, quel serait le comportement d'un bon serviteur? par là il déjoue le schéma habituel qui fait reporter sur autrui la responsabilité de nos actes mauvais !

Seigneur, si tu poussais ainsi le raisonnement en mon quotidien… que resterait-il de mes excuses, de mes inerties… quel mouvement éveillerais-tu en moi ? Seigneur, éclaire mon cœur, éclaire ma foi. Que ma vie concorde à cette foi !

samedi 23 mars 2013

tu es dur

Ensuite un autre vint, disant : « Seigneur, voici ta mine, je l’avais mise de côté dans un linge. En effet, j’avais peur de toi, parce que tu es un homme dur, qui emportes ce que tu n’as pas placé, et moissonnes ce que tu n’as pas semé. »
Luc 19, 20-21

Viens Esprit, clarifie mon cœur, clarifie mon regard
Viens Esprit de liberté

Ensuite un autre vint, disant : « Seigneur, voici ta mine, je l’avais mise de côté dans un linge.
Le défilé des serviteurs continue. En voici un troisième… on ne sait si les autres sont passés avant… Il reconnaît son maître. Il parle vrai, il est franc… Il rapporte la mine qui lui avait été confiée. Il l’avait bien mise de coté, protégée dans un linge. Il la rapporte. Les deux premiers que l’on avait vu défiler, venant simplement dire ce qu’il avait fait du don confié, ils n’étaient pas dans une démarche de rendre ce bien. Ici on a l’impression qu’il la lui tend pour s’en débarrasser au plus vite. Il semble avoir considéré le don reçu comme un danger !

 En effet, j’avais peur de toi,
Il reconnaît sa peur face à ce maître.

 parce que tu es un homme dur,
et cette peur n’est pas une crainte d’amour, la peur d’offenser l’être aimé… il avait peur, parce qu’il avait sur son maître un regard plutôt négatif : il est dur !

qui emportes ce que tu n’as pas placé, et moissonnes ce que tu n’as pas semé. »
et plus que dur ! Voici qu’il le décrit comme un potentat qui n’a aucun respect du labeur d’autrui. Un voleur. Comment a-t-il posé un tel regard ? D’où lui vient cette vision ? le texte ne le dit pas… Mais ce regard a paralysé en lui toute activité, toute fécondité.

Seigneur, purifie mon cœur, purifie mon regard, que je puisse te découvrir tel que tu es et accueillir tes dons pour les faire fructifier.

vendredi 22 mars 2013

Le deuxième

Ensuite vint le deuxième en disant : « Ta mine, Seigneur, a produit cinq mines ». Il lui dit alors aussi : « Toi aussi sois à la tête de cinq villes ».
Luc 19, 18-19

Viens Esprit de grâce et de reconnaissance
Viens Esprit de Dieu

Ensuite vint le deuxième en disant : « Ta mine, Seigneur, a produit cinq mines ».
Le deuxième serviteur s’avance. Lui aussi parle avec beaucoup d’humilité. Il ne dit pas non plus : « Moi, j’ai fait produire ta mine, et par mon travail j’en ai maintenant cinq… » Non, il rend compte simplement, du résultat. La mine en a produit cinq. Il met plus en valeur le don de son Maître. « Ta » mine en a produit cinq.

 Il lui dit alors aussi : « Toi aussi sois à la tête de cinq villes ».
Et ce serviteur se voit aussi récompensé par une tâche supérieure, par une mission nouvelle. Comme il a partagé la mission de faire fructifier les biens de son maître, ainsi il partagera sa mission d’une bonne gouvernance, maintenant que son maître est devenu roi.

Dans ce petit dialogue, aucune trace de comparaison avec le serviteur précédent, aucune trace de jalousie d’une part, de rabaissement d’autre part.

Seigneur, tu espères de chacun de nous qu’il donne ce qu’il peut, qu’il se donne tel qu’il est, avec ses qualités, ses aptitudes. Apprends-nous ce don de soi, sans regard oblique sur ce que fait autrui. Béni sois-tu pour ta confiance en attente de notre collaboration.

jeudi 21 mars 2013

Bravo

Le premier se présenta alors en disant : « Seigneur, ta mine a rapporté dix mines ». Alors il lui dit : « Bravo, bon serviteur. Parce que tu as été fidèle pour très peu de chose, sois ayant autorité sur dix villes. »
Luc 19, 16-17

Viens Esprit de partage et de confiance
Viens enchanter nos cœurs de ta présence, et nous ferons de notre terre ton domaine.

Le premier se présenta alors en disant :
Il n’y avait pas d’ordre défini entre les serviteurs, ce premier n’est pas chef des autres, c’est simplement le premier à se présenter devant le maître pour rendre compte de ce qu’il a fait de la mine reçue. Il se présente, et parle.

« Seigneur, ta mine a rapporté dix mines ».
Une parole de respect envers son maître : il l’appelle « Seigneur ». Il lui reconnait son titre, sa position par rapport à lui. Une parole de respect de ses biens : « ta mine ». Il ne s’est pas approprié la mine qu’il a pourtant reçue. Il reconnaît qu’elle vient de son maître. Une parole d’humilité : il ne dit pas : « j’ai fait ceci et cela, j’ai fait fructifier ta mine, j’ai travaillé et gagné autant… » Il dit très humblement : ta mine a rapporté dix mines. Il reconnaît qu’à la base du rapport il y a le don du maître : sa mine.

Alors il lui dit : « Bravo, bon serviteur.
Une parole de félicitation : bravo. Un compliment : bon serviteur.

Parce que tu as été fidèle pour très peu de chose,
Une reconnaissance de l’œuvre : tu as été fidèle. Et d’une œuvre humble : tu as été fidèle pour peu de chose. Le serviteur n’a pas attendu de recevoir grande mission pour se donner pleinement à sa tâche. Il aurait pu dire : « Avec une mine, on ne peut rien faire… Ce maître n’a aucune confiance qui ne me confie que cela ! » et ne rien faire. Mais non, il a accueilli ce don de son maître, et il l’a fait fructifier au maximum de ses capacités.  

sois ayant autorité sur dix villes. »
Le maître reconnait alors la bonté de son serviteur, et le récompense. Mais la récompense n’est pas un lot qui permettrait de se reposer. La récompense est une nouvelle mission : la responsabilité de dix villes. Il s’agit d’avoir autorité sur ces villes. La racine sous-jacente à ce mot « autorité », n’est pas celle d’un pouvoir dominateur, mais celle d’une mission de « jardinier » pourrait-on dire : avoir autorité, c’est œuvrer à la croissance.

Seigneur, donne-moi de reconnaître les biens, les personnes que tu m’as confiés, donne-moi d’en être serviteur, pour ta gloire, pour ton bonheur et le nôtre.

mercredi 20 mars 2013

afin de savoir


 Et voici que, à son retour, quand il eut reçu la royauté ; il dit d’appeler à lui ces serviteurs auxquels il avait donné de l’argent, afin de savoir les affaires qu’ils avaient faites durant ce temps.
Luc 19, 15

Viens Esprit de Jésus, viens m’apprendre à faire fructifier tes dons
Viens Esprit de Jésus, Esprit de force et de douceur

Et voici que, à son retour, quand il eut reçu la royauté ;
Il est parti pour recevoir la royauté, on ne s’octroie pas ce titre, cette mission on la reçoit. Niveau parabole, on peut penser aux petits rois de Palestine qui devaient se faire reconnaître par l’empereur de Rome, dont ils étaient de modestes subalternes… Niveau Jésus, avec la connaissance que nous avons du mystère pascal… Jésus n’a cessé de dire qu’il avait tout reçu du Père. A Pilate il dira, ma royauté ne vient pas de ce monde !

 il dit d’appeler à lui ces serviteurs auxquels il avait donné de l’argent, afin de savoir les affaires qu’ils avaient faites durant ce temps.
Cet homme avait pris en considération ses serviteurs, il avait posé à leur égard un acte de confiance. Ils auraient pu déserter avec les biens reçus. Même si ce n’était là que petite fortune. Ils auraient pu tout dilapider. Lui s’en est allé confiant. Le voici de retour, il vient aux nouvelles. Il s’intéresse donc à ces hommes.

Seigneur, tu es ainsi. Tu nous a confiés la création, non qu’elle n’avait aucun prix à tes yeux. Tu nous l’as confiée parce que nous avons du prix à tes yeux, et que tu comptes sur nous, tu nous espères collaborateurs de ton œuvre.

mardi 19 mars 2013

ils le haïssaient

Ses concitoyens le haïssaient et envoyèrent une ambassade derrière lui disant : nous ne voulons pas qu’il règne sur nous.
Luc 19, 14

Viens Esprit purifie mon cœur
Viens Esprit, aide moi à discerner les mouvements de mon cœur. Ceux qui me rapprochent de toi, ceux qui m’éloignent de toi.

Ses concitoyens le haïssaient
La haine n’est pas seulement d’hier, elle est aussi d’aujourd’hui, et sera hélas encore très probablement de demain. Si on relit ce texte comme une parabole de la venue de Jésus, c’est la haine de ses coreligionnaires, des chefs des prêtres, et des scribes que nous lisons derrière cette haine !

et envoyèrent une ambassade derrière lui disant : nous ne voulons pas qu’il règne sur nous.
Saint Jean écrit dans le prologue de son Evangile : il est venu dans son propre bien et les siens ne l’ont pas reçu.

Aujourd’hui j’interroge ma qualité d’accueil. Comment je te reçois Seigneur, comment je reçois tes envoyés ? Comment je reçois ceux que tu me donnes comme guide, éclaireurs sur mon chemin de foi ?
Seigneur débusque en moi tout germe de haine !
Seigneur ouvre mon cœur, ouvre mes mains. Fais moi tout accueil.

lundi 18 mars 2013

Dix mines

Ayant appelés dix de ses serviteurs, il leur donna dix mines et leur dit : Faites des affaires le temps que je revienne.
Luc 19, 13
 
Viens Esprit de Jésus, rends moi accueillante à cette parole
Viens Esprit de service, dispose mon cœur à œuvrer là où le Seigneur m’attend.
 
Ayant appelés dix de ses serviteurs,
Le maître prépare son départ, son absence.
 
 il leur donna dix mines
Une mine est l’équivalent de 100 deniers, soit le salaire de 100 jours. Il est dit que ces mines sont données, non pas prêtées. On peut se demander le but du maître… est-ce salaire pour le temps de son absence ?
 
et leur dit : Faites des affaires le temps que je revienne.
Et voici la réponse. Le maître leur demande de travailler durant son absence. De faire des affaires. Il ne demande pas de travailler pour lui, mais de travailler. Il ne leur spécifie pas ce qu’il y a lieu de faire avec les mines. Elles sont données, en vue de faire des affaires. A chacun de voir le comment…
 
Seigneur, tu nous as confié la création, tu nous as confié l’espace et le temps, tu nous as confiés les uns aux autres. Qu’attends-tu de nous ? qu’espères-tu ? Accorde moi aujourd’hui de collaborer à ton œuvre.  

dimanche 17 mars 2013

Pour recevoir la royauté

Il dit donc : Un homme de haute naissance se rendit dans un pays lointain pour recevoir pour lui la royauté et revenir.
Luc 19, 12

Viens Esprit de Jésus, viens en mon cœur, pour que j’accueille les paroles de Jésus.
Viens Esprit de Jésus, ouvre mes yeux à la contemplation.

Il dit donc :
Il me faudra me rappeler que cette parabole arrive tandis que la route de Jésus vers Jérusalem s’achève. Il vient de guérir un aveugle qui l’a appelé « Fils de David », nom d’espérance s’il en est, puisque le peuple attendait pour Messie sauveur, un Fils de David ! Jésus vient aussi de manifester l’arrivée du salut pour la maison de Zachée, qui l’a reçu.

Un homme de haute naissance se rendit dans un pays lointain pour recevoir pour lui la royauté et revenir.
Les exégètes s’accordent pour reconnaître en cette mise en situation, une coutume bien connue à l’époque. Ainsi, Jéricho était la ville d’Archélaüs. A la mort d’Hérode Archélaüs, un de ses trois fils, devait recevoir la Judée et le titre de roi. Mais il devait aller demander ce titre à l’empereur romain.
Mais Luc nous a prévenu que Jésus racontait cette parabole parce que son entourage le voyant proche de Jérusalem pensait proche l’avènement du royaume de Dieu. La venue de Jésus est ainsi présentée en termes imagés, à partir des réalités vécues par la population locale.

Seigneur, tu es mon roi. Mais qu’est ce pour toi qu’être roi ? ton chemin passera par la mort, et la mort sur la croix. Les Pères de l’Eglise souvent présenteront ta croix comme ton unique trône… C’est seulement humilié, outragé, devant Pilate que tu te reconnaîtras roi ! seigneur, donne-moi d’avancer vers ta Pâque, sans rêve de grandeur pour toi, mais seulement en accueillant ta révélation du visage du Père, un Dieu tout amour, qui jamais ne s’impose, qui donne sa vie !

samedi 16 mars 2013

Près de Jérusalem

Comme ils écoutaient cela, Jésus ajouta une parabole, parce qu’il était près de Jérusalem, et qu’ils pensaient que le royaume de Dieu allait paraître à l’instant même.
Luc 19, 11

Viens Esprit de patience et d’espérance
Viens Esprit de désir et d’attente

Comme ils écoutaient cela,
Jésus vient de déclarer le salut arrivé pour la maison de Zachée. Voilà qui devait impressionner les auditeurs ! Le salut arrivé pour un homme qui était déclaré pécheur public, de par sa profession…

 Jésus ajouta une parabole,
Jésus voyant l’écoute de ceux qui l’entourent, veut les aider à entrer dans l’intelligence du Royaume… et pour cela une fois de plus utilise une parabole. Un langage imagé qui invite à dépasser l’image pour esquisser l’indicible en nos simples mots !

parce qu’il était près de Jérusalem,
Jérusalem était dans la pensée juive, le lieu par excellence où devait paraître le messie, le lieu depuis lequel il allait tout restaurer !

et qu’ils pensaient que le royaume de Dieu allait paraître à l’instant même.
Jéricho était proche de Jérusalem. Le chemin que Luc a tracé comme une longue montée à Jérusalem va donc bientôt prendre fin ! et pour ceux qui ont reconnu en Jésus le Messie, l’arrivée de Jésus à Jérusalem pouvait sonner la venue du salut, l’avènement du Règne de Dieu, la victoire sur les ennemis, la libération du peuple !

Ils pensaient cette libération comme une œuvre de force, le Messie allait en un instant écraser l’adversaire, donner la victoire…

Jésus est venu pauvre, serviteur… le chemin du salut ne sera pas celui d’un coup de tonnerre… mais le chemin de la croix… jusqu’au matin de Pâques !

Seigneur, donne-moi la patience ardente du semeur, la confiance en ton œuvre, en ta manière d’agir qui déjoue nos calculs et nos pronostics, qui quitte résolument le jeu des rivalités et des puissances pour emprunter la route des humbles, des serviteurs, qui ne connaissent que la victoire de l’amour.

vendredi 15 mars 2013

Zachée


Entré dans Jéricho, Jésus traversait la ville. Survint un homme appelé Zachée ; c’était un chef des collecteurs d’impôts et il était riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, et il ne pouvait y parvenir à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut en avant et monta sur un sycomore afin de voir Jésus qui allait passer par là. Quand Jésus arriva à cet endroit, levant les yeux, il lui dit : « Zachée, descends vite : il me faut aujourd’hui demeurer dans ta maison. » Vite, Zachée descendit et l’accueillit tout joyeux. Voyant cela, tous murmuraient ; ils disaient : « C’est chez un pécheur qu’il est allé loger ». Mais Zachée, debout dit : « Voici, de la moitié de mes biens, Seigneur, je fais don aux pauvres. Et, si j’ai fait du tort à quelqu’un, je lui rends le quadruple. » Alors Jésus dit à son propos : « Aujourd’hui, le salut est venu pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».

Luc 19, 1-10

Viens Esprit de Jésus, viens reposer sur nous et élargir notre désir

Viens Esprit lance nous à la recherche de Jésus, qu’il nous trouve sur sa route !

Entré dans Jéricho, Jésus traversait la ville.

Déjà dans la péricope précédente nous étions en chemin, Jésus avait rencontré un aveugle sur le chemin à l’entrée à Jéricho, le voici qui a poursuivi sa route, et la foule qui déjà était présente lors de l’épisode de l’aveugle, l’est encore ici. Jésus traverse, il ne semble pas avoir l’intention de s’arrêter en ce lieu.

 Survint un homme appelé Zachée ; c’était un chef des collecteurs d’impôts et il était riche.

Voici un homme dont on a gardé mémoire du nom. Luc est le seul à mentionner cet épisode. Il a gardé mémoire du nom : Zachée. Ce nom vient d’une racine juive, qui signifie « pur, juste ». Voilà qui va être un joli contraste avec la présentation du personnage, avec le regard que pose sur lui la foule ! IL est chef des collecteurs d’impôts, ce qui signifie qu’il travaille en collaboration avec l’occupant romain. Il prélève et fait prélever l’impôt sur le peuple pour le donner à l’occupant, tout en prélevant au passage ce dont il a besoin pour vivre, ce qui est légal. Mais peut-être aussi en prélevant plus que la part qui serait honnête rétribution de son travail. Nous n’en savons rien… mais si le texte nous dit qu’il est riche, la tentation est grande de le regarder de travers… de se dire, il s’est enrichit sur le dos de ses frères juifs… Souvent les collecteurs d’impôts sont vus d’un mauvais œil.

 Il cherchait à voir qui était Jésus, et il ne pouvait y parvenir à cause de la foule, car il était de petite taille.

Et voilà que notre homme a un désir : il voudrait voir Jésus. Sans doute n’est-il pas le seul à porter ce désir, puisque la foule est là présente qui entoure Jésus, qui marche avec lui tandis qu’il traverse Jéricho… la foule est là comme un rempart qui empêche l’accès à Jésus. Zachée est petit, il lui est difficile de voir Jésus par-dessus l’épaule d’un autre. Il lui est difficile de se frayer un chemin au sein de la foule. Va-t-il s’asseoir sur le bord du chemin et pleurer son malheur, sa petite taille ???

 Il courut en avant et monta sur un sycomore afin de voir Jésus qui allait passer par là.

Non, le désir de Zachée est fort, il le rend inventif, passant outre de toute réserve, voilà notre homme qui prend ses jambes à son cou, il court en avant, il devance Jésus et la foule, et trouve sur le chemin un sycomore. Cet arbre haut a la particularité d’avoir des branches basses qui facilitent l’escalade. Zachée n’hésite pas, il grimpe sur ce sycomore qui est là, don généreux de la nature. Il rassemble ainsi toute son énergie dans la réalisation des meilleures conditions pour réaliser son désir : voir Jésus. On s’attend alors au verset suivant, à voir décrit le regard que Zachée peut enfin poser sur Jésus, et sa réaction, son émotion au passage de Jésus, ses impressions… mais Luc nous montre alors un autre regard :

Quand Jésus arriva à cet endroit, levant les yeux, il lui dit : « Zachée, descends vite : il me faut aujourd’hui demeurer dans ta maison. »

Zachée voulait voir Jésus, et voici que c’est lui qui est vu ! Jésus comme lorsqu’il prie, lève les yeux, et son regard croise celui de Zachée. Et il lui adresse la parole ! Zachée voulait voir qui était Jésus, voici que Jésus l’invite à la rencontre ! Jésus l’interpelle par son nom : Zachée ! Ce nom de pureté, de justice. Jésus voit en lui, plus  loin que nos regards humains. Il l’invite à descendre sans tarder. Il y a urgence dans le cœur de Jésus. Il s’invite chez Zachée, dans sa maison. Il y a nécessité en sa demande : il me faut demeurer dans ta maison. Et pas demain, mais bien aujourd’hui ! Et Jésus qui dans cet épisode comme dans le précédent, était présenté comme l’homme qui marche, qui passe, qui est en route, voici qu’il veut demeurer ! Ce verbe est fort !

 Vite, Zachée descendit et l’accueillit tout joyeux.

Et Zachée ne se fait pas prier. Il ne prend pas le temps d’un retour sur soi, pour dire, non, non, je ne suis pas digne ! Il obéit dans l’élan du cœur ! Il descend vite, et accueille Jésus, il est envahi d’une grande joie !

 Voyant cela, tous murmuraient ;

Jusqu’ici, Luc avait focalisé notre regard sur Zachée, sur Jésus. Et voici qu’un instant il s’en détourne pour porter un regard sur la foule ! Sur ceux qui regardent cette scène… ce peut aussi être sur nous ! et voici que tous murmuraient. Non seulement quelques-uns, mais tous ! Ils grognent, ils pestent intérieurement ! Ils ne peuvent se rallier à la joie de Zachée…

ils disaient : « C’est chez un pécheur qu’il est allé loger ».

Ils accusent. Jésus va loger chez un pécheur. Si Jésus a su discerner en Zachée un désir… eux ils ne voient en lui qu’un pécheur ! Si Jésus souhaite demeurer en la maison de Zachée, eux n’y voient qu’un logement d’une nuit… ils ne perçoivent pas que cette rencontre peut être plus profonde, déterminer une communion durable, plus qu’un campement d’une nuit… qu’un passage bref… jalousie ? jugement ? qu’est-ce qui habite leur cœur ?

Mais Zachée, debout

Zachée avait couru, il avait grimpé dans un sycomore. A l’appel de Jésus il en est descendu aussi vite pour accueillir Jésus. Et voici que maintenant, il est debout. Bien dans ses basques pourrait-on dire ! Face aux murmures, il est solide, debout, simplement. Debout en présence de Jésus avec qui il parle.

 dit : « Voici, de la moitié de mes biens, Seigneur, je fais don aux pauvres.

Quel regard a-t-il posé sur Jésus, pour faire une telle déclaration ? Rien que d’accueillir Jésus chez lui le bouleverse à ce point, que sans un mot de Jésus, sans une invitation ou un sermon, Zachée perçoit qu’une vie selon le royaume, est une vie de partage. Et pas de petite monnaie. Voici que sans mesurer ce dont il aurait besoin, sans calcul aucun, il divise en deux ses biens pour les donner aux pauvres ! Il est ainsi des rencontres qui sans paroles ouvrent le cœur, ouvrent à la vie !

 Et, si j’ai fait du tort à quelqu’un, je lui rends le quadruple. »

Il a donné la moitié, sur la moitié restante il s’apprête encore à réparer d’éventuels torts ! Et à les réparer plus que généreusement. Plusieurs lois du Premier Testament prévoyaient une réparation par le double ! et non par le quadruple ! D’avoir ouvert sa maison à Jésus, d’avoir été appelé par lui, a suffi pour que toute sa vie en soit définitivement bouleversée !

 Alors Jésus dit à son propos :

A qui parle-t-il ? aux disciples ? à la foule des murmurateurs ? à nous lecteurs de ce jour !

« Aujourd’hui, le salut est venu pour cette maison,

Aujourd’hui. Le même aujourd’hui qui avait déjà résonné plus haut, lorsque Jésus s’était invité chez Zachée, revient maintenant. Jésus déclare aussi simplement que solennellement que le salut est venu pour la maison de Zachée. Le salut qui touche Zachée, touche toute la maisonnée… il y a une contagion de la bonté, du salut… comme il y avait eu une contagion du murmure dans la foule !

 car lui aussi est un fils d’Abraham.

Je note le « aussi »… Jésus en parlant ainsi, réintègre en quelque sorte Zachée dans le peuple. Il fait remarquer à cette foule murmurante que Zachée est comme eux fils d’Abraham ! membre du peuple de Dieu.

 En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».

Chercher… comment Jésus a-t-il cherché ? sinon en passant. En passant sur nos routes humaines, il nous donne l’occasion d’aller à lui, de l’interpeller comme l’a fait l’aveugle lors du récit précédent, de tenter de le voir en grimpant sur un sycomore comme l’a fait Zachée. Comment Jésus nous cherche-t-il aujourd’hui ? en passant dans nos vies, en les traversant…

Sauver ce qui était perdu ! Quel salut ? de quoi avons-nous besoin d’être sauvé ? un peu plus haut dans son évangile, Luc nous avait parlé du problème que peuvent constituer les richesses. Comment était-il possible pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu? et voici une réponse, avec la rencontre de Jésus et Zachée...

Seigneur, je te rends grâce pour ton passage en nos vies. Je te rends grâce pour les sycomores que tu plantes sur les routes où tu passes, qui nous donnent de dépasser tous les obstacles, pour nous laisser voir par toi ! Seigneur, tu veux demeurer aujourd’hui en moi ! Viens ! arrête-toi en mon cœur ! Viens, que tous ceux et celles qui me rencontrent soient rejoints par ta présence.  

jeudi 14 mars 2013

Sa louange


Lc 18
43 A l'instant même il retrouva la vue et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Tout le peuple voyant cela fit monter à Dieu sa louange.

Esprit Saint, mets sur nos lèvres les mots d’une vraie louange.

A l'instant même il retrouva la vue : parole efficace et parole immédiate : pas de délai pour que jaillisse la lumière devant les yeux de l’homme. Et la première chose qu’il voit, c’est le regard de Jésus posé sur lui.

et il suivait Jésus : et que fait-on quand le regard de Jésus se pose sur soi ? On le suit ! Ce n’est certes pas le premier dans les évangiles à faire cette expérience. Cela lui a semblé si évident qu’il n’a pas demandé la permission à Jésus comme le fit le Gérasénien (8,38), il s’est simplement mis à le suivre. Il utilise sa liberté toute neuve pour se mettre à marcher avec Jésus : or Jésus monte à Jérusalem.

en rendant gloire à Dieu : depuis les bergers qui s’en revenaient de la crèche, Luc nous a montré tant et tant de personnes ou de foules qui « rendent » à Dieu la gloire qu’il a manifestée en son Fils.

Tout le peuple voyant cela : les yeux du peuple aussi se sont ouverts… au moins pour quelques temps… ce n’est pourtant pas le premier signe que fait Jésus.

fit monter à Dieu sa louange : il y a déjà eu tant et tant de ces signes, chaque fois l’enthousiasme naît et retombe aussi vite, à l’image de ce qui se passera bientôt entre l’entrée triomphale à Jérusalem et le vendredi qui suivra. Notre Dieu est digne de notre louange, non pas tellement pour ce qu’il fait mais d’abord pour ce qu’il est (l’un et l’autre sont liés mais il nous faut une autre intimité avec lui pour le percevoir).

Seigneur Dieu, loué sois-tu pour toujours !

mercredi 13 mars 2013

Jésus dit


Lc 18
42 Jésus lui dit : « Retrouve la vue. Ta foi t'a sauvé. »

Esprit Saint, fais que la Parole pénètre au plus profond de notre cœur et que notre foi lui permette de s’y réaliser.

Jésus lui dit : Retrouve la vue : que cela semble simple ! L’homme énonce son désir si pressant, et Jésus, reprenant les mêmes mots, le réalise. Voilà sans doute un trait qui différenciait l’action de Jésus de celle des guérisseurs de son temps : ici, aucun geste, aucune formule, rien qui mette en évidence le guérisseur : la souveraineté de Jésus est d’un autre ordre. Il n’a pas besoin de déployer un cérémonial (mais parfois il le fait pour notre compréhension), lui qui est le Verbe, sa parole est efficace. La Parole de notre Dieu est toujours efficace.

Ta foi t'a sauvé : et pourtant il ne s’agit pas non plus d’un automatisme. Il ne suffit pas de désirer, il faut encore avoir au cœur cette confiance fondée en quelqu’un, il faut « se fier » – comme traduit Jean Grosjean.  Non seulement croire que Jésus peut réaliser ce que nous attendons, mais aussi croire qu'il le fera pour nous, que son cœur sera touché par notre cri. Cette expression « ta foi t’a sauvé » est chère à Jésus : à combien de personnes ne l’a-t-il pas dite, mot pour mot ! Comme si le malade était l’artisan même de son salut… Ou plutôt sa foi, ce lien fort qui l’unit à Jésus. Comment mieux exprimer combien l’homme et Dieu sont partenaires, oeuvrent ensemble au salut de l’homme.

Seigneur Jésus, je veux me fier à toi qui me rejoins dans mon désir de sortir de mon aveuglement, je veux accueillir ta parole salvatrice.

mardi 12 mars 2013

Que veux-tu que je fasse pour toi ?


Lc 18
40b Quand il se fut approché, il l'interrogea : 41 « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue ! »

Esprit Saint, donne-nous d’entendre la question de Jésus, suscite en nous notre réponse.

Quand il se fut approché : l’aveugle criait de loin et son cri même devait traverser l’hostilité de la foule à son égard. Ce n’est pas ainsi que l’on rencontre quelqu’un. Jésus attend qu’il soit proche, debout près de lui, que l’on puisse se parler d’homme à homme.

 il l'interrogea : Jésus entame alors la conversation selon son habitude : en questionnant ! Il nous faudrait peut-être constater combien nous avons peu appris de Jésus l’importance de questionner l’autre…

Que veux-tu que je fasse pour toi ? Ah les questions de Jésus ! En trois éléments d’une si simple question, il a tout dit : son attention au désir de l’autre (que veux-tu), sa volonté et sa capacité d’agir (que je fasse), et son souci d’agir en vue du bien de l’autre (pour toi). On peut lire cette question comme une simple parole d’entrée en matière avec un homme qui ne peut le voir, on peut la percevoir comme inutile vu l’évidence de la réponse… On peut surtout y voir se dessiner le portrait de Jésus : Jésus est cet homme – Fils de David – qui demande : que veux-tu que je fasse pour toi ?

Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue ! » : l’aveugle ne s’y trompe pas ; il commence par une nouvelle profession de foi : Seigneur ! Puis il énonce sa prière, avec cette confiance que la question de Jésus n’a fait que consolider. Loin vraiment d’être anecdotique, la question de Jésus lui a comme insufflé un supplément de foi : il peut vraiment se fier totalement à Jésus.

Jésus, tu es Seigneur, tu te tiens proche, tu éveilles ma confiance, tu attends ma réponse. Que ta question demeure en moi, qu'elle ouvre mon coeur à ta présence, à ton désir de me venir en aide.

lundi 11 mars 2013

Jésus s'arrêta


Lc 18
39 Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour qu'il se taise ; mais lui criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! » 40 Jésus s'arrêta et commanda qu'on le lui amène.

Esprit Saint, toi qui cries en nous, fais monter vers Dieu notre cri de confiance.
  
Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient : qui sont-ils ? Le service d’ordre des apôtres ? Ceux qui, marchant les premiers, s’attribuent le droit de « trier » ceux qui sont dignes ou non d’approcher Jésus ? Non seulement ils repoussent l’idée que l’aveugle puisse venir troubler le cortège (qui ne doit pourtant pas être si majestueux) mais ils le font avec rudesse.

pour qu'il se taise : ses cris les importunent… Faire taire quelqu’un ! Quelle main mise sur sa liberté ! Que d’hommes et de femmes on a fait taire dans le monde !

mais lui criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! » : l’aveugle a deux minutes pour crier, et il crie de toutes ses forces, pour ne pas manquer le passage de Jésus, la chance de sa vie. Il y a urgence, nécessité, alors il y met toute sa voix.

Jésus s'arrêta : Jésus qui passe voit souvent celui qui est pauvre, démuni, et dont il croise la route. Ici, il entend. Et il s’arrête. Comme il s’est arrêté quand Jean et André courrait derrière lui au bord du Jourdain : quand on cherche à le rejoindre, Jésus attend.

et commanda qu'on le lui amène : avec Jésus, tout le monde a dû s’arrêter. Ils se sont demandés ce qui pouvait bien provoquer cet arrêt. Puis Jésus a ordonné. Dans les récits évangéliques, Jésus donne bien peu d’ordre : cela lui arrive seulement trois ou quatre fois. Et voilà que ceux-là même qui faisaient barrage à l’aveugle reçoivent maintenant l’ordre de l’amener eux-mêmes à Jésus. Après l’annonce, la deuxième mission est de conduire à Jésus. Chaque guérison est différente, parfois Jésus va vers le malade, parfois il l’emmène à l’écart, parfois il charge d’autres de le lui amener. Jésus n’a rien à faire avec les automatismes et stéréotypes ! Avec lui, chaque rencontre est unique et il en gère le déroulement en fonction de chaque personne et de son entourage. Ici, priorité à l’entraide !

Seigneur Jésus, je te contemple sur les routes de Palestine : tu sors, tu vas, tu marches sans cesse… et pourtant il suffit d’un cri pour t’arrêter. Seigneur, donne-moi t'entendre aussi les cris de mes frères, et que mon cri, avec les leurs, s’élève vers toi !

dimanche 10 mars 2013

C'est Jésus


Lc 18
37 On lui annonça : « C'est Jésus le Nazôréen qui passe. » 
38 Il s'écria : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! »

Esprit saint, c’est toi qui cries au fond de nos cœurs. Tourne-nous vers Jésus, surtout quand nos yeux ne sont pas capables de le reconnaître.

On lui annonça : au questionnement de l’aveugle, on ne se contente pas de lui dire ce qui se passe ; on lui « annonce », comme si souvent l’évangile parle « d’annoncer » la bonne nouvelle. Ceux qui accompagnent Jésus remplissent ici une première mission, celle de l’annonce.

C'est Jésus le Nazôréen qui passe : la réponse va directement à l’essentiel en désignant la personne de Jésus. L’aveugle demandait seulement ce que c’était et on lui répond qui c’est, on lui répond par un nom. Quelle plus belle nouvelle en effet que celle-là : Jésus passe !

Il s'écria : la réaction de l’aveugle est immédiate, il n’a pas besoin d’en savoir davantage. Il fait confiance à cette parole et se met à crier sans rien voir; il crie justement parce qu’il ne voit pas !

Jésus, Fils de David : il sait donc qui est Jésus ; on peut penser qu’il l’attendait, qu’il espérait depuis longtemps ce moment. De là où il est assis, de loin encore, il interpelle Jésus. Et sa supplication même est profession de foi : fils de David ! Autrement dit, le Messie tant attendu. Luc a pris soin (4,31) de développer sa généalogie pour montrer Jésus comme fils de David, et s’il remet ces mots dans la bouche de l’aveugle c’est bien pour souligner la foi de ce dernier.

aie pitié de moi : il mendiait au bord du chemin, attendant la pitié des hommes. Et le voilà qui se met à crier pour réclamer ce qu'aucun passant ne pouvait lui donner : il veut la pitié de Jésus ! Ce cri-là résonnera tout au long des siècles : il va d’écho en écho sur les bouches de ceux qui attendent tout du Seigneur. C’est le cri de la confiance, celui de la foi.

Seigneur Jésus, toi qui passes au cœur des moments de notre journée, donne-moi de te reconnaître, donne-moi de t’appeler, donne-moi de t’annoncer…