lundi 31 janvier 2011

Je le suis, moi qui te parle

La femme lui dit : « Je sais que le Messie vient,
celui qu’on appelle Christ.
Quand celui-là viendra, il nous annoncera tout. »
Jésus lui dit : « Moi, je [le] suis, qui te parle ».
                                               Jean 4, 25-26

Viens Esprit à notre rencontre
Viens habiter nos paroles
Viens nous révéler le sens des mots et déchiffrer les regards
Viens Esprit de communion

La femme lui dit : « Je sais que le Messie vient, celui qu’on appelle Christ.
La femme doit être émerveillée de voir que ce juif prend plaisir à échanger avec elle, une femme samaritaine. Elle doit se sentir accueillie et respectée, en se sachant connue.
Et elle scrute le mystère de ce Juif qui est là assis sur le bord du puits de Jacob.
Il est prophète, s’est-elle avisée. Et à l’écouter parler d’adorer le Père, elle a dû saisir qu’il est bien plus que prophète.
Elle lui dit sa foi en la venue du Messie, elle croit que ce Messie sera aussi pour son peuple. Et la voilà qui sans doute se demande si ce n’est pas lui, qui est là devant elle… intuition féminine ? Il est vrai que si elle a eu 5 maris, elle doit avoir repéré que cet homme qui est là, porte en lui un mystère autre. Certes il est juif, mais elle perçoit qu’il vient d’ailleurs encore !
Je sais que le Messie vient… Elle reconnaît que si elle a marché vers le puits, lui mystérieusement a d’abord fait sa part de chemin, lui a marché vers elle.
Je vois que la femme cette fois est revenue au « je ». Après tout un échange en « nous » et « vous », elle revient à une parole plus personnelle, qui l’engage. Je sais que le Messie vient… toute sa foi est dite en cette parole, toute son espérance aussi.

Quand celui-là viendra, il nous annoncera tout. »
C’est à sa parole qu’il sera donc reconnu. Une parole d’annonce, de révélation, de dévoilement. On devine un peu qu’elle soupçonne bien Jésus d’être ce Messie, mais elle n’ose le dire d’emblée… elle sous-entend. Et Jésus répond, tout simplement : « Moi, je [le] suis, [moi] qui te parle ». Révélation inouïe ! Nicodème n’en aura pas entendu autant en sa nuit ! Nous sommes bien au plein midi avec la Samaritaine.
Et Jésus est là qui chuchote, tout simplement qu’il est le Messie tant attendu ! Le dévoilement de la vérité de la femme, ne va pas sans le sien. Deux abîmes se rencontrent.

Je devine un échange de regard franc, un long silence,… une communion.

Seigneur, viens te dire au creux mon errance, viens te dire en ma vie.

dimanche 30 janvier 2011

Les adorateurs que cherche le Père

Mais l’heure vient, et c’est maintenant,
où les véritables adorateurs adoreront le Père
en esprit et en vérité.
Tels sont en effet les adorateurs que cherche le Père.
Dieu est esprit,
et ceux qui adorent doivent adorer en esprit et vérité.
Jean 4, 23-24

Viens Esprit de Dieu, sois en moi le souffle qui passe et touche
Sois le souffle qui invite à l’adoration véritable
Viens Esprit murmurer en moi, le nom du Père.

Mais l’heure vient, et c’est maintenant,
Cette fois, Jésus ne se pose plus la question de savoir si l’heure est là, il la reconnaît présente en cette rencontre. Si un tel dialogue, une telle rencontre est possible, c’est bien que l’heure est là.

où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. Tels sont en effet les adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui adorent doivent adorer en esprit et vérité.
Mais au fond qu’est-ce que l’adoration à laquelle nous sommes conviés ?
Le terme grec proskyneô est formé de deux mots : pros « devant, tourné vers » et kyneô « baiser ». Il décrit le geste de s’incliner devant l’autre pour lui baiser la main, les pieds… d’où la traduction fréquente prosterner. On comprend peut-être mieux la question de la femme : où faut-il adorer ? Il s’agit de s’incliner devant le Seigneur (pour les idoles on pouvait de plus espérer baiser leur représentation, ce qui en Israël était exclu), alors il faut savoir où le Seigneur se tient ! Et Jésus répond qu’il ne s’agit pas de préciser un lieu, mais bien une manière d’adorer. Il ne convient pas de limiter la présence du Seigneur à un lieu. Dieu est esprit. On n’enferme pas Dieu ! Mais il s’agit de le rejoindre en esprit et vérité. Si le salut vient des juifs, il ne leur est pas réservé. J’observe ce jeu entre peuple particulier et universalité. Jésus a un enracinement précis, en un peuple, un lieu, une époque déterminés, mais sa mission est pour tous les peuples, en tous lieux, de tous les temps.
Adorer en esprit et vérité, adorer en l’Esprit de vérité…  Jésus est le véritable adorateur du Père, et il convie à partager cette adoration, cette relation au Père dans l’Esprit. Entrer dans les sentiments de Jésus  (Ph 2,5) est sans doute le chemin d’une telle adoration. Et Jésus y convie une femme, une étrangère schismatique ! Une femme qui est vraie devant lui, avec son histoire, avec sa soif… L’heure est bien là !
Alors le Père cherche des adorateurs, non des êtres rampants devant lui, mais des êtres qui comme son Fils, vivent en tous lieux en profond lien d’amour avec lui, en communion par l’Esprit de vérité.

Seigneur Jésus, viens disposer mon cœur à cette adoration qui est tienne.

samedi 29 janvier 2011

Crois-moi, femme...

La femme lui dit : « Seigneur, je vois que prophète tu es, toi !
Nos pères adorèrent sur cette montagne-ci
et vous vous dites qu’à Jérusalem est le lieu où il faut adorer.
Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l’heure vient,
où ni sur cette montagne-ci, ni à Jérusalem vous adorerez le Père.
Vous adorez ce que vous ne connaissez pas.
Nous, nous adorons ce que nous connaissons
parce que le salut vient des juifs.
Jean 4, 19-22

Esprit de Jésus fais-nous connaître le Père
et entrer en cette adoration qui est louange et vie,
qui est salut et grâce.

La femme lui dit : « Seigneur, je vois que prophète tu es, toi !
O merveille, la femme ne s’enfuit pas devant la parole de révélation de Jésus. Elle ne semble pas effrayée de voir soudain la lumière entrer en sa vie, et démasquer ses errances.
Elle en conclut tout simplement que cet homme, ce juif, qui lui demandait à boire, n’est pas n’importe qui, il doit être prophète, c'est-à-dire parler au nom de Dieu. Car qui peut connaître ainsi les cœurs ?
Je vois que… le verbe voir que la femme utilise ici, pourrait être traduit, je contemple que…
C’est un regard plus profond que le simple regard, qui l’amène à une telle reconnaissance. C’était le même verbe qui était utilisé quand le Baptiste déclarait avoir vu descendre l’Esprit comme une colombe sur Jésus (1,32), de même au prologue nous avons vu sa gloire (1,14). C’est ce même regard qui a donné à Jésus de discerner que deux disciples s’étaient mis à le suivre (1,38). Les yeux du cœur de cette femme se sont ouverts ! et elle discerne en Jésus un prophète. S’il est homme de Dieu, alors c’est le moment de sortir toutes les questions théologiques qui la taraudait :

Nos pères adorèrent sur cette montagne-ci et vous vous dites qu’à Jérusalem est le lieu où il faut adorer.
Et avec cette question, on semble à nouveau changer de registre en la conversation ! Des maris, nous voici aux lieux de culte… à moins qu’il ne faille lire, un saut moins étonnant, de la Samarie où les idoles sont adorées en même temps que le Seigneur, au seul temple ou révérer le seul Seigneur. Dans l’échange, la femme garde les distances juif-samaritain : nos pères… vous, vous dites… Sa question porte sur le lieu de l’adoration véritable, elle ne met nullement en question le fait d’adorer.

Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l’heure vient, où ni sur cette montagne-ci, ni à Jérusalem vous adorerez le Père.
Et encore un saut dans l’échange, la femme questionne sur le lieu, Jésus lui répond en passant du lieu à l’identité du Dieu adoré peu importe le lieu ! Et voici une révélation capitale, faite à cette samaritaine, c’est le PÈRE qu’il s’agit d’adorer.
Et Jésus s’adresse à elle en l’interpellant « femme », sans apparemment s’arrêter à son identité de samaritaine-schismatique, mais plus profondément, comme femme. Peu importe qu’elle soit de Samarie.  
A Cana Jésus s’était de même adressé à sa mère en lui disant « Femme, mon heure n’est pas encore venue ». Les femmes seraient-elles plus sensibles à la venue de l’heure ? ou plus impatientes ?
J’écoute l’interpellation de Jésus : Crois-moi, femme… Invitation à mettre sa foi en Jésus, Dieu fait homme, assis là, fatigué au bord du puits de Jacob. Invitation à mettre sa foi en cet homme qui demande à boire.

Vous adorez ce que vous ne connaissez pas. Nous, nous adorons ce que nous connaissons parce que le salut vient des juifs.
Dans cet échange en tête à tête, la femme était passée soudain au pluriel : vous dites… englobant en la personne de Jésus l’univers juif. Jésus lui répond maintenant en passant aussi au pluriel : vous adorez… vous les samaritains… nous nous adorons ce que nous connaissons. Qui est ce « nous » ? Il semblerait que ce sont les juifs… mais on pourrait peut-être aussi y voir la petite communauté naissante autour de Jésus.
Le salut vient des juifs… il vient au milieu de leur peuple, un peu à leur insu !!! Comme confesse le Baptiste : moi je ne le connaissais pas… Il est venu par le peuple juif, accueilli par certains, rejeté par d’autres. Il a grandi en ce peuple qui l’avait attendu durant des siècles. Jésus ne renie jamais ses origines, mais il plonge au contraire ses racines profondément en ce peuple qui est sien. Cela ne l’empêche pas d’aller au devant des autres nations, et de leur porter sa lumière et son salut.

Viens, Seigneur, en ma terre, en la terre de tous les peuples, sois lumière et salut
Viens, Seigneur, découvre-nous le Père

vendredi 28 janvier 2011

en cela tu as dit vrai

La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi cette eau
pour que je n’aie plus soif,
et que je ne vienne plus ici pour puiser. »
Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari et viens ici ».
La femme répondit et lui dit : « Je n’ai pas de mari ».
Jésus lui dit : « Tu dis bien : ‘je n’ai pas de mari’ ;
car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant, n’est pas ton mari ;
en cela tu as dit vrai. »
Jean 4, 15-18

Seigneur, envoie ton Esprit de vérité,
Qu’il nous enseigne toutes choses
Seigneur, envoie ton Esprit de simplicité,
Qu’il nous donne de paraître devant toi, tel que nous sommes.

La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi cette eau pour que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus ici pour puiser. »
On comprend bien le souhait de cette femme : recevoir une eau qui la dispense de cette tâche quotidienne. Cela tient du rêve, qu’elle n’ait plus soif et ne doive plus sortir ainsi tous les midis pour puiser profond et ramener à la maison de quoi étancher sa soif et celle des siens.

Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari et viens ici ».
Là, pour le coup, il semble que c’est un vrai dialogue de sourd, où l’on passe du coq à l’âne ! pardon, de l’eau au mari ! Que vient faire le mari ici ? est-il nécessaire qu’il soit là pour donner l’eau, la vive ?
Jésus demandait à boire à la femme qui vient puiser, elle commence une discussion sur son identité : comment toi Juif, tu me demandes à boire à moi une femme samaritaine… La femme demande à Jésus l’eau vive qu’il peut donner, il lui répond en creusant son identité : va, appelle ton mari… Qui finira par offrir l’eau à l’autre ??? 
                                                                                                                      
La femme répondit et lui dit : « Je n’ai pas de mari ».
Jésus vient-il de mettre le doigt sur un autre manque de la femme ? Non seulement elle voudrait l’eau, la vive, mais en plus elle n’a pas de mari ? Reste à voir si c’est manque pour elle…

Jésus lui dit : « Tu dis bien : ‘je n’ai pas de mari’, car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant, n’est pas ton mari ; en cela tu as dit vrai. »
Voilà une parole de révélation assez impressionnante. Jésus qui est là, de passage, et qui peut dire à cette femme l’exact état civil de celle-ci. On se rappelle la parole de Jean au chapitre 2,24-25 : Jésus les connaissait tous, et il n’avait nul besoin d’un témoignage sur l’homme, car lui-même connaissait ce qu’il y avait dans l’homme. Et dans la femme J J J
Ainsi on ne pourrait s’approcher de Jésus sans faire un chemin de vérité en soi ?
Jésus par ce détour de conversation, veut-il vraiment donner l’eau, la vive à cette femme qui la lui demande ? Quelle est cette eau vive qui devient source dans le cœur, source jaillissant en vie éternelle ?
Seigneur, éclaire-moi, quelle est cette eau ? donne-moi de la désirer, de te la demander…
Certains lisent différemment ce passage, en proposant de voir dans l’allusion aux 5 maris les 5 nations qui ont amené leurs dieux aux samaritains : je relis le récit dans le deuxième livre des rois : 17,29-41. Et le texte insiste, alors qu’il rappelle l’exigence du refus des idoles : les samaritains révéraient le Seigneur et rendaient un culte à ces idoles !
C’est vrai que le mot Baal, nom d’une idole, signifie aussi : maître, mari…
Et l’homme qu’aurait alors la samaritaine sans qu’il soit vraiment sien serait le Seigneur, Dieu d’Israël ; car comment suivre le vrai Dieu en s’accommodant de l’idolâtrie ambiante,…
Peut-être les thèmes se superposent-ils dans cet échange à rebondissements multiples.

Il semble que la parole de Jésus cet homme juif, adressée à une femme samaritaine au bord d’un puits, lieu d’alliance, invite celle-ci à un chemin de vérité (que ce soit au niveau de sa vie conjugale ou de sa vie de foi). La lumière est venue dans le monde… Et Jésus vrai Dieu assis au bord du puits, est comme le Seigneur qui vient renouer l’alliance avec qui avait abandonné le vrai Dieu pour servir des idoles.

Seigneur, viens ainsi aujourd’hui encore, t’asseoir à la margelle de nos puits, avec toute ta douceur, viens nous révéler nos égarements et nous ramener à toi, viens purifier ma foi !

jeudi 27 janvier 2011

L'eau que je donnerai...

Jésus répondit et lui dit :
« tout qui boit de cette eau, aura de nouveau soif,
Par contre, celui qui boit de l’eau que moi je lui donnerai,
n’aura certainement pas soif pour l’éternité,
mais l’eau que je lui donnerai,
deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle.
                                                                                  Jean 4, 13-14

Esprit de Jésus,
sois la source qui murmure en nos cœurs assoiffés :
« Viens vers le Père »
(prière de saint Ignace d’Antioche)

Tout qui boit de cette eau, aura de nouveau soif
J’admire la patience de Jésus, il ne semble pas que la femme lui ai donné à boire… à moins qu’elle ne l’ait servi tandis que l’échange se poursuivait à un autre niveau, qui fait que le récit n’y prête plus attention.
Jésus constate simplement le fait, et la femme qui vient chaque jour chercher la ration d’eau quotidienne, ne le contredira certainement pas sur ce point.

Par contre, celui qui boit de l’eau que moi je lui donnerai, n’aura certainement pas soif pour l’éternité.
La femme le comparait à Jacob, voilà que la démesure entre Jacob et Jésus éclate au grand jour… depuis que Jacob a donné le puits, les générations se sont succédées à venir chaque jour puiser de l’eau. Et Jésus assure que l’eau qu’il donne n’entretient pas la soif éternellement !

Mais l’eau que je lui donnerai deviendra en lui, source d’eau jaillissant en vie éternelle.
Une eau qui devient source, une source qui jaillit en vie éternelle.
L’eau au puits de Jacob, il fallait la puiser, et la puiser profond. Et voilà que l’eau que Jésus donne jaillit par elle-même en l’être, et elle jaillit en vie éternelle.
J’imagine la brave samaritaine… elle doit, comme nous, peiner à comprendre de quoi Jésus parle. Qu’est-ce qu’une eau qui devient en celui qui la boit source d’eau jaillissant en vie éternelle ? Une eau qui irrigue tellement les tissus de l’être qu’elle y suscite une vie nouvelle, une vie éternelle.

Mais cette eau Seigneur, il faut te la demander pour que tu la donnes, il faut la boire…

Seigneur, quelle est cette eau ? Est-ce ton Esprit d’amour qui suscite l’amour, irrigue la vie en nos cœurs desséchés ?

Donne-nous à ton eau vive !

mercredi 26 janvier 2011

tu n'as pas même un seau

Esprit Saint, Eau vive promise, abreuve mon désir, inspire ma prière.

Jn 4

11. La femme lui dit : « Seigneur, tu n'as pas même un seau et le puits est profond ; d'où la tiens-tu donc, cette eau vive ? « Seigneur » : même si ce terme est un simple mot de politesse (équivalent à Monsieur..), le ton a bien changé depuis le « toi, un Juif ». La femme retient les derniers mots « il t’aurait donné de l’eau vive » ; elle a oublié qu’on parlait d’un don qu’il fallait demander. Pragmatique, elle voit le côté technique… mais cela lui fait comprendre que cette « eau vive » doit venir « d’ailleurs » et c’est là-dessus que porte sa question.

12. Serais-tu plus grand, toi, que notre père Jacob qui nous a donné le puits et qui, lui-même, y a bu ainsi que ses fils et ses bêtes ? » Jésus a dit : si tu connaissais celui qui te parle : c’est donc qu’il n’est pas le premier venu… la femme s’interroge… elle le compare à Jacob et pose une hypothèse incroyable : serait-il plus grand que Jacob ? A moins que le ton ne soit persifleur ! En tous cas, elle souligne fortement la comparaison : serais-tu, toi….. qui, lui-même Elle connaît bien sûr l’histoire de son peuple, elle y est attachée, fière de cet héritage du grand patriarche. Jacob est sa référence première. Mais que vient faire ce Juif au sein de cette histoire ? Quelle est la place de Jésus au coeur de l’Histoire et de nos histoires personnelles ?


Qui es-tu, Jésus ? Serais-tu celui qui…, serais-tu plus grand que… nous essayons de te définir, nous te comparons à .. Plus grand ? Plus puissant ? Plus… Comme s’il était possible de te connaître sans que cela nous soit purement donné : si tu connaissais le don de Dieu. Tu n’as pas même un seau, disait la Samaritaine : comme elle, nous essayons si souvent de t’enfermer dans notre vision terre-à-terre, nous sommes tentés de te regarder à partir de nos soucis immédiats. Alors que tu es le Tout-Autre ! Non, tu n’es pas dépendant d’un seau !!!


Permets-moi, Seigneur, d’accueillir ta Parole et tes dons sans a priori mais avec une vraie confiance.

mardi 25 janvier 2011

qui est celui qui te parle

Esprit-Saint, viens me révéler qui est le Fils.

Jn 4

9. Mais cette femme, cette Samaritaine, lui dit : cette, cette… cet adjectif démonstratif ne porte pas une note bien positive… femme, samaritaine… quelle insistance dans cette répétition…

« Comment ? on voit la femme sursauter devant une telle demande et un tel accent galiléen…

Toi, un (homme) Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine ! » Elle n’entend pas la demande ; elle ne voit pas la soif; elle est braquée sur une évidente impossibilité de dialogue entre eux transmise de génération en génération…. Et pourtant, elle lui parle ! D’autres femmes se seraient détournées ou enfouies, elle, dans sa liberté parfois outrancière, elle lui répond. Peut-être veut-elle comprendre ce qui se passe là d’anormal. Sans doute Jésus la regarde-t-il (pour une fois, ce n’est pas précisé) et cela suffit à la retenir.

Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains. Si nous n’avions pas encore compris… « rien de commun » : le pire des rejets !

10. Jésus lui répondit : s’attendait-il à un tel règlement de compte ? Même personnellement visé (tu t’abaisses à parler à une samaritaine ??), il ne se défend pas, ne justifie rien, mais, comme souvent, il change de registre : au lieu de la demande, au lieu d’une défense, c’est un regret : si…

« Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive. » Quel enseignement en une phrase ! « Connaître » : nous ne connaissons jamais vraiment quel est ce don, nous ne pouvons en mesurer toute la grandeur et la profondeur, avoir cette connaissance du cœur dont il est question quand nous parlons de Dieu. « Le don de Dieu » non pas les dons, mais un don unique. Quel est-il ? La Vie ? Le Christ lui-même ? « Qui est celui » connaître qui est Jésus … n’est-ce pas le but de ma lectio… entrer chaque jour un tout petit peu plus dans cette connaissance qui m’est donnée. « Tu aurais demandé… il t’aurait donné » : demandez et vous recevrez… ce n’est pas la dernière fois que Jésus nous fait cette recommandation, cette promesse ! Mais ici, c’est encore une condition non réalisée…


Je laisse parler mon désir de connaître mieux Jésus le Christ. Je laisse monter ma demande de recevoir, d’accueillir le don de Dieu, j’entends sa promesse.

¯ "Dieu notre Père, donne à ceux qui demandent. Dieu notre Père, fais trouver ceux qui cherchent. Ouvre ton coeur à ceux qui frappent. Donne à tes enfants l'Esprit Saint."

lundi 24 janvier 2011

Donne-moi à boire

Esprit Saint, toi qui fais toutes choses nouvelles, viens encore accomplir tes merveilles aujourd’hui.

Jn 4

6b. Fatigué du chemin : nous entrons décidément dans un récit où tout me paraît étrange ; d’abord ce Jésus fatigué… A-t-il marché plus que ses compagnons qui, eux, ont poursuivi la route pour faire les commissions ? La chaleur de midi est-elle plus accablante pour lui ? Est-il si vite fatigué, lui qui se lève souvent aux aurores pour filer dans la montagne ? Non, décidément, un Jésus qui se repose pendant que tous continuent, cela me surprend…

Jésus était assis tout simplement au bord du puits : je l’imagine avoir besoin « tout simplement » de ce moment de solitude qu’il s’octroie au bord du puits pour retourner à la source en lui et retrouver la sérénité dans l’intimité de son Père.

C'était environ la sixième heure. Le milieu du jour… Il y a peu, Jésus a parlé à un homme – un juif, notable venu l’interroger dans la solitude de la nuit et il lui a fait des révélations étonnantes. Aujourd’hui, Jésus va parler à une femme – une samaritaine, de mauvaise réputation – qu’il accoste dans la solitude du plein midi et va lui faire une révélation plus étonnante encore.

7. Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau : une femme anonyme au milieu d’une tâche quotidienne, un homme assis auprès d’un puits, nous sommes dans le très banal… jusqu’à ce que Jésus parle.

Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » en 3 mots, une demande, un ordre en fait, qui porte sur le besoin le plus vital de tout être vivant : boire ! Celui qui peut tout donner commence (si souvent) par demander, mais il ne supplie pas : c’est une demande qui va permettre un dialogue d’égal à égal, malgré les circonstances !

8. Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger : partir à douze pour rapporter le casse-croûte… J’imagine que Jésus a dû les pousser quelque peu pour préserver sa solitude.


Donne-moi à boire : un Jésus qui demande, qui a besoin de l’homme… Mais quelle est cette soif du Messie ?? Et moi, quelle est ma soif essentielle ? Quel est mon désir premier ?


« Seigneur, tout mon désir est devant toi » Ps 38,10

dimanche 23 janvier 2011

là où se trouve le puits

Esprit saint, montre-moi la réalité de chaque jour dans ta lumière qui révèle la vie.

Jn 4

4. Or il lui fallait traverser la Samarie. Je m’interroge sur ce « il fallait » ! Ce n’était certes pas une nécessité géographique car si la Samarie est bien sur la droite ligne entre Judée et Galilée, la route du Jourdain, un peu plus longue, était la plus fréquentée : la plupart des Galiléens revenant de Jérusalem faisaient le détour par le Jourdain pour éviter les monts de Samarie avec leurs chemins poussiéreux, mais aussi les insultes et les pierres. Mais passer par le haut Jourdain, c’était retrouver Jean qui y baptisait et sans doute ranimer inutilement le problème… Si, pour Jésus, « il fallait » aller en Samarie, c’est qu’il souhaitait y trouver quelque chose… (non, je ne pense pas qu’il avait « rendez-vous » avec la Samaritaine… !)

5. C'est ainsi qu'il parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, 6a. là même où se trouve le puits de Jacob. Et si Jésus, troublé sans doute par les propos malveillants qui lui ont fait quitter la Judée, avait voulu passer par Sychar pour retourner aux sources, sur les traces de ses ancêtres ? Passer ou repasser par ce puits que Jacob avait creusé, là. S’y arrêter pour retrouver ses racines. Repenser à ce long chemin d’Alliance, depuis Abraham et Jacob, Joseph… jusqu’à lui-même…


Avant de rentrer dans le vif du récit – peut-être trop connu – je m’arrête sur la présentation que fait Jean de la région : c’est une terre d’héritage et de symbole fort : une terre où vécu Jacob, une terre qu’il donna à son fils Joseph, un puits qui garde le souvenir vivant du patriarche. C’est par une longue histoire d’Alliance que Dieu a accompagné son peuple, a préparé la venue de son Fils en notre monde.


Je remercie le Seigneur pour mes « terres d’héritage », mes lieux-sources, « puits » réel ou symbolique. Qu’il m’accorde de retourner souvent « boire au torrent » de sa grâce, au lieu de la Rencontre.

samedi 22 janvier 2011

Il quitta la Judée

Esprit Saint, toi qui viens ouvrir des chemins nouveaux, sois présent sur les détours de nos existences, éclaire pour moi ces paroles données pour aujourd’hui.

Jn 4

1. Quand Jésus apprit que les Pharisiens avaient entendu dire : voilà donc ce qui va mettre Jésus en route : des racontars ! Cela ne nous dépayse guère…

qu'il faisait plus de disciples et en baptisait plus que Jean : il s’agit d’une rumeur méchante qui veut opposer Jésus à Jean – et nous avons lu au verset 26 que les disciples de Jean s’y sont laissés prendre ! Les Pharisiens tentent de diviser pour régner… ils ont entendu Jean se situer par rapport à Jésus : « il faut qu’il grandisse », mais ils n’ont rien voulu comprendre et vont jouer avec une arme de tous temps : attiser la jalousie, jouer sur la concurrence…

2. à vrai dire, Jésus lui-même ne baptisait pas, mais ses disciples : curieuse précision qui vient contredire ce que l’évangéliste disait au verset 22 ! Veut-il défendre Jésus, comme s’il était réellement tentant de lui reprocher de baptiser ?? Dans ces circonstances, tant les disciples de Jean que ceux de Jésus sont largement présents : sans doute ne sont-ils pas aussi « désintéressés » que leurs maîtres respectifs et ne refuseraient-ils pas quelques retombées de gloire…

3. il quitta la Judée : et voilà la réaction de Jésus : laisser la place ! Jean le baptiste est appelé à s’effacer devant Jésus - il le sait et le proclame haut et fort - mais maintenant, c’est Jésus qui s’efface… Lui qui a su se montrer si véhément quand il s‘agissait de défendre la maison de son Père, le voici qui prend simplement la route lorsque Jean est la cible de malveillantes comparaisons.

et regagna la Galilée : il rentre chez lui, loin des querelles du Temple. Jésus ne se défend pas, il n’entre pas en conflit avec les Pharisiens - comme cela arrivera si souvent - il ne se mesure pas à Jean. Il laisse faire mais s’éloigne afin de ne pas alimenter davantage les rumeurs qui divisent.


Jésus n’a pas été épargné par les rivalités et les mesquineries, les rumeurs et les fausses nouvelles !! Comme il nous est proche ainsi, témoin et victime de ces bassesses. Et combien il nous enseigne l’attitude à avoir, toute de dignité et d’effacement.


Seigneur Jésus, tu m’enseignes par tes actes, tel ce simple départ de Judée : permets qu’en te contemplant sur cette route, je me laisse transformer à ton image.

vendredi 21 janvier 2011

Le Père aime le Fils

En effet, celui que Dieu a envoyé, dit les paroles de Dieu
Car, en effet il donne l’Esprit sans mesure.
Le Père aime le Fils et il a tout donné dans sa main.
Le croyant dans le Fils a la vie éternelle
Par contre le refusant de croire au Fils ne verra pas de vie,
Mais la colère de Dieu demeure sur lui.
                                                           Jn 3, 34-36

Viens Esprit, effacer le doute en moi
Viens Esprit, sois en nos cœurs le don sans mesure,
Qui nous permette d’accueillir le Fils en vérité, et en lui de trouver le Père.

En effet, celui que Dieu a envoyé, dit les paroles de Dieu ; car il donne l’Esprit sans mesure.
Ce texte, longue méditation, n’est pas toujours évident à suivre en ses méandres, il peut d’ailleurs en ce verset être compris de deux manières : qui donne l’Esprit sans mesure ? Dieu  ou celui qui Dieu a envoyé ? Le texte grec autorise les deux lectures !
Si je me réfère au verset suivant disant que le Père a tout remis en la main du Fils, j’aurais tendance à lire ici : le Fils envoyé de Dieu comme sujet des deux propositions : il dit les paroles de Dieu, il donne l’Esprit sans mesure.
Le Fils envoyé du Père, dit les paroles de Dieu : il nous révèle celui que nul n’a jamais vu (1,18). En l’écoutant, ce n’est pas l’interprète de Dieu que j’entends, mais Dieu lui-même ! Ne jamais m’habituer à cela… c’est tellement énorme !!!
Et ce Fils, envoyé du Père, donne l’Esprit sans mesure. Il donne une parole que seul l’Esprit en nous peut entendre, reconnaître. L’Esprit nous enseignera toute chose, dit plus loin l’évangéliste.
Comment pourrais-je sans cet Esprit entendre en vérité la parole de Dieu ? L’Esprit communion du Père et du Fils nous est donné… Vous êtes le temple de Dieu, l’Esprit de Dieu habite en vous, témoigne st Paul (1 Co 3,16).
Je vois cette cascade de don, si le Père a tout donné au Fils, le Fils, lui, nous donne l’Esprit, ce qui est le plus cher mystère d’amour entre lui et le Père,…

Le Père aime le Fils et il a tout donné dans sa main.
Folle révélation, confidence de l’intimité divine elle-même ! Découverte à laquelle nous sommes peut-être trop habitués, que pour en percevoir l’inouï : en Dieu cette relation Père-Fils, dans l’Esprit.
Folie de la kénose du Père, avant de méditer la kénose du Fils : le Père a tout remis en la main du Fils… il ne faut pas l’oublier, quand il nous prend la tentation de demander pourquoi le Père n’est pas intervenu pour délivrer son Fils lors de la Passion… il ne le pouvait pas, il a tout remis en la main du Fils… Il ne ment pas, « tout » c’est « tout » !!!
Il a tout remis en la main du Fils, et le Fils s’est fait chair, a partagé notre condition humaine. Le Père a tout remis en la main d’un homme… folle audace, folle confiance !!! Et cet homme qui a parcouru les routes de Galilée et Judée, cet homme qui a vécu dans un temps précis, en un lieu précis de notre petite planète, a tout donné à son tour, à commencer par l’Esprit qui l’unit au Père !!!

Le croyant dans le Fils a la vie éternelle, par contre le refusant de croire au Fils ne verra pas de vie,
La vie est en lui, il veut la donner, encore faut-il la recevoir ! Dans sa prière au chapitre 17, Jésus dira que la vie éternelle c’est de connaître le Père, et celui qu’il a envoyé. Connaître non de manière livresque, mais de manière amoureuse, accueillir en soi, dans l’amour.
Croire, c’est entrer dans cette intimité du Père et du Fils par l’Esprit…
Et cette intimité est vie !
Je constate la différence de particules : celui qui croit en (eis) le Fils… celui qui refuse de croire au Fils…
J’ai l’impression qu’une légère nuance se cache là : celui qui croit en le Fils, c’est celui qui met sa foi en lui, qui croit à « la réalité du Fils » pourrait-on dire. Celui qui refuse de croire au Fils, refuse de donner crédit à sa parole, il n’entend pas les paroles de Dieu, que prononce celui qui a été envoyé…
Le croyant est en chemin, il s’éveille à la révélation du Fils, sans pour autant mettre la main sur lui, sans avoir tout compris, mais il met en lui sa confiance. Le refusant-de-croire est celui qui décide de rejeter la personne et le message dont elle est porteuse, qui ne veut écouter…

Celui qui refuse de croire au Fils, … la colère de Dieu demeure sur lui.
Que vient faire cette colère ici ? C’est le seul passage de l’évangile de Jean où ce terme apparaît… cela pourrait nous confirmer que la parole ici est bien celle du Baptiste, lui qui pensait la venue de Dieu comme un règlement de compte, lui qui dans les synoptiques annonçait la colère qui vient ! (voir par exemple Mt 3,7)
Ou bien faut-il lire en cette colère le cri de douleur de Dieu ? la souffrance d’être rejeté ?
Si l’homme refuse, que peut faire Dieu qui a tout remis, sinon accepter ce refus ?

Seigneur, ouvre-moi à la confiance en toi, qui accueille sans tout saisir, le Souffle qui passe et entraîne…

jeudi 20 janvier 2011

Celui qui accueille son témoignage...

Celui qui vient d’en haut, est au-dessus de tous,
Celui qui est de la terre est de la terre, et parle de la terre.
Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous,
Il témoigne de ce qu’il a vu et entendu,
Et personne n’accueille son témoignage.
Celui qui accueille son témoignage scelle que Dieu est vrai.
                                                                     Jean 3, 31-33

Viens Esprit Saint, envoie la lumière d’en haut
Viens Esprit Saint, attester en moi la vérité de cette parole
Viens Esprit Saint, viens parler à mon cœur, que je te découvre et reconnaisse.

Celui qui vient d’en haut, est au-dessus de tous,
Celui qui est de la terre est de la terre, et parle de la terre.
Bon, il va falloir contempler patiemment ce texte que monsieur de Lapalisse aurait bien signé ! Celui qui vient d’en haut, tu nous l’as déjà dit Seigneur, c’est toi ! A Nicodème tu avais dit, tout étonné : Si vous ne croyez pas lorsque je vous dis les choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous dirai celles du ciel ? Nul n’est monté au ciel hormis celui qui est descendu du ciel, le fils de l’homme (Jn 3, 12-13).
Au fond qui parle en ce texte ? Il fait suite à la déclaration du Baptiste à ces disciples, mais il semble quand même plutôt rejoindre le discours de Jésus à Nicodème, par-delà le témoignage de Jean-Baptiste. Ce peut aussi être tout simplement, la méditation de l’évangéliste, son témoignage…
Comme nous il repasse en son cœur, ce qu’il a vu et entendu, et puis tente de comprendre et prier. Il nous entraîne alors en sa méditation. Il nous offre son regard en partage. Le regard de son cœur…
Celui qui est d’en haut, est au-dessus de tous, on comprend que le Baptiste simplement reconnaisse qu’il lui faut diminuer tandis que grandit Jésus. Et le verbe utilisé en grec traduit ici par grandir ou par croitre, est de la racine qui via le latin (augere) a permis de forger le mot « autorité » : celui qui fait grandir…
Il faut qu’il grandisse,… il faut que son autorité, que l’autorité de sa parole soit reconnue… accueillie…

Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne n’accueille son témoignage.
Nous retrouvons la méditation du Prologue qui nous disait combien la lumière venue dans le monde n’a pas nécessairement été accueillie… Jésus n’a pas été reconnu par les siens, par ses coreligionnaires,…  L’est-il plus maintenant ? Est-ce si simple d’accueillir en vérité un message aussi déroutant ?

Celui qui accueille son témoignage scelle que Dieu est vrai.
« scelle » = confirme-par-un-sceau…  Accueillir son témoignage est comme le cautionner, reconnaître en Dieu celui qui ne trompe pas, celui qui est fidèle, qui ne peut mentir.
Tout ce passage semble vouloir nous inviter à accueillir le témoignage de Jésus, apporté par cet Evangile, à lui donner foi.  
Seigneur augmente en moi la foi. Viens en mon cœur redire ton nom...